Aller au contenu principal

Céréales
La planète céréale fortement influencée par l’information mondialisée

Les marchés mondiaux de matières premières agricoles sont perturbés depuis que la Russie a pris feu. Un retour à la stabilité est difficile à prévoir.

Russie en flammes, Kazakhstan et Ukraine soumis à la sécheresse, Australie optimiste sur ses exportations, Allemagne, Canada en délicatesse avec leur production, Argentine plutôt bien partie puis incertitudes naissantes : autant d’informations, autant de réactions du marché depuis le mois de juin. Mais toutes n’ont pas la même valeur et celles qui poussent les cours des marchés de céréales, au premier rang desquelles le blé, l’emportent largement sur celles qui devraient normalement le faire, même légèrement, baisser.
En clair, de trop nombreuses incertitudes demeurent pour que la sérénité revienne à court terme sur les marchés financiers de matières premières agricoles. Pour certains pays, dont la Russie justement, la récolte n’est pas encore finie. Pour d’autres, et bien sûr c’est le cas de l’hémisphère Sud, elle n’est pas commencée. Les informations météo en provenance de ces pays sont plutôt de nature à maintenir la pression : gelées au Canada et en Chine, sécheresse en Argentine… De plus, la qualité des blés pèse aussi sur le marché. L’exemple de l’Allemagne est frappant : traditionnellement, la production atteint entre 80 et 90 % de qualité meunière dans ce pays. Elle serait de 50 % à peine cette année. Pour l’Union européenne, la qualité meunerie atteindrait 55 % contre 66 % et 68 % respectivement en 2009 et 2008. La France atteint 92 % de qualité meunière avec le Royaume-Uni juste derrière elle.
Du coup, l’offre changeant sur la qualité, certains pays doivent augmenter certaines de leurs importations, en blé fourrager et maïs notamment, alors que d’autres sont détenteurs de volumes à exporter, en particulier pour le blé fourrager. Ce qui n’est pas anodin selon plusieurs spécialistes : capacité de réorganisation et de réallocation des flux sont des maîtres-mots sur les marchés financiers.

Effervescence dans les ports
Un fil rouge cependant : la demande à l’exportation. L’activité portuaire internationale explose un peu partout. Rouen bien évidemment est concerné : sur une année entière (1er juillet 2009 au 30 juin 2010), 7,5 millions de tonnes de céréales sont sortis des bords de la Seine. Le port de Rouen avance le chiffre provisoire de 6,11 millions de tonnes pour la période 1er janvier-15 septembre 2010 (81 % de la totalité de la campagne précédente). Les destinations ? Le 21 septembre,
105 000 tonnes de blé partaient sur le Maroc, la Libye, l’Algérie et le Yémen et 40 000 tonnes d’orge sur la Chine. Certains analystes notent même une activité en hausse sur Bordeaux, traditionnellement moins concerné par le blé. Aux États-Unis, les capacités portuaires à l’expor-tation, toutes céréales confondues, sont également très sollicitées, ce qui n’est pas sans poser de problèmes. Il n’est pas rare de voir des conteneurs attendre plus longtemps que la normale avant d’être embarqués, notamment dans les ports du Pacifique à destination de l’Asie.
Entre incertitudes et réajustements, sans parler des comportements imprévisibles (la Russie peut changer, pour des raisons politiques notamment, à tout moment de stratégie commerciale), les marges pour maintenir une pression haussière sur les marchés restent importantes.

Thierry Michel

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

321 animaux maigres étaient proposés à la vente lundi 19 mai, dont 225 broutards. Chaque abattoir dispose d'une case pour rassembler les animaux achetés au marché. Antoine Giret, co-associé du négoce SAS Giret-Cailleau.
Cholet oriente les cotations
Plus grand marché pour les animaux de boucherie dans l'Ouest, le foirail de Cholet établit les cotations chaque lundi pour les…
Faire pâturer du foin sur pied aux vaches gestantes n'a pas d'impact significatif sur les performances zootechniques des animaux.
Le pâturage de foin réduit le recours à la mécanisation
Thorigné-d'Anjou a expérimenté le pâturage estival de foin sur pied. Une alternative judicieuse, à plusieurs titres : économie de…
Enzo marche dans
les pas de son père
Enzo Bianco s'est installé en mars 2023, avec son père Thomas, à Toutlemonde, au sein d'une exploitation en  viande bovine,…
Bertrand Métayer partait plusieurs fois par an en mission, comme ici au Burkina Faso.
35 ans au service
du développement
Depuis août 1990, Bertrand Métayer était animateur à l'Afdi Pays de la Loire. À l'heure de prendre sa retraite, il retrace les…
Théo Lambert, Bruno Lambert, Benjamin Fourmy et Régis Lambert ont créé un atelier de 110 place de JB dans une ancienne stabulation laitière.
Des vaches en plus et des taurillons
Avec l'installation d'un quatrième associé, le Gaec Beauchêne a redimensionné son élevage bovin allaitant, en augmentant le…
L'irrigation est interdite entre 9 h et 19 h sur le bassin versant de la Mayenne, en alerte depuis le 7 mai.
Mayenne en alerte : l'agriculteur doit arroser son blé la nuit
Le premier arrêté de restriction d'usage de l'eau est tombé début mai pour le bassin versant de la Mayenne. Avec des conséquences…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois