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Syndicalisme
Les Jeunes agriculteurs veulent faire évoluer le regard sur l’agriculture

L’assemblée générale de JA49 s’est tenue jeudi 16 février aux Ponts-de-Cé, autour du thème des rapports entre agriculture et société.

Matthieu Gélineau, Frédéric Vincent, Rachel Guiquerro (JA national), Yann Cloarec et Sylvain Piet.
Matthieu Gélineau, Frédéric Vincent, Rachel Guiquerro (JA national), Yann Cloarec et Sylvain Piet.
© AA

Paradoxe : les Français disent apprécier le métier d’agriculteur, mais sont parfois plus critiques lorsqu’il s’agit de l’agriculture elle-même. Il y a un décalage important entre la vision encore bucolique, à l’ancienne -que véhicule la publicité- et la réalité économique des marchés nationaux et européens. “Nous devons sortir de ces images passéistes et avoir le courage de parler vrai,” estime JA Maine-et-Loire. Les Jeunes agriculteurs ont planché sur ces questions pour rédiger leur rapport d’orientation*. Leur constat : le métier a considérablement évolué, mais le citoyen ne mesure pas toujours l’ampleur de ces changements. Pour améliorer le dialogue avec le citoyen- consommateur-contribuable, que proposent-ils ? D’abord, de modifier leur propre discours sur le métier : “Les agriculteurs se déprécient souvent eux-mêmes”, a fait remarquer Sylvain Piet, secrétaire général adjoint. Ce qui a pour effet de le rendre peu attractif aux yeux de certains. Malgré les contraintes réelles liées au climat, au marché, aux pics d’activité… le métier reste très attractif et très épanouissant. Il offre cette possibilité unique de pouvoir concilier vie familiale et travail : “Dans peu de corps de métiers, il est possible de se libérer à 16 h, par exemple, pour retrouver ses enfants à la sortie de l’école”, a souligné Sylvain Piet.  “Nous avons choisi d’être des chefs d’entreprise. Méfions-nous de l’affichage que nous faisons parfois sur le temps de travail et mettons ce temps en parallèle avec la rentabilité. Attention aussi à la confusion entre temps de présence et temps de travail”, a ajouté Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA. “Même si cette “perméabilité entre vie privée et professionnelle peut être, aussi, source de tension, comme l’a fait remarquer Régis Guyony, responsable du projet RSE à la BPA, nous menons une réflexion un peu similaire à la vôtre vis-à-vis de notre image, de nos pratiques, de nos valeurs, a-t-il expliqué. Car si les gens apprécient leur conseiller, lui font confiance, ils sont en revanche beaucoup plus critiques envers le système bancaire en général”.

Une agriculture multifonctionnelle

JA veut mettre en valeur la richesse des missions de l’agriculture. Souvent perçus comme des seuls “producteurs”, les agriculteurs entendent faire reconnaître la multifonctionnalité de leur activité. Pourvoyeuse de biens alimentaires, l’agriculture fournit aussi de l’énergie, anime le milieu rural par du tourisme, de la vente directe, entretient et façonne les paysages… Elle remplit des fonctions économiques, sociales et environnementales, les trois piliers sur lesquels repose le développement durable. Elle a su aussi s’adapter aux demandes de la société, en matière d’environnement, de sécurité sanitaire, de bien-être animal par exemple. “La Poste a été reconnue d’utilité publique par l’État, l’agriculture pourrait aussi avoir cette reconnaissance. Car sans agriculture, il n’y aurait plus ces mêmes paysages”, a suggéré Rachel Guiquerro, de JA national. “D’autant que la reconnaissance de la multifonctionnalité est aussi essentielle dans la légitimation des subventions”, a souligné Yann Cloarec, un des rapporteurs.

Renouer le contact

Autre voie pour faire se rejoindre les points de vue : multiplier les contacts avec les citoyens. À l’instar des agricultrices de la FRSEA, qui ont élaboré une charte de bon voisinage sous forme d’un livret. “Nous ne devons pas rester dans la  justification de ce que l’on fait, mais l’expliquer”, a dit Jacqueline Cottier aux JA. Et d’inviter les agriculteurs à aller rencontrer les conseils municipaux de leur commune pour présenter et diffuser le plus largement possible la démarche. Les agricultrices envisagent, dans le même ordre d’idées, d’ouvrir des exploitations au public à l’occasion des journées du patrimoine. Jusqu’où doit aller cette communication ? En parallèle des circuits courts, “faut-il accompagner plus encore nos produits jusqu’à leur lieu de commercialisation, c’est-à-dire aller faire des animations dans les grandes surfaces, où se réalisent la majorité des achats ?”, s’interroge Frédéric Bossé, jeune agriculteur.

Des projets de territoire

Les JA proposent aussi de développer sur les différents territoires, des projets qui concilient les besoins de l’agriculture et les aspirations de l’ensemble de la population. Les Amap sont un moyen d’établir le dialogue producteur- consommateur. À l’avenir, la chaleur produite par la méthanisation pourrait servir à chauffer des infrastructures collectives maison de retraite, piscines… Et, alors que l’irrigation est souvent décriée, “pourquoi, suggère Sylvain Piet, les réserves d’eau pour les agri-culteurs ne pourraient-elles pas devenir des espaces mixtes qui serviraient également à l’arrosage de jardins, d’espaces tampons pour les crues, de lieu de détente et de loisirs pour les habitants ?”. Construire des projets en commun, et non dans l’opposition, c’est ce à quoi aspire JA.
S.H.


*“Pour une agriculture attractive, ouverte à la société et consciente du milieu dans lequel elle évolue”.

Biodiversité, bocage et énergies vertes

Festival de la terre, les 25 et 26 août à Nyoiseau

Le 20e Festival de la Terre aura lieu dans la région du Segréen, à Nyoiseau les 25 et 26 août. Une vingtaine de Jeunes agriculteurs des cantons de Segré, Pouancé, Angers Ouest, Le Lion-d'Angers, Le Louroux-Béconnais et Saint-Georges-sur-Loire travaillent depuis l’automne 2011 pour offrir au public un week-end riche et convivial.Cette année, le festival aura pour thème la biodiversité avec les valeurs du bocage et les énergies vertes par la présence d’animations, d’expositions… Des animations liées à l’activité équestre, fortement présente sur la région, seront également proposées. On pourra aussi retrouver les animations incontournables : moiss’batt cross, concours départemental de labours, mini-ferme, marché fermier, structure gonflable pour les enfants… mais aussi des innovations, comme une soirée cabaret, du quad, les JO des JA, une montgolfière

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