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Installer un jeune agriculteur, une affaire de volonté

Une quarantaine de personnes a assisté à un après-midi d’échanges sur le renouvellement des générations. Cédants et nouveaux installés ont témoigné de leurs parcours.

Matthieu Delanoë a pris la suite de sa mère Thérèse, et Anthony Oger s’est installé dans un Gaec père-fils.
Matthieu Delanoë a pris la suite de sa mère Thérèse, et Anthony Oger s’est installé dans un Gaec père-fils.
© AA

“La transmission est une question de volonté, de temps, de détermination. Mais ce n’est pas du tout un challenge impossible”, estime François Marois, animateur du Répertoire départ-installation (RDI). Mis en œuvre par la profession agricole en 1984, le RDI a favorisé 35 installations aidées ( sur 118 en Maine-et-Loire) en 2010, a rappelé le conseiller lors d’un après-midi d’échanges sur le renouvellement des actifs agricoles, mercredi 16 février à Angers. “En Maine-et-Loire, l’objectif fixé par le PAD (Projet agricole départemental) d’une installation pour deux départs en retraite est aujourd’hui réalisé”, a rappelé Damien Bouhier, vice-président de JA49. Des jeunes d’autres milieux viennent renouveler une profession que les fils et filles d’agriculteurs ne suffisent plus à pérenniser. Anthony Oger, installé en décembre 2008, a ainsi pris la suite d’un exploitant dans un Gaec laitier père-fils, après treize ans de travail dans le secteur de l’automobile. L’attitude du cédant a été déterminante dans la réussite de son projet, a-t-il expliqué : “Bernard, le cédant, voulait transmettre. Le fait qu’il ait anticipé sa retraite m’a permis de me former à l’agriculture”. L’intégration d’Anthony Oger s’est faite de façon progressive, quasi “naturellement”, explique-t-il, puisqu’il connaissait déjà bien la ferme avant d’entamer son parcours à l’installation. Mais il lui a semblé nécessaire d’apporter une certaine sécurité à l’exploitation (le Gaec est désormais propriétaire des terres), et d’instaurer avec son associé quelques règles de communication. “La communication est la priorité de notre exploitation, souligne Anthony Oger. 95 % de l’année, nous prenons notre petit-déjeuner ensemble”. 
Dans le cadre d’une installation familiale, le dialogue et la concertation sont également nécessaires, même si l’on a tendance à croire que tout coule de source. Thérèse Delanoë, agricultrice au Tremblay,  vient de prendre sa retraite, à 62 ans. Le plus jeune de ses cinq enfants, Matthieu, l’a remplacée au 1er janvier dernier. Il exploite désormais l’élevage de veaux de boucherie avec un frère aîné.

Pas seulement l’aspect financier

“Il faut discuter”, souligne Thérèse Delanoë, pour qui l’essentiel était de “penser aux intérêts de tout le monde”. Pour effectuer la réévaluation des parts sociales, la famille s’est appuyée sur les compétences d’un centre de gestion et de la Chambre d’agriculture. Tous les aspects ont été discutés en famille, comme la question de la maison d’habitation, que Thérèse ne souhaite pas quitter pour l’instant. Un choix compris et respecté par ses enfants. “Dans une transmission, il n’y a pas que l’aspect financier”, conclut-elle. Pour Yves Nau, vice-président de la section des anciens exploitants FDSEA, “il est en effet important que le lien familial ne soit pas détérioré à l’occasion de l’entrée d’un enfant dans le Gaec”.

S.H.

Une installation sociétaire à promouvoir

“Il y a encore une partie des jeunes qu’on n’arrive pas à convaincre des atouts de l’installation sociétaire”, a expliqué Damien Bouhier. Parfois, les projets peuvent mener à des situations absurdes. Il cite ainsi le cas de deux jeunes qui souhaitaient s’installer en individuel. “Ils ont repris, en même temps, deux élevages distants de 500 mètres. Chacun de son côté a réalisé une mise aux normes très coûteuse. Devant les difficultés rencontrées, dont des problèmes de couple pour l’un deux, ils ont fini par s’associer ”.
En 2009, les installations en société représentaient 70 % des installations en Maine-et-Loire (39 % en Gaec et 31 % en EARL), alors que les candidats souhaitent, en majorité, s’installer en individuel. Ce décalage entre offre sociétaire et projets individuels est constaté chaque année au niveau du répertoire départ-installation.

Aînés de la FDSEA

Cinq jours indispensables pour préparer sa transmission

16 personnes ont participé à la formation “la transmission, une étape qui s’anticipe” à Angers du 13 janvier au 11 février.
Le contenu des interventions a été modifié et amélioré avec les remarques des précédents stagiaires, notamment la présentation du rôle et du fonctionnement de la CDOA. Le dernier jour de formation était donc celui du bilan, avec un constat : le cru 2011 était plus jeune et plus exigeant car déjà en quête d’informations.
Quel que soit l’état d’avancement de leur projet, tous les participants ont salué l’intérêt de la formation encadrée par la SDAE (Section des anciens exploitants). Chacun en a retiré du positif comme en témoignent les déclarations recueillies lors du bilan : “Cette formation est le début d’une longue démarche et d’un processus complexe. En cinq jours, nous avons obtenu beaucoup d’éléments de compréhension. Charge à nous ensuite de reprendre contact avec les organismes pour approfondir les sujets qui nous concernent. L’intérêt de cette formation est le partage d’expériences entre les stagiaires, ce qui se fait dans une bonne ambiance. Tous les cas sont différents mais nous partageons un même objectif : transmettre notre exploitation. L’expérience est intéressante car on découvre que l’opération est plus compliquée que prévu et que c’est très important de s’y préparer plusieurs années à l’avance. Les documents transmis par les intervenants sont autant de supports qui nous permettront de retrouver certaines réponses aux questions qui vont se poser.”
La SDAE est satisfaite de voir que le sujet de la transmission commence à s’anticiper. Les connaissances du public étant plus pointues, les responsables vont devoir adapter le contenu de la formation avec plus d’exemples concrets. Rendez-vous à l’automne 2011 pour une nouvelle session dépoussiérée.

Aurélie Andriot

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