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Porc
Le mâle entier, mieux pour l’animal et pour le porte-monnaie

La SCEA de la Roirie a cessé la castration depuis 2012. Ce changement a permis à l’élevage d’améliorer ses résultats technico-économiques et d’accéder au cahier des charges Porc sans antibiotiques zéro jour avec Cooperl.

Jean-Philippe Menant et son frère Patrice élèvent 6 000 porcs charcutiers par an dans leur exploitation du Segréen.
© AA

« Lorsque la Cooperl nous a proposé comme à tous ses éleveurs, en 2012, de cesser la castration, nous avons dit oui tout de suite. Pour une fois que nous pouvions nous alléger le travail tout en gagnant davantage, nous n’avons pas hésité », se souvient Jean-Philippe Menant, producteur de porcs à la Ferrière-de-Flée. C’était l’occasion pour l’éleveur et son frère de se soustraire à la tâche pénible de la castration, tout en améliorant les plus-values techniques. Finis, donc, les chantiers de castration. Ceux-ci revenaient tous les 5 semaines et représentaient, grosso modo, à l’année, plus de 40 heures de travail à 2. « Ce serait une douleur psychologique de le refaire, on ne reviendrait pas en arrière aujourd’hui », souligne Jean-Philippe Menant.


Des porcs plus lourds et moins gras
La fin de la castration a réduit les risques d’arthrite chez les porcelets, les infections et les pertes. Mais pas seulement. Elle a permis d’augmenter significativement la plus-
value technique, grâce à une évolution de la TMP (teneur en muscle des pièces). Sur le poids froid, l’élevage a gagné 4,5 kg par porc, passant de 90 kg en 2012 à une moyenne de 94,5 kg à présent. Quant à la TMP, elle a pris 1,5 point de plus, passant de 60,8 points en 2012 à 62,3 en 2021... En jouant ainsi sur les deux tableaux, poids et taux musculaire, l’élevage est passé de 0,148 euro/kg de plus-value technique en 2012 à 0,169 euro/kg en 2021. Le gain lié à la seule plus-value technique est estimé à 2,1 centimes du kilo, ce qui représente
près de 12 000 euros/an. Autre atout : le mâle entier valorise mieux l’aliment que le porc castré. L’indice de consommation a baissé sur l’élevage, passant de 2,85 en 2012 à 2,75 points aujourd’hui. « Grâce à la baisse de l’indice de consommation, l’élevage économise 67 tonnes d’aliment par an, soit 300 kg d’aliment par truie », illustre Yvan Le Bernicheux, technicien Cooperl.

En plus de ces gains techniques, la SCEA de la Roirie a pu augmenter ses résultats économiques en ayant accès à des cahiers des charges rémunérateurs de la coopérative, mettant en avant le bien-être animal. En effet, l’arrêt de la castration lui a permis de faire, dans un premier temps, du porc sans antibiotiques à 42 jours, puis,  dans un second temps, du porc sans antibiotique zéro jour (PSA 0). Les mâles entiers nécessitent en effet moins de traitements. Le porc PSA 0 est commercialisé sous des marques comme Brocéliande, sur le marché français et même à l’étranger (Chine). Au final, la plus-value globale de l’élevage est passée de 0,192 euros/kg à 0,230 euro/kg en 9 ans.


Un faible taux de mâles odorants
Le passage en mâle entier satisfait donc pleinement les éleveurs, qui n’ont pas à déplorer de soucis au niveau de la peau des animaux : « on constate des chevauchements bien sûr, mais pas de blessures », note Jean-Philippe Menant.
Aujourd’hui, 85 % des porcs élevés par les éleveurs Cooperl sont ainsi en mâles entiers et « le taux de mâles odorants détectés en abattoirs n’est plus que de 1,8 %, détaille Yvan Le Bernicheux. Le taux est de 1 % à la SCEA de la Roirie ».
Vis-à-vis du public, ce changement de pratiques contribue à une perception plus positive de l’élevage porcin : « l’arrêt de la castration, ainsi que la démarche zéro antibiotiques, tout cela donne une meilleure image de notre métier », apprécie l’éleveur.
S.H.

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