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Chasse
Le sanglier, la bête noire des agriculteurs

  La session de la Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire a abordé le sujet de la chasse lundi 21 novembre.

La session chambre d’agriculture s’est tenue à Angers, lundi 21 novembre et avait pour thème : “Agriculture et chasse, ce qui nous rassemble et ce qui fait débat”.

« De moins en moins d’agriculteurs sont chasseurs. Et des sujets crispent les relations entre le monde agricole et le monde de la chasse comme les dégâts causés par les sangliers, les corbeaux, les choucas... Aujourd’hui, il est moins naturel de bien s’entendre entre chasseurs et agriculteurs », introduit  Denis Laizé, président de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire lors de l’après-midi de la session Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire. Elle s’est tenue à Angers, lundi 21 novembre et avait pour thème : “Agriculture et chasse, ce qui nous rassemble et ce qui fait débat”. à cette occasion, Nadine  Chapeau, directrice de la Fédération des Chasseurs de Maine-et-Loire, a présenté le projet du nouveau schéma départemental cynégétique.
 

Eradiquer les points noirs
Il est établi pour 6 ans par la fédération départementale des chasseurs en concertation avec la Chambre d‘agriculture, les représentants de la propriété privée rurale et les représentants des intérêts forestiers. Il devrait être approuvé par le Préfet avant la fin de l’année. Le but du schéma ? Assurer un équilibre agro-sylvo-cynégétique compatible avec les activités sylvicoles et agricoles. Dans cet objectif, il prévoit une commission “équilibre agro-sylvo-cynégétique”. Sa mission principale sera d’identifier des zones sensibles et si besoin les classer en points noirs. « Un point noir correspond à une zone sur laquelle se renouvellent chaque année des dégâts agricoles ou forestiers conséquents, des collisions… Les difficultés doivent perdurer depuis 2 ou 3 ans au moins. Ce point noir doit intégrer la zone des atteintes mais aussi celle de provenance des animaux à l’origine de celles-ci », précise la directrice de la fédération. Pour déclasser ces points noirs, la fédération prévoit un certain nombre d’actions : fixer un minimum de battues avec suivi des prélèvements,   mettre en place des battues administratives s’il n’y a pas suffisamment de chasse ou encore augmenter la cotisation territoriale sur ces secteurs...  Sylvain Piet, responsable du dossier chasse pour la FDSEA 49 voit d’un bon œil ce nouveau schéma mais appelle à la vigilance : « il ne faudra par attendre 3 ans dans certains secteurs pour les déclarer comme points noirs ». Il a rappelé l’importance des dégâts causés par les sangliers et les cerfs.
 

De plus en plus de dégâts
Pour la dernière campagne, le montant des indemnisations s’élève à 375 000 €. Le montant est en hausse continue (cf graphique). Par arrêté préfectoral, le sanglier est classé Esod* catégorie 3. « En Maine-et-Loire, les prélèvements de sangliers ont été multipliés par 2,5 en 10 ans et sont passés de 2 795 sur la saison 2012/2013 à 6 895 sur la saison2021/2022 », remarque Nadine Chapeau. Pour autant, il continue de causer de nombreux dégâts. Pour la campagne 2020-2021, les sangliers sont à l’origine de 87 % des dégâts. La culture la plus touchée ? Le maïs. 211 ha de maïs ont été impactés d’après la fédération. « Ce chiffre est sous-estimé », souligne Sylvain Piet. « Beaucoup d’agriculteurs, une fois sur l’ensileuse, découvrent de nouveaux dégâts au milieu de leur parcelle... »
Forcé de constater l’ampleur du problème, le préfet  Pierre Ory s’interroge sur les moyens en œuvre pour la régulation mais aussi sur la pratique de l’agrainage. « Il faut être vigilant quant à la période et au volume apporté. Il ne faut pas tomber dans l’excès d’agrainage qui pourrait entraîner une augmentation de la population ». Olivier de la Bouillère, vice-président des Chasseurs d’Anjou a, d’ailleurs, rappelé qu’une chartre d’agrainage de dissuasion encadrait la pratique depuis 2019. « La charte est-elle vraiment respectée ? Existe-il des moyens de contrôle ? Quand on m’invite à des chasses et que je vois des silos de 5 t de maïs dans les bois, je m’interroge...», constate Sylvain Piet. Le préfet a aussi rappelé que la battue administrative pour lutter contre la propagation des Esod était une arme à utiliser à bon escient : « elle n’est pas soumises aux règles de la chasse. On régule, et on prélève le plus grand nombre », insiste Pierre Ory.

* Espèce susceptible d’occasionner des dégâts

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