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Prix du lait
La colère des producteurs de lait monte d’un cran

Lundi, les producteurs ont manifesté en masse pour demander, en urgence, la nomination d’un médiateur. Dès mardi, deux étaient désignés. Mais la vigilance reste de mise.

Plus de 700 producteurs Boulevard du Roi René, lundi soir.
Plus de 700 producteurs Boulevard du Roi René, lundi soir.
© AA

Un producteur sur deux du Maine-et-Loire est là ce soir. Cela faisait longtemps qu’on avait pas vu autant de monde ici à Angers, mais cela faisait longtemps aussi qu’on avait pas vu un prix aussi bas », a lancé Alain Cholet, président de la FDL devant plus de 700 producteurs, boulevard du Roi René, devant la préfecture, lundi soir. Ils se sont rassemblés dans la rue pour dire leur colère, leur désarroi et leur inquiétude quant à l’avenir même de la production. “Comment installer un jeune à 200 euros ?”, “On veut notre mort”…. Les slogans se sont affichés sur remorques, tracteurs et même  sur un mini-tracteur piloté par un jeune manifestant de quatre ans portant ce message  :  “Quel avenir pour nous ?”. Car les feuilles de paie d’avril sont tombées chez la plupart des éleveurs : conséquence de la dérégulation du secteur et de l’échec des discussions interprofessionnelles, elles affichent des prix entre 217,07 chez Bel et 203,07 euros /1 000 litres chez Tessier. Ce qui représente des baisses de 30 % par rapport à avril 2008. Du jamais vu. Il faut remonter à… 1982 pour retrouver des prix aussi bas. Une véritable “provocation”, qu’a immédiatement dénoncé la FNPL.
La mobilisation, d’ampleur nationale, a été entendue. Mardi, deux médiateurs étaient nommés par le ministre de l’Agriculture et  le secrétaire d’État à la consommation. Il s’agit de Philippe de Guénin, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt en Pays de la Loire et de Pierre Lepetit, inspecteur général des Finances. Ils sont chargés de « renouer les fils du dialogue interprofessionnel ». Prenant acte de cette “première étape”, la FNPL prévenait que les producteurs se tenaient néanmoins « prêts à réagir dès les prochains jours » en absence de signes clairs de la part des pouvoirs publics.

Absence totale de lisibilité pour mai
Les actions avaient commencé la semaine dernière : blocage de camions, déversement de lait dans des fosses à lisier comme à Denée (lire ci-dessous). Lundi, la mobilisation s’est amplifiée. La collecte a été fortement perturbée dans tout le département et la laiterie Tessier à Cornillé-les-Caves était bloquée par des producteurs depuis lundi midi. Lundi soir, à l’issue de discussions avec les producteurs manifestants et devant l’ampleur de la  mobilisation, la FDSEA, la FDL et JA ont décidé de maintenir la pression, voire de durcir le ton si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Première urgence :
« il faut qu’un nouveau calendrier de discussion soit établi. Nous voulons que les entreprises reviennent autour de la table avec l’intention claire de discuter », a dit Alain Cholet au préfet à qui une délégation a remis une motion. Que dit cette motion ? Que les producteurs de lait « somment les entreprises de se ressaisir et de retourner à la table des négociations ». Qu’ils « refusent la décision unilatérale des entreprises sur la fixation du prix d’avril et l’absence totale de lisibilité pour mai, alors pendant 19 jours les producteurs ont déjà livré leur lait. »

Mettre un terme au flou dont profitent les entreprises
Dans la ligne droite de la FNPL,  les producteurs angevins exigent une lisibilité sur l’année 2009 avec un prix objectif de 305 euros/1 000 litres sur l’année civile 2009. Les producteurs dénoncent le comportement des pouvoirs publics, « tant à Paris qu’à Bruxelles ». Citée en exemple, l’interprofession laitière a été fortement affaiblie par la décision de la DGCCRF en juin 2008. « L’Etat doit réparer ses propres erreurs et mettre un terme à ce flou intolérable dont profitent les entreprises. Tout comme il doit revoir le contenu de la loi de modernisation de l’économie qui depuis un an donne plein pouvoir à la grande distribution pour écraser ses fournisseurs et constituer des marges excessives et abusives ». Quant à la Commission européenne, « elle décide arbitrairement l’augmentation des volumes et la suppression à terme des quotas alors que la conjoncture montre tous les jours l’impérieuse nécessité de conserver des politiques de régulation, source de stabilité pour les producteurs, les entreprises et aussi les consommateurs ». Les producteurs s’insurgent aussi contre l’alourdissement incessant de leur prix de revient, et refusent, une nouvelle fois, d’être la variable d’ajustement.

S.H.

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