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PRODUCTION LAIT
Henri Brichart : “La production laitière française a toute sa place”

S’est ouvert cette semaine à Aurillac le congrès de la FNPL. Sur fond de fin programmée des quotas laitiers.

Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait.
Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait.
© AA

À quelques jours de la mise en place des contrats et des bassins laitiers, peut-on parler de période charnière pour la production laitière française ?
Henri Brichart : “C’est une étape mais avec des bouleversements importants. Ces bouleversements - et notamment le désengagement progressif de la puissance publique qui a touché d’autres secteurs avant nous - ont été annoncés depuis longtemps. Ils vont placer la filière laitière dans une nouvelle ère avec une relation entre producteurs et acheteurs. Nous avons encore quatre campagnes laitières devant nous mais il faut d’ores et déjà réinventer une gestion privée de cette relation.

Pensez-vous que la filière laitière française a aujourd’hui la capacité à s’inscrire dans un dialogue et un partenariat constructifs entre ces différents acteurs pour renouer avec la compétitivité ?
La filière française a acquis une certaine forme de maturité, elle a su dépasser des périodes compliquées et des conflits parfois durs dans un monde qui jusqu’alors était quand même bien protégé. Saura-t-elle garder cette maturité à l’avenir ? On s’est mis d’accord sur un certain nombre d’éléments dans le cadre d’un guide des bonnes pratiques de la contractualisation. J’y vois là le reflet de cette habitude de relations, de ­discussions, preuve que les uns et les autres sont persuadés qu’ils ont un destin extrêmement lié.

Certains diabolisent ces contrats, que répondez-vous ?
Le monde laitier sera moins protégé. Pense-t-on qu’on est les plus forts dans la chaîne alimentaire et qu’on saura toujours imposer sa loi, ou bien on trouve un moyen de sécuriser les choses ? Une contractualiation équilibrée constitue un des moyens de sécuriser l’avenir. Mais les producteurs ne doivent pas négocier et signer leur contrat individuellement. Depuis dix-huit mois, nous travaillons concrètement sur le terrain pour mettre en place des organisations collectives qui auront vocation à négocier. Selon les endroits et la culture locale, ce travail a plus ou moins progressé.

Quels vont être vos principaux messages dans le cadre du congrès ?
Deux périodes de travail se présentent : l’une autour des bassins laitiers, de l’évolution des quotas avec en filigrane le rôle du syndicalisme dans cette phase de transition. Une seconde autour des perspectives de marché en France, en Europe et dans le monde et du positionnement de chacun : producteurs et entreprises.
Ce congrès doit nous projeter vers l’avant, dans un monde qui sera sans quota en 2015. Et donner un peu de punch aux producteurs : la conjoncture est bien meilleure aujourd’hui. Même si les charges ont augmenté sensiblement, les perspectives de marché existent et la production française a toute sa place dans le paysage mondial. On a, certes, des faiblesses mais aussi des atouts  avec un climat tempéré qui fait que demain on aura toujours la capacité à produire.

Et vos revendications envers le ministre ?
En mettant en place la con­tractualisation, l’État a mis beau­coup de choses entre les mains de la filière. Ce que nous attendons aujourd’hui, c’est que le gouvernement français pèse de tout son poids à Bruxelles pour maintenir et renforcer dans la future Pac des outils de régulation, comme le stockage. Il faut aussi que l’État veille à ce qu’en France, on ait les mêmes conditions en termes social, fiscal, environnemental, que dans d’autres pays. Surtout à l’heure où on parle beaucoup de compétitivité.

Propos recueillis
par P. Olivieri

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