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AEI
Impulser l’esprit créateur des agriculteurs

Lors des entretiens AEI, une table ronde a eu pour thème : quelle politique agricole pour soutenir l’innovation ?

Luc Maurer, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Michel Griffon, 
président de l’association AEI, Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest, Bernard Chevassus-au-Louis, membre du conseil général de l’agriculture de l’alimentation et de l’espace rural, Guy Vasseur, président APCA.
Luc Maurer, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Michel Griffon,
président de l’association AEI, Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest, Bernard Chevassus-au-Louis, membre du conseil général de l’agriculture de l’alimentation et de l’espace rural, Guy Vasseur, président APCA.
© AA

“L’AEI, l’agriculture écologiquement intensive, est exactement dans la ligne du ministre Stéphane Le Foll : maintenir une production importante tout en préservant les ressources”, explique Luc Maurer, conseiller technique du ministère de l’Agriculture en charge de la politique agricole, lors de la table ronde, le 31 octobre à Angers. “Vous êtes des pionniers et la question est de savoir comment généraliser vos travaux”.
Michel Griffon, président de l’association AEI, précise humblement que les propositions pour favoriser l’AEI ne sont que “des suggestions”. Parmi elles, imaginer des “écosystèmes d’innovation et par exemple réunir des conférences de recherche et d’innovation par grandes régions où se rencontreraient l’innovation des agriculteurs et les propositions de la recherche”. Comme le rappelait l’un des participants, “l’agriculture de conservation est aussi une agriculture de conversation”. 
Bernard Chevassus-au-Louis, membre du Conseil général de l’agriculture de l’alimentation et de l’espace rural souligne que l’innovation de l’AEI est à la fois “une innovation de produit, de savoir-faire mais aussi d’organisation”. Ces inno-vations sont “interactives”. “L’interactivité participe à l’efficience des innovations”.

Financer le risque en innovation
La politique agricole doit selon Michel Griffon, “favoriser les tempéraments entrepreneuriaux”. Pour cela, le risque que les agriculteurs prennent doit être financé. Luc Maurer, en accord avec ces propos, a souligné “l’importance de la logique d’un groupe”. En termes de politique publique, le conseiller technique estime que : “avec la Pac et les aides du 2e pilier, il y a une juste place pour accompagner d’autres modèles d’agriculture. L’État entend encourager les agriculteurs à prendre des risques collectivement en passant un contrat avec les agriculteurs innovants. Le GIEE, groupement d’intérêt économique et écologique est notamment une idée chère au ministre”. Pour Michel Griffon, “AEI pourrait aussi signifier agriculteurs écologiquement innovants”.
Le président de l’association soulève aussi l’importance de “travailler sur une filière protéines associant tous les opérateurs afin de réduire les importations de soja, améliorer la compétitivité de l’élevage et lutter contre la déforestation en Amérique latine”. L’agriculture se doit aussi de “développer l’autonomie alimentaire de l’élevage bovin afin de limiter la vulnérabilité face aux coûts des aliments”. Il faut, selon Michel Griffon, diversifier les revenus des agriculteurs en développant l’agrofores-terie, les haies champêtres et la biodiversité. Des techniques qui permettent aussi d’améliorer la résilience des systèmes productifs au changement climatique (pénuries d’eau, canicules).

Développer la formation
Pour développer ces techniques innovantes, Luc Maurer pense que la formation a un rôle essentiel. L’association AEI propose de former les agriculteurs à faire sur les exploitations, des diagnostics prospectifs sur de nouveaux sujets : gestion des sols, de la biodiversité, rotations… Pour le représentant du ministre, il faut “former les agriculteurs à ces techniques en formation initiale, continue mais aussi les techniciens et les conseillers”. Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest estime que, “les agriculteurs ont besoin d’un accompagnement de proximité”.
Michel Griffon rappelle que “tout sera vain si ne souffle pas un esprit créateur” et ajoute : “l’esprit est comme le vent, on ne le maîtrise pas, on ne sait pas d’où il vient ni où il va.
L’innovation est comme cet esprit, on ne peut pas le maîtriser, il ne faut pas pour autant l’étouffer. Il faut l’impulser”. Une impulsion qui passe par une diffusion de l’information, une politique qui privilégie l’esprit entrepreneur en formant les acteurs de ce nouveau modèle et en diffusant plus largement l’innovation.

H. R.
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