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Interview
Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la CFA*.

Aviculture : des mesures d’urgence pour retrouver la compétitivité

“La CFA poursuit la pression auprès des ministères, pour passer à une phase active en toute urgence”.
“La CFA poursuit la pression auprès des ministères, pour passer à une phase active en toute urgence”.
© AA

Au Space, le Comité de liaison interprofessionnel volaille de chair dont la CFA est un membre actif, avait organisé une forte mobilisation pour accueillir le Premier ministre. Or, Jean-Marc Ayrault n’est pas venu à la rencontre des acteurs des filières. Comment ont réagi les participants ?
Isabelle Leballeur : Que se soient les éleveurs, les techniciens, les salariés, les responsables nationaux de la filière, nous avons tous plus ou moins ressenti de la frustation et de l’incompréhension.
La mobilisation avait été encadrée avec un seul leitmotiv : rester calme et respectueux mais être ferme par le nombre. Notre objectif était de faire prendre conscience au Premier ministre que l’avenir des filières avicoles françaises est incertain et que le plan de relance présenté en avril dernier doit enfin voir le jour. Le fait de ne pas daigner venir à la rencontre des “manifestants”, même 5 minutes, a énormément déçu ; le gouvernement doit réellement passer à l’acte pour que cet épisode soit plus qu’un mauvais souvenir.

Le Premier ministre a reçu une délégation du comité interprofessionnel avant son arrivée sur le salon. Vous faisiez partie de cette délégation. Quels éléments ressortez-vous de cet échange ?
Les propos tenus par les représentants de la profession ont été clairs et directs concernant l’urgence de la situation. Jean-Marc Ayrault semble avoir pris conscience des enjeux et a annoncé plusieurs mesures à diverses échéances. La plupart d’entre elles étaient déjà connues puisqu’elles étaient contenues dans le rapport d’Alain Berger sur l’état des filières avicoles françaises. Les nouveautés résident sur la volonté de maintenir le segment export, avec la mise en place d’un dispositif d’aides aux investissements dans les abattoirs de volailles et avec la création d’une aide à la modernisation des bâtiments d’élevage pour la période 2014-2020. Bien évidemment, nous allons veiller que ces mesures soient mises en œuvre dans les plus brefs délais.  Notons un autre point positif : la reconnaissance par les pouvoirs publics de notre savoir-faire et des normes que nous respectons ce qui permet de proposer aux consommateurs un produit de qualité.

D’après vous, ces mesures seront-elles suffisantes pour redonner de la compétitivité à l’aviculture française ?
Nous avons validé depuis avril les mesures à mettre en œuvre, seulement nous n’avons plus le temps d’attendre. Nous avons déjà perdu six mois, alors qu’il y a des mesures qui peuvent entrer en vigueur dans les plus brefs délais. Pour cela, il faut du courage politique. Depuis le mois d’avril, à part partager les constats, aucune avancée concrète n’a été mise en œuvre, si ce n’est des réglementations supplémentaires qui vont à l’encontre de nos demandes comme l’écotaxe, le nouveau programme directive nitrates… Nous demandons depuis des mois, en partenariat avec la filière porcine, l’obligation d’afficher sur l’ensemble des produits l’origine des viandes afin de mieux informer le consommateur et de lutter contre les importations. Qu’en est-il ? Pourtant, ce sujet est bien franco-français. Pour retrouver des filières avicoles rentables et compétitives, sources d’économie et d’emploi, il est impératif que l’ensemble des mesures annoncées par le Premier ministre soient réellement mises en œuvre et très rapidement. La Confédération française de l’aviculture poursuit donc la pression exercée auprès des ministères de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire pour qu’enfin, nous passions à une phase active en toute urgence. Il en va de notre avenir,
duquel dépendent des milliers d’emplois.


Propos recueillis par C. JOLY
Frsea Pays de la Loire


*Confédération française de l’aviculture.

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