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La vie en société : des agriculteurs des Pays de la Loire témoigneront

Il y a beaucoup d’offres, mais peu de candidats pour l’installation en société. Les Adaséa, en partenariat avec le Conseil régional, organisent des rencontres avec des Gaec.

Emmanuel Lachaize, président de l’Adaséa de Maine-et-Loire, François Beaupère, président du Comité de liaison des présidents d’Adaséa des Pays de la Loire et Damien Bouhier, de JA Pays de la Loire.
Emmanuel Lachaize, président de l’Adaséa de Maine-et-Loire, François Beaupère, président du Comité de liaison des présidents d’Adaséa des Pays de la Loire et Damien Bouhier, de JA Pays de la Loire.
© AA

L’opération s’intitule “Voir la vie en société”. À partir de mardi prochain 16 novembre, débute une action de sensibilisation à l’installation sociétaire. Elle est orchestrée par les Adaséa des Pays de la Loire, avec le soutien financier de la Région. Elle s’adresse en particulier aux candidats à l’installation et aux exploitants concernés par la recherche d’un nouvel associé, qu’ils soient ou non à l’approche de la retraite. Des agriculteurs ayant fait appel au Répertoire départ-installation (RDI) y témoigneront. « Nous sommes une région avec une agriculture très “associative”, puisque les projets sociétaires représentent plus des trois quarts des installations aidées, si on intègre les Gaec et les EARL. Or, seuls 15 % des candidats au RDI souhaitent s’installer en société, alors qu’en face, 38 % des offres concernent des recherches d’associés », explique François Beaupère, président du Comité de liaison des présidents d’Adaséa des Pays de la Loire. Il s’agit donc d’infléchir ce décalage offre-demande. Et de convaincre ceux qui envisagent une installation individuelle, mais qui ne sont pas totalement fermés à l’idée de s’associer, de changer de cap.

On peut faire ses preuves dans un Gaec

Pour cela, il faut lever les freins à l’installation sociétaire et les peurs ou les réticences qui y sont encore liées. « Les candidats à l’installation sont de plus en plus âgés, ils ont parfois connu une vie de salarié avant, et à travers leur projet d’installation ils désirent faire leurs preuves. Ils imaginent qu’ils ne pourront pas le faire au sein d’un Gaec, qu’il ne trouveront pas forcément leur place. Mais la réalité des sociétés a beaucoup évolué. Aujourd’hui, il est courant que chaque associé soit responsable de son atelier, et acquière ainsi une certaine autonomie », souligne François Beaupère. Et au contraire, la forme sociétaire aurait l’intérêt de faire partager de lourdes responsabilités et de prendre les décisions à plusieurs, même si cela demande écoute et compromis... D’autres candidats hésitent à s’associer car la notion de projet personnel est importante pour eux, « ils souhaitent construire quelque chose ». D’autres veulent en quelque sorte, éprouver par eux-mêmes les inconvénients de la forme individuelle avant de se tourner vers une société.

Des installations accompagnées et testées

Les portes ouvertes mettront en avant les avantages d’une installation en société, en termes de qualité de vie, d’organisation et de temps de travail. En termes financiers, également. En Pays de la Loire, le coût moyen d’une installation s’élève à 105 000 euros en Gaec. Il faut compter le double en individuel. Les rencontres seront aussi l’occasion de sensibiliser les associés à l’accueil d’un nouveau venu : « On ne remplace pas un ancien associé comme un clône, prévient Emmanuel Lachaize, président de l’Adaséa 49. Il y a tout un travail à effectuer pour intégrer la nouvelle personne, qui arrive avec sa propre vision des choses, son projet. Cela demande de remettre à plat l’organisation, de changer les habitudes, en particulier lorsqu’un jeune vient prendre la part d’un ancien dans un Gaec. » Le rôle d’accompagnement des conseillers RDI est important : si les projets sont en général bien balisés d’un point de vue financier, il n’en est pas toujours de même du côté des relations humaines. Les stages de parrainage, s’étalant de 6 mois à un an et financés en partie par la Région, permettent de caler ces aspects, de « se tester avant de s’engager ». « Outre les aspects financiers comme le coût de reprise… la partie sociale et organisationnelle est essentielle, souligne François Beaupère. Dans mon Gaec, un stage de parrainage s’est conclu, au bout de dix mois, sur le départ du candidat. Puis un deuxième stagiaire est venu et a trouvé sa place. Plus de dix après, il est là et cela se passe très bien ».

S.H.

Programme

Cinq visites, cinq parcours sociétaires à découvrir

- Le 16 novembre, en Sarthe. Gaec Le Pis qui chante : un fils d’agriculteurs s’est associé au moment du départ en retraite de ses parents, avec un candidat qui n’est ni issu du milieu agricole ni originaire du département.
- Le 16 novembre, en Mayenne. Gaec Bairon : un Gaec familial qui, après l’installation du fils, s’est ouvert à un nouvel associé, hors-cadre familial.
- Le 17 novembre, dans le Maine-et-Loire. Gaec du Pêcher : cette exploitation familiale laitière et céréalière du Baugeois a intégré deux tiers. Le dernier associé arrivé n’est pas issu du milieu agricole.
- Le 18 novembre, en Loire-Atlantique. Gaec des Grands Champs : deux associés sans lien de parenté, dont un ancien cadre reconverti en agriculture il y a trois ans. Peu enclin à s’associer au départ, il expliquera pourquoi il est aujourd’hui convaincu par la formule.
- Le 7 décembre en Vendée. Gaec Montorgueil : les deux associés, dont les épouses travaillent hors de la ferme, ont construit leur organisation en fonction de leur vie familiale. Les horaires de traite sont calés sur ceux des écoles et les deux
agriculteurs se réservent le mercredi pour s’occuper de leurs enfants.

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