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Inrae
Le verger du futur se construit à Angers

Parmi les travaux de recherche du centre Inrae Pays de la Loire, ceux sur la réduction des produits phytosanitaires mobilisent plusieurs leviers, de l'adaptation génétique aux pratiques culturales en passant par les stimulateurs de défense des plantes.

Le projet cap zéro phyto, dans le cadre du programme Cultiver et protéger autrement, est actuellement mené  sur verger de pommiers par l'unité mixte de recherche (Inrae, université d'Angers et Institut Agro Rennes-Angers), basée à Angers. "L'enjeu est de pouvoir remplacer l'effet massif des pesticides par une combinaison de leviers, dans un contexte de changement climatique, résume Emmanuel Geoffriau, directeur adjoint de l'institut de recherche en horticulture et semence (IRHS). Mais ces solutions doivent être viables".

Effet antimicrobien

Parmi les leviers testés, celui des stimulateurs de défense des plantes montre "une efficacité partielle lorsqu'ils sont utilisés seuls". "Une centaine de SDP (homologués ou en cours) ont déjà été criblés, révèle Matthieu Gaucher, ingénieur Inrae. Mais en les combinant avec des flash de rayons UV-C, les résultats, en laboratoire, indiquent une meilleure activation des défenses et un effet anti microbien. Les rayons inhibent  le développement de champignons, en particulier celui de la tavelure". En conditions contrôlées, les chercheurs ont réussi à substituer un traitement SDP par un flash UV-C. Ils testent actuellement leur programme sur un verger d'un hectare de variété golden. "L'efficacité des SDP seuls est variable selon l'année", constatent-ils déjà.

Limitation de la dose d'azote

Autre piste, celle de la gestion de la fertilisation azotée pour lutter contre les bioagresseurs du pommier. Depuis 2019, l'équipe ResPom de l'IRHS travaille sur les liens entre la nutrition en azote et l'efficacité des SDP. D'abord sur un parc de pommiers de deux ans, de variété gala, équipé d'un système de pulvérisation par aspersion, puis dans une parcelle de verger, ils testent différentes doses de fertilisation (confort ou limitante). En laboratoire, un apport limité d'azote combiné avec les SDP a diminué de 81 % l'incidence du feu bactérien et de 47 % l'incidence de la tavelure, contre respectivement une baisse de 36 % et 17 % avec une dose d'azote dite confort. "Dans le verger, malgré une diminution des maladies, il est encore difficile de conclure, reconnaît Mickaël Delaire, enseignant-chercheur à l'Institut agro Rennes-Angers. Mais certains arbres, malgré cinq ans de limitation d'azote, ne montrent toujours pas d'impact sur leur rendement ou leur vigueur".

Résistance génétique

Enfin, la résistance génétique des variétés est également explorée par l'unité mixte de recherche. En mélangeant des génotypes plus ou moins porteurs de résistance à la tavelure et en les combinant avec des SDP, il a été prouvé que "plus on cumule de facteurs de résistance, moins on observe la présence de maladie sur les feuilles". Des plantes de service seront ajoutées en 2025 dans la parcelle d'expérimentation, comme levier supplémentaire pour lutter contre les bioagresseurs du pommier.

Le verger de demain

"Aujourd'hui, il n'existe pas de variété commerciale zéro phyto", déclare François Laurens, responsable de l'équipe VadiPom et initiateur de la variété Story, résistante à la tavelure. Néanmoins, pour diminuer leur IFT, "les producteurs veulent une solution qui n'affecte ni le rendement ni la qualité de la production", rappelle Claude Coureau du CTIFL. Alors pour voir l'impact des différentes solutions à l'échelle d'un système, un verger sera implanté l'hiver prochain à Angers. Co-conçu par plusieurs organismes de recherche, il intégrera également des contraintes de conduite (plants biaxes, taille en haie étroite) pour permettre la mécanisation des travaux.

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