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Les revenus agricoles impactés par les charges croissantes

Revenus 2011, conférence sociale, dossier Doux, conférence environnementale, autant de dossiers suivis de près par le conseil d’adminstration de la FDSEA.

Mois de juillet studieux pour la FDSEA avec, au menu de son conseil d’adminsitration de ce mardi, les sujets d’actualité et le délicat dossier Doux (voir page 5).
Mois de juillet studieux pour la FDSEA avec, au menu de son conseil d’adminsitration de ce mardi, les sujets d’actualité et le délicat dossier Doux (voir page 5).
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Comme le relatait l'Anjou agricole dès son édition du 7 juillet, l'information concernant les revenus agricoles 2011, présentés par la commission des comptes de l'agriculture, le 4 juillet dernier, a suscité nombre de commentaires.  "La hausse des revenus agricoles en 2011 n’est pas un résultat aussi flamboyant qu’on veut bien le dire, a tempéré Xavier Beulin, président de la FnSEA. Selon le ministère de l’Agriculture, le revenu agricole a augmenté de 3,8% par rapport à 2010. "On rattrape les niveaux de 2000, poursuit Xavier Beulin, cela veut dire que, globalement, la ferme France avait perdu énormément de revenu en dix ans".
Au-delà des résultats économiques globaux, l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture) observe "une forte disparité entre les filières et les régions". Les chambres estiment que "ces résultats illustrent l’impossibilité pour les agriculteurs de répercuter la hausse de prix des charges dans le prix de vente de leurs produits". JA s’interroge également sur les disparités entre productions : "Pourquoi certaines filières comme les fruits et légumes s’embourbent dans les difficultés économiques et sociales et ne peuvent se défendre face à la concurrence ?" Et de conclure : "Si le niveau de revenu était aussi satisfaisant que cela, il est certain que plus de jeunes se tourneraient vers le métier". Un constat amer, également dressé par le conseil d'administration de la FDSEA qui s'est réuni ce mardi. "L'augmentation du cours des matières premières est telle qu'on ne peut même pas dire que les prix sont bons", commente son président, Jean-Marc Lézé.

Hétérogénité des revenus selon les régions
Au delà des chiffres bruts et des moyennes, c'est l'hétérogénéité des revenus, en fonction des productions ou des régions qui est à souligner. Et même au sein d'une même production : "des écarts de 1 à 8 pour une même Otex", relève un agriculteur. Ce qui pose la question même de l'intérêt des ratios qui constituent souvent l'arbre qui cache la forêt. Surtout quand les revenus sont en hausse. Cette diversité et les écarts vont en s'amplifiant. Diversité en fonction des territoires. La Basse-Normandie et la Bretagne ne s’en tirent pas trop mal avec des résultats dans la moyenne française. Pour les Pays de Loire, cela dégringole à 25 900 euros, sans doute en raison de la part des fruits et légumes. Pour cette même raison, la Dordogne, le Lot-et- Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, le Tarn-et-Garonne atteignent aux alentours de 15 000 euros par an. À l'inverse, la région Champagne Ardennes voit ses résultats exploser avec les viticulteurs champenois (95 000 euros).

Et en fonction et au sein même des productions
Diversité en fonction des production. Les viticulteurs obtiennent, en moyenne, 58 000 euros, tandis que les arboriculteurs plafonnent à 10 900 euros. Pour les producteurs de légumes, c’est une vraie année noire avec un résultat courant affiché de 8 100 euros. Les producteurs de bovins à viande sont à peine mieux lotis à 15 400 euros mais les producteurs de lait s’en tirent avec près de 30 000 euros. “La situation des éleveurs de bovins viande et d’ovins est plus difficile”, lit-on dans le rapport Agreste de juillet 2012 : 17 600 euros pour les éleveurs d’ovins et 15 400 euros pour les éleveurs de bovins. “Le revenu actuel des éleveurs ne permet ni d’inciter à l’installation des jeunes, ni d’avoir de la compétitivité”, estime Dominique Langlois, président d’Interbev (Interprofession bétail et viande). En outre, l’évolution du revenu agricole des éleveurs entre 1990 et 2011 confirme les difficultés structurelles de la filière bovins allaitants, seule filière d’élevage dont le revenu baisse sur les vingt dernières années. Mais la configuration régionale joue là aussi : dans les régions qui combinent l’élevage de bovins viande avec une autre production (lait, volailles), les revenus ont augmenté. C’est le cas en Auvergne, en Bretagne et en Pays de la Loire. Quant au lait, c'est un des secteur qui s'en sort plutôt bien, et enregistre une hausse des revenus des éleveurs en 2011 (29 900 euros en moyenne par actif non-salarié et par an). Avec là aussi, un effet "territoire" avec des zones de plaines qui ont profité de volumes supplémentaires plus importants que les zones de montagne depuis 2009. Pour autant, cette situation pourrait ne pas durer, comme le souligne Alain Cholet, président de la FDL. Et la réunion de l'interprofession la semaine prochaine sera déterminante (voir encadré page 3).

Impact des matières premières sur les coûts de production
En 2011, les producteurs de volailles peuvent prétendre à un résultat moyen 33 900 euros. Mais le calcul de la commission ne porte que sur un nombre réduit d'exploitations. À l'inverse, la chute des revenus continue en production porcine : de 36 500 euros en 2010 à 32 600 euros en 2011. Autant dire que le revenu qualifié de “correct” par la commission des comptes de l'agriculture a été aussitôt dénoncée par la FNP (fédération nationale porcine). "Au delà du constat de chute du revenu que notre production enregistre, ces chiffres ne témoignent pas encore assez des difficultés des éleveurs de porcs, en crise depuis cinq ans", indique le communiqué de la FNP qui évoque l'absence de rentabilité, la perte de compétitivité, et un parc de bâtiments vieillissants (voir aussi page 10). 

La compétitivité de la ferme France
Un autre élément viendra sans doute encore alourdir la situation des productions hors sol : l'envolée du prix des matières premières va venir impacter un peu plus encore les coûts de production. Un seul exemple : le coût du soja affiche 464 euros/tonne. Ce qui fait dire à Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA : "Rien ne va dans le bon sens dans l'élevage pour le moment". Et François Girard de renchérir : "Le coût de l'aliment pèsera bien plus lourd que les mesures fiscales". Car d'autres menaces rodent. Les agriculteurs sont également inquiets des prochaines annonces dans le cadre de la conférence sociale qui s’est tenue lundi et mardi à Paris.  Les exonérations de charge sur les emplois permanents, sur les saisonniers, la DPI, la TVA sociale, autant de mesures qui pourraient passer à la trappe. La profession s’inquiéte aussi de la conférence environnementale programmée  pour fin septembre sur le thème de la transition énergétique et de la biodiversité. Quelles nouvelles mesures faut-il craindre ou espérer ? La ferme France a besoin d’assurer sa compétitivité a rappelé Christiane Lambert, et à ce titre, le secteur agricole et agroalimentaire mérite autant de considération que les autres secteurs d’activité.


M. L.-R. et agrapresse
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