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Négociations commerciales
L’expression du ras-le-bol

La FDSEA et les JA donnaient une conférence de presse mercredi au Louroux-Béconnais sur le thème des négociations commerciales, au lendemain de nombreuses actions coup de poing qui ont visé une vingtaine d’enseigne de grande distribution du département.

 

« On avait de l’espoir dans cette loi Egalim. Le syndicalisme agricole y a contribué, mais aujourd’hui, le compte n’y est clairement pas et on est tous dégoûtés de la manière dont ça se passe ». En une phrase, le secrétaire général des JA49, Clément Traineau, résume le sentiment général qui prédomine chez bon nombre d’agriculteurs et responsables syndicaux, dans un contexte de négociations commerciales particulièrement tendues cette année. En guise d’expression de ce ras-le-bol, des agriculteurs ont déversé des bennes de fumier devant une vingtaine d’enseignes du département dans la nuit de mardi à mercredi. « C’est dommage d’en arriver là. En 2021, être obligés d’aller mettre du fumier devant les grandes surfaces pour se faire entendre...  » se désole le secrétaire général de la FDSEA, Frédéric Robert « Mais moi je les comprends parce qu’on est tous en colère. » poursuit-il devant les journalistes, venus assister à la conférence de presse donnée sur l’exploitation de Jérémie Guémas, au Louroux-Béconnais. « Alors oui, peut-être que l’image de l’agriculture n’en sort pas grandie, mais comparé à ce qu’ils nous font eux à côté, c’est d’un tel mépris pour notre travail ! ».
Car à quelques jours de la date butoir qui sonne la fin des négociations commerciales, peu de filières peuvent se targuer d’avoir engrangé des points. Il y a bien la filière laitière avec quelques accords signés à 386 € les 1000 litres. « C’est très bien, et on peut en particulier féliciter Lidl, mais ça ne concerne que 465 millions de litres, soit 2 % de la collecte nationale. » tempère le président de la section laitière Frédéric Vincent. Et pour les autres, « c’est silence radio », quand ce ne sont pas carrément des baisses qui sont proposées à certaines filières comme la volaille ou la viande bovine sur le steak haché...

Une histoire de centimes

Il ne manque pourtant que quelques centimes pour redonner le sourire « et l’envie de s’installer aux jeunes » souligne Ludovic Roncin, président des JA. « Sur mon exploitation, il manque aujourd’hui 5 à 7 centimes du litre de lait pour rentrer dans mes coûts de production » abonde Jérémie Guémas. 5 centimes du litre, c’est 30000 euros de différence à la fin de l’année pour le GAEC Anjou Bretagne « et c’est indolore pour le consommateur si les autres opérateurs daignaient rogner un peu sur leurs confortables marges ». Même chose sur l’atelier porcin de l’exploitation, où les cours bloqués à 1,20 € du kilo sont trop bas de 20 à 25 centimes.

Arrêtez de nous balader

Alors qu’Emmanuel Macron promet un version 2 de la loi Egalim (lire en page 7) intégrant les préconisations de Serge Papin, les responsables syndicaux angevins se montrent pour le moins sceptiques, à un an de la fin du mandat présidentiel. « C’est maintenant qu’on attend un retour, pas dans deux ans après une nouvelle loi. » s’agacent-ils. Et d’ajouter « La loi est déjà très claire puisqu’elle dit que tout ce qui est vendu en France doit tenir compte de nos coûts de production, y compris les produits vendus en marque distributeurs et en restauration collective. » rappellent-ils. « Alors qu’il la fasse déjà appliquer en renforçant les sanctions ! ». C’est le message qu’ils iront porter devant le Préfet de région vendredi.


Actions « coup de poing » dans tout le département

Une vingtaine d’opérations coups de poing ont été menées dans la nuit de mardi à mercredi dans le Maine-et-Loire. Avec essentiellement des bennages de fumiers devant les entrées des magasins à Avrillé, Saint Jean de Linières, Segré, Baugé, Beaufort, Tiercé, Cholet, Jallais, ,Beaupreau, Saint André de la Marché, Chalonnes ou encore Chemillé... des opérations ont eu lieu devant toutes les enseignes et sur l’ensemble du département. Ces actions montrent toute la colère du monde agricole qui n’est pas retombée face au comportement des grandes surfaces qui rechignent pour la plupart à prendre en compte la hausse des coûts de production agricoles dans les négociations commerciales en cours. Les abattoirs d’Elivia au Lion d'Angers et Charal à Cholet ont également été visés.

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