Aller au contenu principal

Les réseaux sociaux, un nouveau canal de savoirs

Lors d’un webinaire d’EsaConnect, la sociologue Bertille Thareau a expliqué ce qu’apportent les réseaux sociaux dans les pratiques des agriculteurs.

Covid oblige, cette dernière édition d’EsaConnect s’est tenue exclusivement à distance. L’ensemble des interventions peut être revu sur la chaine Youtube de l’Esa.
Covid oblige, cette dernière édition d’EsaConnect s’est tenue exclusivement à distance. L’ensemble des interventions peut être revu sur la chaine Youtube de l’Esa.
© AA

Coopérer et mutualiser. Tel est le but premier des agriculteurs dans l’usage des réseaux sociaux pour les agriculteurs. « Ces différents médias sociaux ambitionnent de résoudre des difficultés contemporaines liées aux dynamiques collectives : toucher directement le grand public par exemple, faciliter la mise en relation dans un contexte où les agriculteurs sont plus dispersés, créer des espaces de discussion sur des proximités thématiques », explique Bertille Thareau, sociologue et responsable de la chaire des mutations agricoles à l’Esa lors la dernière édition d’EsaConnect, jeudi 5 novembre.


Des interactions hétérogènes
3 catégories de médias sociaux se distinguent : les blogs (Youtube, Twitter), les plateformes de mise en relation (sites spécifiques) et les espaces numériques de dialogue (Facebook, Whatsapp, Twitter, forums). En fonction de la catégorie, le contenu et l’interaction sont plus ou moins développés.  « Sur Youtube, un agriculteur va faire part de son engagement personnel mais la communication ne va se faire que dans un sens. Par exemple, une vidéo de David Forge va être vue 97 000 fois. Seulement 5 000 internautes vont réagir, c’est à dire juste liker et seulement 200 vont poster un commentaire. Il y a un déséquilibre très fort dans la relation entre le youtubeur et les internautes. » Au contraire, sur WhatsApp, Facebook, les interactions vont être beaucoup plus importantes.


Pas de révolution
Mais les réseaux sociaux ont-ils révolutionné les pratiques des agriculteurs ? Non, affirme Bertille Thareau. Les médias socio-numériques ne sont pas utilisés de manière isolée. « Ils sont mobilisés en complément d’une diversité de sources d’information et d’espaces de réflexion. Comme les salons, la presse spécialisée, les OAD… » En fonction de leurs besoins, les agriculteurs adaptent leur usage d’internet. Certains y cherchent des témoignages, d’autres des conseils…  Les réseaux sociaux sont des écosystèmes informationnels alimentés entre paires. « Ce n’est plus la proximité géographique mais la proximité thématique qui structure les collectifs ». Ils rendent lisibles et accessibles la diversité des approches techniques en agriculture. Ainsi, « ils ont tendance à renforcer les processus de segmentation dans la profession. » Autre constat : les réseaux sociaux émergent en dehors d’institutions agricoles (coopérative, syndicat…), ils ont une gouvernance plus informelle. « Certains y voient donc une désintermédiation des dynamiques
collectives. » En réalité, des fonctions ou des rôles d’intermédiaire demeurent dans les dispositifs numériques. « Par exemple, dans un groupe Facebook, quelqu’un doit valider l’inscription d’un adhérent, animer le groupe, choisir les thèmes de discussion… » Dans les contenus de microblog comme Youtube, une hiérarchie en fonction de l’audience s’instaure entre les youtubeurs. De nouveaux leaders émergent donc des réseaux sociaux. D’après une étude menée par l’Esa, le profil de ces agriculteurs leaders est assez proche de celui des responsables professionnels. « Ils sont souvent administrateurs d’association, fondateurs de GI2E, élus de syndicat ou de Chambre d’agriculture. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Les agriculteurs dénoncent les promesses du gouvernement non tenues, le manque de solutions à court terme pour leurs trésoreries en difficultés mais aussi de solutions à long terme pour éviter que ce scénario ne se répète à chaque début de programmation.
Promesses non tenues et manque de solutions concrètes 

Le 20 mars 2024, les représentants FRSEA et JA des commissions agriculture biologique et environnement ont rencontré la DRAAF…

Guillaume Aubert élève un troupeau de 65 vaches montbéliardes. Il est associé avec ses parents et son frère au sein du Gaec des Alezanes.
Autonome pour l'insémination de son troupeau laitier

Éleveur au Louroux-Béconnais, Guillaume Aubert a suivi une formation à l'insémination avec Innoval. Depuis, il a vu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois