Aller au contenu principal

JA
Jeunes agriculteurs : le témoignage d’une installation réussie

L’étude sur les clés de réussite de l’installation des jeunes en Pays de la Loire touche à sa fin. Quelles expériences retenir ?

Les frères Delaunay, jeunes installés en Gaec production laitière dans la Mayenne.
Les frères Delaunay, jeunes installés en Gaec production laitière dans la Mayenne.
© AA

Julien et Benoît Delaunay se sont installés, à Niort-la-Fontaine, en Mayenne, en production laitière à la suite de leurs parents (leur mère reste à ce jour à 0,5 UTH sur l’exploitation), après avoir travaillé plusieurs années à l’extérieur dans le domaine agricole. Le projet d’installation était prévu depuis plusieurs années, et s’est vu concrétisé en 2008 (année de forte installation dans les Pays de la Loire).

Pourquoi avez-vous répondu au questionnaire sur l’installation ?
J. B. Delaunay : Il nous a paru intéressant de transmettre notre vécu et notre ressenti. Partager notre expérience plutôt positive avec d’autres jeunes de la région ou même aider certains voulant devenir agriculteurs : c’est ce qui nous motivait. En plus, nous avons l’expérience du stage. Il nous paraissait donc naturel de rendre service à un stagiaire en retour.

Quels sont pour vous les critères de réussite ?
Dans notre cas, nous avons la chance d’avoir eu affaire à un cédant très compréhensif. Il nous a bien facilité les choses, entre autres les démarches d’installation-transmission. Tout le processus ne lui était pas étranger, il était bien renseigné sur ce qu’il y avait à faire au moment de la transmission. Le fait de reprendre l’exploitation familiale est un plus dans le déroulement de l’installation. En effet, nous connaissions bien l’outil que nous allions reprendre, nous n’avons eu aucune surprise. L’exploitation fonctionnait bien avant notre installation. Le fait de ramener des moyens de production n’a fait que conforter l’outil de production pour 2,5 UTH. Nous n’avons pas rencontré de réelles difficultés au cours de cette installation (demande d’autorisation d’exploiter, montage du projet, financement…). Tout s’est déroulé comme nous l’avions prévu.
Bien que ce soit une instal-lation dans le cadre familial, il est important de bien préparer son accompagnement sur la durée. Nous avons commencé les discussions avec le cédant dix-huit mois avant de nous installer.

La conjoncture agricole ne favorise pas les projets. Que conseillez-vous à un jeune désirant s’installer aujour-d’hui ?
Le cédant a une grande responsabilité dans la réussite de l’installation d’un jeune aujourd’hui. Il est important de bien discuter avec lui du prix de reprise pour qu’aucune des deux parties ne soit désavantagée. Il faut essayer de prévoir un PDE assez pessimiste. Par la suite, dans le déroulé de l’année d’installation, les surprises ne peuvent être que positives. Cette première année est plutôt compliquée au niveau de la trésorerie. Mais au bout de deux ou trois ans, en année normale, le niveau de trésorerie est plus stable.
À ce jour, des réflexions sont apportées dans le but d’améliorer le PDE, notamment en ce qui concerne la trésorerie en année 1 dans le but d’éviter les surprises dans tous types de production.

Comment vous trouvez-vous aujourd’hui dans votre métier ?
Cela fait maintenant deux ans que nous sommes installés. Par rapport au salariat, le poste de chef d’entreprise procure une certaine liberté. Au bout de plusieurs années de salariat, il est valorisant de travailler pour soi. Les conditions de travail sont quelquefois pénibles, notamment le week-end et l’hiver, mais des solutions peuvent être facilement trouvées. Pour le moment, nous n’avons pas pris le temps de nous organiser pour dégager un peu plus de temps. Réaliser son projet d’installation permet de vivre de sa passion, c’est avant tout un projet économique, un projet de vie. Ce plaisir n’est pas donné à tout le monde.

Céline BLANDIN

Étude

Le ressenti après l’installation

L’étude consiste à réaliser un retour sur expérience grâce au ressenti du jeune deux ou trois ans après son installation. Les expériences sont plus ou moins positives. Une installation réussie doit être au départ basée sur les critères de réussite de n’importe quelle profession. Ce n’est pas un projet qui doit être pris à la légère. Des conseillers sont présents tout au long de l’installation pour faire en sorte que le projet de départ se concrétise en réel projet économique, basé avant tout sur les choix de vie.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois