Aller au contenu principal

Climat
Gros temps sur les semences et les cultures

Suite aux orages du week end dernier, les récoltes sont d’ores et déjà compromises. La FDSEA du Maine-et-Loire a déposé une demande de procédure calamités.

Le secteur de Longué-Jumelles a été particulièrement touché par l’orage du dimanche 1er juin. 
Pour Laurent Raimbault, « les parcelles semées en maïs ou en haricots sont quasiment perdues ».
Le secteur de Longué-Jumelles a été particulièrement touché par l’orage du dimanche 1er juin.
Pour Laurent Raimbault, « les parcelles semées en maïs ou en haricots sont quasiment perdues ».
© AA

Le climat joue des tours aux agriculteurs. Qu’il s’agisse d’une façon générale des pluies qui perturbent les semis mais aussi de phénomènes plus localisés, l’état des terres gorgées d’eau empêche encore l’entrée dans les champs. Quand elle ne réduit pas à néant les premiers semis. La situation est telle que la FDSEA, qui tenait son conseil d’administration ce mardi, a rencontré le directeur de la DDAF, Sylvain Marty pour l’alerter sur cet état de fait indépendant de la volonté des agris. D’ailleurs, dès la semaine dernière, un courrier adressé à l’administration demandait la mise en place d’une commission calamités. Avant même l’aggravation de la situation ce week-end. « En 35 ans, on n’avait jamais vu cela », relatent des habitants de la vallée de l’Authion. L’épisode orageux de dimanche après midi a touché une zone très localisée englobant Longué-Jumelles, Beaufort-en-Vallée, Brion, Sermaise et jusqu’à Jarzé ou Bauné. « Il y avait un mètre d’eau dans les champs », relate Laurent Raimbault. Mardi après-midi, l’eau s’est retirée mais la terre sableuse reste gorgée d’eau, comme à marée descendante. « En une heure environ, les pluies d’orage ont ramené 63 mm sur des terres qui avaient déjà reçu près de 100 mm ces quinze derniers jours », relate Laurent Raimbault. Les semis sur ces parcelles de maïs semence et de haricots sont compromis. « Sur ce qui reste, un peu va lever, le reste va pourrir », estime le producteur. Autre problème pour les maïs semence, seules les femelles ont été semées. Ou alors un mâle. Ce qui pose d’évidents problèmes de décalage. « On ne pourra pas semer les mâles avant le 20 juin au moins, autant dire que la récolte est fichue pour ces parcelles. Sur les autres, le rendement va diminuer au moins de moitié ». Pour autant qu’il y ait des semences disponibles. Et que le report de semis n’expose pas à culture à des gelées précoces fin octobre ou début novembre, au moment de la récolte. À Terrena Beaufort, Maryline Proust a les mêmes interrogations : « on attend que le temps s’améliorer mais le verdict tombera à la floraison ». En ce qui concerne le maïs semence, Pascal Laizé, président du syndicat des producteurs du maïs semence, évalue à 50 sur 2 100 le nombre d’hectares perdus. « Et au moins une centaine pour lesquels ça dépendra de la fécondation ». Chez Terrena, « 1 600 hectares ont été déclarés sinistrés sur 2 900 » relate Maryline Proust. ’assurance climatique contractée, qui prévoit une franchise de 25 % à l’espèce, ne couvrira sans doute pas les frais. Pour Guy Lamoureux, chez Advanta (Maïs angevin), « les parcelles détruites ne seront pas resemées ». Il les estime à une vingtaine d’hectares. Pour les autres parcelles concernées par cette pluviométrie abondante, « tout dépendra du développement végétatif des plantes ». Mais, d’ores et déjà, les producteurs s’attendent à un important manque à gagner, alors que les frais d’implantation ont été engagés. Des pépinières ont également été touchées.

Dans certains secteurs, il reste quasiment tout à faire
Au delà des aspects administratifs et du respect du calendrier, se profile donc la question de l’équilibre économique des exploitations. Car le problème se pose aussi pour les semis de maïs fourrage. Même interrogation pour les ensilages. « La question est de savoir comment on va nourrir les animaux », indique Emmanuel Lachaize, responsable des productions végétales à la FDSEA. Car les mauvaises conditions atmosphériques n’ont pas affecté que la région de la Vallée. Globalement, c’est l’ensemble du département qui a eu à pâtir d’une météo catastrophique depuis plusieurs semaines. De façon hétérogène sans doute, mais hormis peut être le Baugeois, toutes les régions ont été affectées par le climat, qu’il s’agisse des ensilages ou des semis. Dans certains secteurs, il reste quasiment tout à faire. La FDSEA a d’ores et déjà diligenté une enquête auprès de son réseau pour établir un état des lieux. Un relevé qui sera réactualisé régulièrement et qui pourra servir de base à la constitution d’un futur dossier calamités agricoles. Et comme si les caprices du ciel ne suffisaient pas à assombrir le moral des agriculteurs, l’augmentation des coûts liés à l’énergie vient alourdir les comptes d’exploitation. Il ne s’agit pas seulement du coût du fuel ou des carburants, qui concernent au premier chef les serristes ou les engins, mais aussi les hausses sur les engrais, les emballages. Ou encore la deuxième hausse sur le Smic. Un contexte qui intervient alors que se déroulent les débats sur la loi de modernisation économique au sujet de laquelle JA a manifesté à Nantes (voir page 10).

M.L.-R.

Fuel

FDSEA et JA interpellent la préfecture

+ 32 % pour les carburants, + 40 % pour les engrais et amendement, + 15% pour les filets : en l’espace d’une année toutes les prix dérivés du pétrole explosent. Face au Secrétaire général de la Préfecture, la FDSEA et JA ont mis l’accent sur toutes les hausses liées à la flambée du prix du baril du pétrole, qui vont bien au-delà de la facture du fuel ou du gaz. « Une table ronde est organisée le 9 juin prochain avec le ministre de l’Agriculture, nous lui demandons de mettre en place des solutions d’urgence mais aussi de réfléchir sur un plan de réduction global des charges », a introduit Christiane Lambert. « Pour les filières déjà assommées par les surcoûts liés à l’aliment des animaux, la facture devient plus que salée », ajoutait Christophe Réveillère, président de JA. De l’ordre de 2 000 euros en moyenne pour une consommation moyenne annuelle de 6 500 litres en fuel, sans compter toutes les charges indirectes liées aux plastiques, aux engrais et aux filets. « Les serristes comme en témoigne l’Union horticole de l’Anjou accusent de plein fouet ces hausses d’énergie, et nécessiteront un appui spécifique ». Le message est passé et sera transmis au ministère. Profitant de cette rencontre, la délégation en a profité pour mettre sur la table des sujets d’actualité : les crises que connaissent certaines filières animales mais aussi les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour leurs semis de printemps, ou l’incompréhension face à la dénonciation des accords interprofessionnels du lait. « Le Président de la République demande aux agriculteurs de s’organiser. Cette réaction de la DGCCRF* va à l’encontre de ce qui est préconisé. Au moment où on parle de suppression des quotas, c’est un coup d’épée dans l’organisation interprofessionnelle laitière », fustige Alain Cholet, président de la FDL. H.D. * Répression des fraudes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois