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Économie
Le revenu agricole plombé par les coûts de production

Malgré des prix favorables, le coût des matières premières et des produits à base d’énergie a pénalisé un certain nombre de secteurs agricoles en 2011.

© AA

Une baisse de 3,6 % en termes réels, c'est-à-dire après la prise en compte de l'inflation. Voilà comment le revenu agricole semble avoir évolué en 2011 si l'on en croit les statistiques du ministère de l'Agriculture et de l'Insee. La valeur de la production agricole a augmenté de 5 % mais celle des “consommations intermédiaires” a progressé d'au moins 10 %. Quant aux subventions d'exploitations (8,6 milliards) elles se sont réduites de 2,3 % de même que les subventions sur les produits (1,1 milliard contre 1,2 milliard en 2010). Le revenu agricole moyen par actif non salarié est estimé pour 2011 à 30 200 euros.
Le revenu agricole s'était fortement redressé en 2010 grâce à des prix agricoles favorables. En 2011, si ces prix se sont plutôt bien tenus, leur effet a été largement compensé par la hausse du coût des moyens de production : les engrais pour les grandes cultures et l'aliment du bétail pour l'élevage. C'est ce qu'a constaté la Commission des comptes de l'agriculture réunie le 20 décembre à Paris. Le coût des matières premières et des produits à base d'énergie ont pénalisé l'année de bon nombre de secteurs.

Les engrais et l'énergie plombent les grandes cultures
Le résultat courant avant impôts des exploitations de grandes cultures est passé de 47 700 euros en 2010 à 37 300 en 2011. La cause ? Le coût des engrais et de l'énergie, indique une note (Agreste) éditée par le ministère de l'Agriculture. Mais aussi la baisse de rendement de la plupart des céréales, en raison de la sécheresse printanière. Par ailleurs, si la récolte d'oléagineux augmente de 12 %, celle des protéagineux est en baisse de 36 % en raison d'une chute des surfaces. Les prix du colza augmentent mais ceux du tournesol sont en baisse. Les rendements des pois sont en forte baisse du fait de la sécheresse. En revanche, les rendements en maïs ont été très positifs.

Grandes difficultés pour les fruits et légumes
Bien plus défavorable est la situation des producteurs de fruits et légumes dont la réduction tendancielle des revenus se prolonge en 2011. Le revenu courant s'effondrerait à 10 100 euros pour le maraîchage et l'horticulture, à 4 700 euros pour l'arboriculture contre respectivement 20 000 et 22 700 en 2008. Le climat a gêné à la fois la production et la commercialisation de même que la crise de l'E. Coli. Les prix des légumes ont baissé en moyenne de 11 % et ceux des fruits de 8 %. La situation des producteurs de vins s'améliore, en revanche. Les prix ont été légèrement relancés par le marché mondial et le niveau des vendanges s'est redressé. Les charges n'ont que modérément augmenté, expliquent les statisticiens du ministère de l'Agriculture. Après un minimum atteint en 2009, le revenu viticole continue de progresser.
Pour les élevages de bovins, la répercussion du prix des aliments du bétail est importante mais joue de manière inégale. Ainsi, l'effet de la sécheresse a été très différent selon les régions, impliquant un recours variable à l'aliment industriel. En production laitière, la collecte progresse tandis que le prix du lait augmente de 8 %. Les coûts de l'alimentation ont donc souvent été amortis et le revenu des producteurs de lait continue son redressement. Il atteindrait 30 300 euros soit légèrement plus que la moyenne des agriculteurs.

Sécheresse et aliments, fort impact sur les ruminants
Tel n'est pas le cas en bovins à viande. Certes, les prix ont augmenté, notamment, en fin d'année, du fait de l'ouverture de marchés export. De plus, de nouvelles aides avaient été mises en place en 2010 et les éleveurs ont pu bénéficier d'indemnisations en raison de la sécheresse. Mais la hausse des charges d'aliments a été forte. Selon le ministère, la situation serait plus favorable pour les producteurs d'animaux finis que pour les producteurs de broutards dont les prix se sont redressés plus tardivement. Du fait de l'impact des aliments du bétail, le revenu des éleveurs d'ovins serait lui aussi en baisse, n'atteignant que 14 700 euros par actif. Enfin, pour les éleveurs hors sol, la situation est très contrastée. Les producteurs de volailles auraient bénéficié d'une bonne appréciation des prix de leur produit, compensant celle des charges. Leur revenu par actif non salarié atteindrait 32 100 euros. Ce n'est pas le cas des producteurs de porc dont la légère hausse des prix ne compense pas le coût des aliments. Leur revenu se replie à 26 500 euros contre 35 600 en 2010.

Agra

Union Européenne

Revenus en hausse de 6,7 %

Le revenu réel agricole par actif a augmenté en 2011 de 6,7 % dans l'Union européenne à 27, après une hausse de 12,6 % en 2010, selon les premières estimations publiées le 20 décembre par Eurostat. Cette progression résulte d'une hausse du revenu agricole réel (+3,9 %), accompagnée d'une réduction de la main-d'œuvre agricole (-2,7 %), explique l'office statistique de l'Union européenne. Par actif, le revenu agricole réel aurait ainsi augmenté en 2011 par rapport à 2010 de : 43,7 % en Roumanie, 41,8 % en Hongrie, 30,1 % en Irlande, 25,3 % en Slovaquie, 25,2 % au Luxembourg, 23,5 % en République tchèque, 23,2 % en Bulgarie, 20,2 % au Danemark, 19,4 % en Estonie, 14,7 % en Allemagne, 14,2 % en Pologne, 12,3 % en Lettonie, 12,2 % en Autriche, 11,4 % en Italie, 7,1 % en Slovénie, 4,2 % en Lituanie, 4 % au Royaume-Uni, 2,1 % en Suède et 1,4 % à Chypre. À l'inverse, le revenu agricole réel par actif a, selon Eurostat qui publiera en février ou mars 2012 une deuxième série d'estimations révisées, baissé de 0,3 % en Espagne, 2,6 % en France, 5,3 % en Grèce, 8,1 % aux Pays-Bas, 9,6 % aux Pays-Bas, 9,6 % en Finlande, 10,7 % au Portugal, 21,2 % à Malte et 22,5 % en Belgique.

Syndicats majoritaires français inquiets
La FNSEA “réitère sa volonté de voir la France agricole retrouver toute sa compétitivité”. Le syndicat évoque en effet une baisse de revenus de 2,3 %, en rappelant que “le revenu agricole enregistre une croissance à deux chiffres” en Allemagne. Pour Orama, l'organisation des grandes cultures, cette baisse confirme le besoin indispensable de “permettre aux exploitants de s'adapter (à la réforme de la Pac) en gagnant en compétitivité”. Pour l'APCA (Chambres d'agriculture) “ces résultats illustrent l'extrême volatilité des prix et des coûts de production et donc du revenu agricole. (Presque) toutes les productions ont connu des variations annuelles du revenu allant du simple au double”.

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