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Protection des cultures
Gestion du salissement en interculture longue sans recours au glyphosate

David Landais, agriculteur en Mayenne, fait partie du groupe Dephy* suivi par Marion Thiéchart, conseillère agronomie à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Retour sur son expérience.

Couvert avec les différentes bandes tests réalisées par l’agriculteur.
© AA

Marion Thiéchart nous explique l’objectif de David Landais, agriculteur mayennais qu’elle suit dans le cadre du groupe Dephy : « aujourd’hui l’exploitation est dans une démarche d’abandon progressif du labour. David cherche donc des alternatives au travail mécanique profond pour gérer le salissement des parcelles en misant sur les couverts végétaux multi-espèces pour concurrencer les adventices, sur les faux-semis mais également sur l’effet rotation. »
Le rôle du couvert est de pouvoir concurrencer les adventices, notamment les graminées hivernales et certaines vivaces (chardons) présentes dans certaines parcelles. Deux faux-semis sont réalisés à l’automne avant l’implantation du couvert pour gérer les repousses d’orge et les graminées hivernales.

UN RÉEL EFFET POSITIF DU FAUX-SEMIS

« Les faux-semis étaient déjà pratiqués sur l’exploitation quand les conditions le permettaient. Ils étaient faits avec notre déchaumeur de 4,50 m. Aujourd’hui la herse à faux-semis de la Cuma va permettre de travailler plus vite (10-15 km/h/ha) et pour moins cher (3-5 € du passage), explique David. Il y a un réel effet positif de cette technique s’il est fait dans de bonnes conditions même si cela demande plus de temps. Le faux-semis doit être réalisé sur la couche très superficielle du sol (0-5 cm) et en diagonale de la ligne de semis (10-15 °). Si deux faux semis prévus : 1 coup dans chaque sens. Il est important de bien surveiller la météo ». La herse de la Cuma est une herse de 7 m équipée de dents de vibro. Marion donne les clés de réussite de mise en oeuvre du faux-semis :
- passage en conditions ressuyées et sur un sol pas trop sec pour limiter les nuages de poussière et l’usure des outils. Idéalement après une petite pluie ou en profitant de l’humidité présente dans le sol juste après la moisson ;
- une pluie après le passage de l’outil assure la levée des adventices qui pourront ensuite être détruites à l’implantation du couvert.
Un point de vigilance : les faux-semis « décalent » la date d’implantation des couverts, ce qui peut pénaliser son développement.

PERSPECTIVES DE TRAVAIL SUR LES COUVERTS VÉGÉTAUX

« Le couvert végétal est vraiment une culture à part entière de la rotation. Il faut adapter les variétés selon ses objectifs et ne pas hésiter à semer les couverts en densité suffisante »
explique David. Marion complète : « il est indispensable de s’appliquer dans la conduite de son couvert. La réussite de celui-ci dépend beaucoup de ses conditions d’implantation ».
Le couvert multi-espèces de David était composé de 10 espèces : principalement de vesce du Bengale et velue (38 %), d’avoine rude (15 %) et de seigle forestier (14 %) ; puis du
trèfle incarnat et d’Alexandrie, du radis Daikon, du lin de printemps, de la phacélie et de la moutarde brune. La destruction de l’interculture est réalisée grâce à un rouleau Faca (Cuma) en sortie hiver avant l’implantation du pois. Les prochaines pistes de travail de David sur les couverts sont : mieux sélectionner les espèces et augmenter leur nombre, travailler sur les effets
d’allélopathie et de biofumigation, continuer à développer la mise en place de couverts d’été entre 2 pailles.

QUEL NIVEAU DE SATISFACTION SUR LE RÉSULTAT ?
Sur la maîtrise des adventices : « je suis satisfait. Les adventices sont bien maitrisées, sauf les ronds de chardons ». Et le rendement du pois de printemps ? « 40 q/ha en 2020 ». Il y a eu un seul herbicide sur les pois ; pour l’une des 3 parcelles, il a fallu un rattrapage en localisé pour des ronds de chardons qui n’avaient pas été étouffés par le couvert.

*Les groupes Dephy : groupes d’agriculteurs volontaires engagés dans une démarche de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires, financés par le plan Écophyto.
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