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Interview
Lait de chèvre : “nous restons vigilants”

Sylvain Piet, commission caprine de Jeunes agriculteurs 49.

Sylvain Piet.
Sylvain Piet.
© AA
Une rencontre entre le groupe caprin national de Jeunes agriculteurs, des représentants des coopératives et des laiteries privées s’est tenue à Paris le jeudi 15 décembre.  JA a pu y faire valoir ses propositions pour cette filière en crise.

Le dossier cellules a été le premier abordé. Où en est-on ?
Sylvain Piet : Eurial a mis en application la nouvelle grille, dès octobre. Les autres entreprises sont plus clémentes et ne l’appliqueront qu’en début d’année. Nous avons soulevé l’idée d’une caisse de péréquation pour aider les élevages pénalisés et donner une prime à la qualité. Cela permettrait que l’argent collecté grâce aux cellules revienne aux exploitants et non aux transformateurs encore une fois. Mais la réponse de la transformation est “non”. Ils ne veulent pas entendre qu’il s’agit d’une baisse déguisée du prix du lait, baisse estimée par la Fnec à
17 €/1 000 litres en moyenne par exploitation. Pour certains éleveurs, la pénalité pourra monter jusqu’à 90 €/1 000 litres, ce qui revient à condamner leur élevage.

Comment les entreprises comptent-elles venir à bout des surstocks ?
Eurial espère retrouver un niveau normal vers la fin 2012. Pour les autres, notamment le Glac, le surstock pèse lourd sur l’entreprise qui a un important problème structurel lié à la vétusté de l’outil. Il faut alors, soit brader les stocks sur le marché, au péril de la filière caprine, soit les exporter sous forme de poudre à des prix très bas. Le Glac retiendrait la deuxième solution, mais demanderait aux éleveurs de payer la moitié du déstockage, ce qui se traduirait par une baisse de 30 euros par 1 000 l. Par la suite, il était légitime de demander aux autres entreprises si l’on allait assister à un effet domino. Eurial a établi un budget prévisionnel 2012 sans baisse de prix, mais si toutes les autres entreprises suivent le Glac et dévalorisent le marché, cette dernière sera obligée de suivre. Lactalis, lui, peu courageux, ne s’est pas du tout engagé et laisse les autres entreprises mener la danse. Enfin, Valcrest est dans le même état d’esprit qu’Eurial.

La position du Glac est donc déterminante ?
Oui, aujourd’hui tout repose sur les décisions du Glac et du Crédit agricole. Une première réunion s’est déroulée, vendredi 16 décembre, en présence de la préfète de Charente. L’objectif était de trouver des fonds qui serviraient à financer les surstocks tout en attendant que la profession et l’État trouvent un plan stratégique de sortie de crise. Lors de cette réunion, le Glac a proposé une baisse de 10 à 12 € du prix du lait, ce que les producteurs ont catégoriquement refusé. Une nouvelle rencontre est programmée au ministère, cettefois, début janvier.

Quelles perspectives se dégagent pour la filière?
Toutes les entreprises sont unanimes pour garder la production de lait de chèvre dans leurs bassins actuels. En revanche, certaines entreprises réfléchissent ou veulent copier le modèle lait de vache en parlant de prix B, payé moins cher. JA s’est opposé à cette démarche : depuis quand les heures supplémentaires des salariés seraient payées moins cher sous prétexte qu’ils sont déjà sur place et que leurs charges de transport ou de structure sont les mêmes ?
Pourquoi, nous agriculteurs, accepterions-nous d’aller dans le chemin opposé du monde qui nous entoure ?

Que propose Jeunes agriculteurs ?
JA a lancé l’hypothèse des groupements de production et d’une interprofession de bassin forte. Les entreprises privées n’y croient pas. Quant aux coopératives, elles se disent déjà la forme la plus aboutie d’un groupement de producteurs et invitent quiconque à entrer dans leurs conseils d’administration pour décider et orienter l’entreprise. 
Nous espérons que les stocks retrouvent un niveau normal rapidement car les éleveurs, et notamment les jeunes installés, auront du mal à faire face à une baisse de prix. Nous devons rester vigilants quant aux politiques que pourraient être tentées de mettre en place nos entreprises et rester prêts à réagir.
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