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Sanitaire
La fièvre Q, une zoonose à ne pas prendre à la légère

Lors de l'AG du GDS 49, mardi 3 octobre à Chemillé-en-Anjou, un éclairage a été fait sur la fièvre Q, cette maladie mal connue qui touche aussi bien les animaux que les humains.

Brigitte Trezzani, de chez Ceva Santé Animale, conseille aux éleveurs concernés par la fièvre Q de vacciner leur troupeau. Pour protéger les animaux, et aussi les humains.
© AA

Vous avez des avortements à répétition dans votre troupeau, ou de piètres performances en reproduction ? Et si c'était la fièvre Q ? Cette maladie bactérienne, discrète, est peu connue en médecine animale, encore moins en médecine humaine. Elle est donc peu recherchée, mais elle mérite pourtant qu'on s'y penche un peu plus, car elle peut contaminer animaux, éleveurs,  salariés et même des personnes n'ayant aucun contact direct avec des élevages.

Présente en Anjou

"Les avortements sont très peu souvent investigués. Dans 75 % des cheptels du Maine-et-Loire, il n'y a pas d'analyses réalisées à la suite d'un avortement, ou des analyses non conclusives", a expliqué Céline Barberet, vétérinaire du GDS 49. Pour en savoir un peu plus sur la situation en Maine-et-Loire, le GDS, le GTV (Groupement technique vétérinaire) et le laboratoire Ceva Santé Animale ont réalisé des analyses PCR de lait au tank dans 118 troupeaux laitiers angevins volontaires, ciblés au préalable par les vétérinaires en raisons de problèmes reproductifs. Verdict : la maladie est bien présente : 37 analyses se sont révélées positives, soit un ratio similaire à celui observé dans d'autres départements. Pas d'inquiétude toutefois quant au lait, il peut être consommé car il n'est pas vecteur de contamination pour l'homme.

"Une maladie qui se respire"

Spécialiste du sujet, Brigitte Trezzani, responsable gammes biologie et reproduction au laboratoire Ceva Santé Animale, a, elle aussi, souligné l'importance de s'intéresser à la fièvre Q, une maladie qui a été "découverte en Australie chez des employés d'abattoirs". Sa spécificité ? Il s'agit  d'"une maladie infectieuse bactérienne intracellulaire, ce qui signifie qu'elle se situe entre une bactérie et un virus,  a-t-elle précisé. Par conséquent, un coup d'antibiotique ne suffit pas à en venir à bout. En santé humaine, par exemple, il faut compter jusqu'à deux ans d'antibiotiques !"

La maladie se loge dans les animaux qui la sécrètent par différentes voies (notamment lors des mises bas et des avortements). "Elle se planque aussi dans les poussières des bâtiments", ajoute Brigitte Trezzani. La fièvre Q se transmet par voie aérienne ("on la respire") et voyage très facilement par le vent. C'est ainsi que des cas humains ont pu être identifiés en milieu urbain autour de la zone d'élevage de la Camargue, dans le Sud. Les principales pathologies humaines sont les maladies respiratoires (pneumonie...) et les problèmes reproductifs comme des avortements. Quand on sait que plus d'un élevage de chèvres sur deux est touché par la zoonose, on comprend l'importance de s'y intéresser pour protéger les éleveurs et salariés.

“Une vaccination
de patience”

Quels conseils alors pour éviter ou éloigner la maladie ? Lorsque l'élevage n'est pas infecté, ce sont des mesures de bon sens qui s'imposent : isolement des animaux au moment de la mise bas, collecte systématique des produits et déchets de mise bas et avortements et élimination par équarrissage, prudence en cas de fusion de troupeaux. La spécialiste prône aussi la vaccination à titre préventif.

Lorsque l'élevage est déjà infecté, un programme de vaccination sur plusieurs années va être nécessaire, à la fois sur les animaux infectés et sur les animaux sains, allié à différentes mesures pour éviter la propagation, notamment la gestion des fumiers. "L'objectif est d'assainir le troupeau de manière progressive, souligne Brigitte Trezzani. C'est une vaccination de patience". Un plan de lutte bien mené permet de réduire de deux semaines l'intervalle vêlage-vêlage, a calculé Ceva. Les performances de reproduction s'en trouvent significativement améliorées (+11,8 points de réussite à l'IA). On peut ainsi réduire l'impact financier de la maladie sur les élevages.

 

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