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Journée internationale des droits des femmes
Le député Philippe Bolo à l’écoute des agricultrices et des agriculteurs dans le Segréen

Samedi dernier, le député Philippe Bolo, a visité dans sa circonscription du segréen des entreprises tenues par deux cheffes d’exploitation.

Philippe Bolo a d’abord visité l’exploitation d’Emilie Ménard, installée depuis 2011 en viande bovine à Chambellay.

« Nous avons voulu faire un petit clin d’oeil pour la journée de la femme, en proposant à notre député Philippe Bolo de se rendre chez deux agricultrices cheffes d’entreprises » explique le secrétaire général de la FDSEA, Frédéric Robert, à l’origine de cette journée avec le député Modem de la 7ème circonscription. Une journée qui a démarré à Chambellay chez Émilie Ménard, installée depuis 2011 en viande bovine, et qui s’est poursuivie l’après-midi chez Nathalie Langereau au Louroux Beconnais, sur le thème des femmes dans l’agriculture

Continuer à se battre en viande bovine

Pour la venue du député, Émilie Ménard avait affiné ses calculs. « Je suis remontée jusqu’en 2013 » explique-t-elle, « et je me suis rendu compte qu’en 7 ans, non seulement on n’a pas progressé sur les prix, mais que sur mon élevage, on a perdu 20 centimes du kilo ». Autant dire que pour les éleveurs bovins viande, la loi Egalim n’a pas apporté la plus-value espérée. Et les nombreux éleveurs présents ce jour là, ne pouvaient malheureusement que confirmer les propos de la jeune femme.
Si pour Philippe Bolo, le sujet de la faible rémunération en viande bovine « est clairement identifié », le député ne veut pas pour autant « se résigner à la fatalité et baisser les bras ». Le législatif « doit et peut encore faire bouger les lignes, car au-delà de la grande distribution dont nous avons beaucoup parlé, il y a un grand besoin de transparence tout au long de cette filière » poursuit-il.
Hasard du calendrier, au même moment, le premier ministre Jean Castex, en déplacement dans la Creuse, annonçait un plan de soutien de 60 millions d’euros aux éleveurs bovins viande. Une mesure d’urgence comprise et assumée par le député Modem : « Bien sûr qu’il faut continuer d’exiger une juste rémunération de la part de la filière, vers les éleveurs. Mais en attendant on fait quoi ? On les laisse disparaître les uns après les autres ? Cette enveloppe d’urgence est faite pour maintenir un tissu d’exploitations sur le territoire, même si on est d’accord qu’elle ne résoudra pas le problème de fond ».
Ce discours volontariste, Émilie Ménard a envie d’y croire, même si elle est bien placée pour savoir -son papa étant un ancien responsable viande bovine à la FDSEA- que « la question du prix a toujours existé en viande bovine, et n’a jamais été résolue ». Néanmoins, la jeune femme souligne « l’écoute d’un député qui a semblé sensible à notre discours ». Et puis « ce qui fait plaisir, c’est que de nombreux éleveurs du segréen étaient présents. On se sent moins seuls et ça motive à continuer à se battre pour vivre de cette production ».

Continuer à se battre quand on est femme en agriculture

Se battre. C’est sans doute aussi ce que doivent faire les femmes, plus que les hommes pour faire leur place dans ce métier d’agriculteur, à l’instar d’autres professions, d’ailleurs. C’était le deuxième thème de la journée de Philippe Bolo, accueilli par Nathalie Langereau sur son exploitation. Et de ces échanges sur les femmes en agriculture, le député retient
« deux idées très intéressantes » indique-t-il. « La première relève du changement de mentalité nécessaire, car les agricultrices, cheffes d’entreprise que j’ai vues, m’ont dit qu’il était encore assez courant, lorsqu’un livreur ou un fournisseur arrive dans la cour de ferme de se voir poser la question « Il est où le patron ? ». L’idée que le patron puisse être une patronne, n’est visiblement pas encore entrée dans toutes les têtes... « La deuxième chose, c’est cette exigence, plutôt propre aux femmes, qui consiste à devoir concilier un métier physique et difficile avec le quotidien de la vie de famille, le tout dans un lieu unique puisque leur lieu de travail est aussi souvent leur lieu d’habitation. » Une condition qui peut engendrer une usure physique, et parfois morale, comme en témoigne Nathalie Langereau. « La crise sanitaire actuelle a révélé à certaines d’entre nous que nous étions de fait déjà assez confinées dans notre métier, sur nos exploitations. » exprime-t-elle. Souvent moins engagées à l’extérieur que leurs maris et collègues masculins, la conséquence est qu’il y a moins cette « soupape de respiration » et que le risque d’isolement « est réel ». Même si au final, « le but n’est surtout pas de ressembler à un homme et que les femmes ont aussi leur approche à apporter à ce métier » conclut Nathalie Langereau.

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