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Coopération
La naissance d'un futur géant ?

Dans un communiqué le 22 septembre, les coopératives Agrial et Terrena ont annoncé s'être lancées dans un projet de "rapprochement stratégique" qui pourrait conduire à une fusion en 2027.

De gauche à droite : Éric Forin, Directeur général de Terrena, Olivier Chaillou, Président de Terrena, Bernard Guillard, Président d'Agrial et Julien Heillaut, Directeur général d'Agrial.
De gauche à droite : Éric Forin, Directeur général de Terrena, Olivier Chaillou, Président de Terrena, Bernard Guillard, Président d'Agrial et Julien Heillaut, Directeur général d'Agrial.

Le secret était jusqu'ici bien gardé, y compris en interne. Les deux grandes coopératives agricoles multifilières du Grand Ouest, la normande Agrial (2e coopérative agricole française, siège basé à Caen) et la ligérienne Terrena (4e coopérative agricole, siège basé à Ancenis) ont annoncé lundi le début d'un "processus de rapprochement stratégique". Le mot "fusion" n'est à ce stade pas employé, mais c'est bel et bien de cela dont il s'agirait à terme, en 2027, à l'issue d'un processus qui pourrait durer près de 18 mois et qui serait tour à tour soumis au vote des adhérents en Assemblées générales, ainsi qu'à l'approbation de l'autorité de la concurrence. Car l'opération est de taille : la nouvelle entité pourrait constituer ni plus ni moins que le premier groupe coopératif agricole français avec un chiffre d'affaires consolidé de près de 13 milliards d'euros (Mds €), et figurer ainsi aux premiers rangs des coopératives européennes. "Tandis que les acteurs de la distribution et de la restauration poursuivent leur consolidation, les agriculteurs doivent mener de front plusieurs défis afin de rester des partenaires durables" justifient les deux coopératives dans leur communiqué commun, mettant également en avant "un contexte marqué par des crises à répétition, une inflation persistante et une concurrence accrue en Europe". Une Europe qui n'échappe pas non plus à ce phénomène de concentration, en particulier chez les coopératives laitières, à l'instar de l'union des coopératives danoise Arla Foods et allemande DMK (19 Mds € de CA), ou encore des néerlandais de Friesland Campina avec les belges de Milcobel (14 Mds € de CA).

Un choix stratégique

Si pour l'heure, les détails de l'opération ne sont évidemment pas dévoilés, et probablement loin d'être tous scellés, les dirigeants des deux coopératives mettent en avant la solidité financière de chacune d'entre elle, ainsi que leur complémentarité. "L'étude de ce projet engagé par nos deux coopératives, solides et en bonne santé est une véritable opportunité de prendre en main notre avenir pour renforcer la proximité et l'accompagnement des agriculteurs sur nos territoires" déclare ainsi le président de Terrena, l'angevin Olivier Chaillou. Côté Agrial, le président Bernard Guillard, agriculteur dans la Manche, met en avant "les synergies à mettre en place" entre les deux entités, "en mutualisant nos compétences, nos activités et nos investissements". En somme, ce ne serait pas un choix guidé par les difficultés de l'une ou de l'autre, comme on a pu le connaitre par le passé dans le monde de la coopération agricole, mais un véritable choix stratégique visant à se renforcer de part et d'autre.

En termes de maillage territorial, les Pays de la Loire représentaient jusqu'ici une zone frontalière pour les deux entités, chacune s'étant peu ou prou cantonnée à son territoire d'origine, l'Ouest des Pays de la Loire pour Terrena (44, 49, 53) et l'Est pour Agrial (53, 72), avec toutefois quelques "incursions" à la marge, Terrena ayant pris pied à l'Est avec la reprise d'Anjou Maine Céréales, Agrial ayant aussi ouvert des bases dans le Maine-et-Loire, la dernière en début d'année 2025 à Baugé-en-Anjou, succédant à celles de Lys-Haut-Layon (49) et Neuil-les-Aubiers (79). Agrial est par ailleurs un acteur majeur de la filière lait de chèvres dans le Sud Loire, mais aussi en lait de vaches à travers, entre autres, les unités de transformation Eurial d'Herbignac (44) et de Luçon (85).

En matière de synergie, si les deux coopératives collaborent déjà au sein de l'Union de coopérative Centre Sem (37), spécialisée dans les semences végétales (maïs principalement), Terrena peut espérer se renforcer à travers ce partenariat sur sa filière laitière. Côté Agrial, on imagine que les atouts que représentent les outils d'abattage de Terrena dans les filières volaille et viande bovine, et dont la coopérative normande est privée, sont d'un attrait certain. Et les branches boissons (cidre pour Agrial, vins de Loire pour Terrena) mais aussi légumes pourraient aussi trouver de part et d'autre un nouvel élan. 

Les deux coopératives s'apprêtent donc, suite à cette annonce, à lancer le dialogue avec leurs adhérents et salariés. "Les adhérents seront pleinement informés et ce sont eux qui décideront de l'avenir de leurs coopératives" rassurent-elles.

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