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Fourrages
La récolte du maïs ensilage a débuté

Le maïs gagne en matière sèche, à raison de 4 points par semaine. Les feuilles sont souvent desséchées, alors que les grains tardent à mûrir. Beaucoup de chantiers ont démarré en Maine-et-Loire.

Didier Onillon, éleveur de vaches laitières : "Sur cette parcelle de 4 hectares, on s'attend à un rendement de 11 ou 12 tonnes de matière sèche par hectare".
Didier Onillon, éleveur de vaches laitières : "Sur cette parcelle de 4 hectares, on s'attend à un rendement de 11 ou 12 tonnes de matière sèche par hectare".
© AA

Mercredi 4 septembre, en fin de matinée. L'ensileuse entre en action dans une parcelle de la ferme de Didier Onillon, au Mesnil-en-Vallée. Sur ces quatre hectares non irrigués, comme le reste de sa surface en maïs, l'agriculteur devrait obtenir des rendements de 11 à 12 tonnes de MS/ha. Le maïs a été semé le 7 mai, derrière un maïs suivi d'un ray grass "disparu pour cause d'inondation". Sur son exploitation individuelle de 56 hectares (dont 25 à 30 ha de prairies inondables), les surfaces en maïs sont limitées. Douze hectares ont été semés cette année. La parcelle de 4 hectares sera la plus productive. L'autre, de 8 hectares, "devrait donner 7 tonnes de matière sèche/ha, estime l'éleveur. Elle a été semée plus tard, en juin,  après des dérobés de ray-grass. Elle n'a reçu de l'eau qu'au semis". Cet été, le temps a été très sec, aucun orage n'est venu arroser les terres de l'exploitation. Ce maïs-là ne sera ensilé que dans trois semaines. "En souhaitant qu'il pleuve d'ici là".

100 tonnes nécessaires pour nourrir le cheptel
Les deux parcelles devraient fournir suffisamment d'ensilage pour nourrir le cheptel, a calculé Didier Onillon : "il me faut autour de 100 tonnes de matière sèche de maïs, je les aurai". Une récolte beaucoup plus satisfaisante que celle de 2012, qui avait rapporté moitié moins d'ensilage. "J'avais raté le semis". L'éleveur avait donc modifié la ration du troupeau de 36 laitières normandes et prim'holstein, en ajoutant de l'ensilage de ray grass. Cela n'a pas été sans conséquence. "Les vaches ont perdu 1 000 litres production, passant de 7 000 à 6 000", explique l'éleveur. Mais vu le coût des matières premières, il a préféré ne pas alourdir les achats extérieurs. "Cette année, la ration devrait être bien meilleure pour faire du lait".

Des doutes sur la digestibilité du maïs
Sur le département, les professionnels s'attendent à une année "médiane", avec des rendements en matière sèche autour de 10 à 12 tonnes/ha, estime Antoine Weinachter, de Élevage Conseil Loire Anjou, et "autour de 14 en irrigué". La particularité de cette année est un retard d'une quinzaine de jours à la floraison du maïs, retard
rattrapé ensuite l'été. "Ce qui fait que nous avons des dates de récolte classiques", note le conseiller. Si les feuilles seront  sèches à l'ensilage, les grains, en revanche, ont du mal à parvenir à maturité. "Les ensilages vont être faits à des stades plus pâteux que d'habitude. Il faut s'attendre à ce que l'ensilage soit moins riche en amidon. Il faudra peut-être envisager des stratégies de complémentation en énergie avec du maïs
grain sec", explique Antoine Weinachter. "Il pourrait aussi y avoir une fraction de cellulose non digestible importante".

L'eau manque partout
Les chantiers ont débuté dans l'ensemble du Maine-et-Loire. Partout, les agriculteurs attendent de la pluie pour faire gagner les maïs en maturité et réhydrater les feuilles. Mais parfois la progression du taux de matière sèche fait avancer les dates de chantier. À Saint-Saturnin-sur-Loire, au Gaec de la Gaignardière, les ensilages ont commencé lundi 2 septembre sur le maïs non irrigué, semé fin avril. "La maturité est encore irrégulière, mais le maïs commence à se dessécher. Il a fallu trouver un compromis pour fixer la date de récolte", indiquait l'éleveur, Frédéric Lachambre. "C'est le manque d'eau qui fait accélérer la récolte", confirme Jean-Maurice Dupont, de La Cornuaille. "Il faut de l'eau", souhaite également Frédéric Robert, à Angrie, qui se souvient, l'année passée, avoir ensilé des maïs si secs qu'il avait fallu ensuite ajouter de l'eau dans la dessileuse chaque jour pour réhydrater la ration des vaches.
Pour certains éleveurs, c'est aussi la nécessité de refaire de stocks qui pourrait accélérer l'ensilage.

S.H.

Chantiers de Maïs Ensilage

Les préconisations des conseillers

Bien évaluer la matière sèche. Le taux de matière sèche avance à raison de 4 points par semaine, "un rythme normal", note Antoine Weinachter, d'Élevage Conseil Loire Anjou. "Mais les tiges sont souvent très sèches". Ses conseils : si la tige est bien verte, les repères habituels Arvalis fonctionnent. En revanche, si la tige est sèche, il propose de la couper au couteau et d'appuyer très fort : "Si seules quelques gouttes sortent, alors il convient d'ajouter deux points de matière sèche aux repères traditionnels".
Privilégier la conservation. "Le risque, comme le maïs est très sec, c'est que l'ensilage fasse éponge une fois dans le silo", explique François Battais, conseiller à la Chambre d'agriculture.
Afin de pouvoir tasser le silo correctement, il préconise de hacher un peu plus court : "Si le maïs est très sec, il est conseillé de régler la coupe sur 16, voire 14 mm, si l'on réglait sur   18 ou 20 mm habituellement". Il est important aussi de "bien affûter les machines pour obtenir des coupes nettes".

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