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L’inflation plombe son exploitation

Les éleveurs de bovins allaitants sont affectés par une hausse continue des charges depuis plusieurs mois. à Cherré, le jeune agriculteur Geoffrey Hameau ne fait pas exception.

 

L’éleveur charolais Geoffrey Hameau est accompagné par le conseiller économique Fabien Cornu de l’antenne de Châteauneuf-sur-Sarthe d’Accompagnement stratégie Maine-et-Loire.

« En ce moment, entre l’inflation, le climat, la nouvelle Pac, on ne maîtrise plus rien. On a beau faire du mieux qu’on peut, tout nous tombe dessus... », constate amèrement Geoffrey Hameau. Le jeune agriculteur est installé depuis 2019 sur la ferme familiale à Cherré. Seul, il élève des vaches charolaises en système naisseur engraisseur avec une soixantaine de mères. En plus, il a 2 bâtiments de volailles Loué et exploite 123 hectares.
 

Fioul et engrais, des factures salées
Les charges qui ont le plus augmenté ? L’engrais et le fioul. En moyenne, l’agriculteur achète chaque année entre 15 et 20 t d’engrais. En 2020, il le payait 280 € la tonne. En 2021, il l’a payé 345 €. Et en 2022, 700 €... « En sachant que je l’ai acheté au printemps. Ça a à nouveau augmenté depuis ! », note l’agriculteur qui a choisi de limiter les quantités cette année. « Il m’en reste 2,4 t de l’an dernier et j’en ai pris 12 t. Je vais essayer de mieux valoriser le fumier de mes bovins. » Les années précédentes, il était utilisé principalement sur le maïs, les prairies et le colza. Dorénavant, il en mettra aussi sur les céréales. « Je vais faire un premier apport avant mon semis de blé. » Autre solution adoptée : mettre en place des dérobées plus tôt avec du trèfle pour fixer l’azote dans le sol.
Autre charge qui a explosé sur l’exploitation : le fioul. Sur la même période - entre mars et août - entre 2021 et 2022, le montant du carburant a plus que doublé. En 2021, cela représentait 6 114 euros de charge. « Cette année, c’est 12 638 € ». Ce poste de charge est difficilement compressible sur la ferme. Ces 2 postes (engrais et fioul) ont augmenté de 75 % par rapport à l’an dernier sur la même période. D’ailleurs, l’éleveur a fait une demande de prise en charge de cotisations sociales auprès de la MSA dans le cadre du plan résilience 2022.
L’augmentation du coût de l’énergie impacte aussi l’exploitation. Les 2 poulaillers sont chauffés avec du gaz. En 2020, il était à 33 centimes le litre. Aujourd’hui, il est à 39 centimes...
à cela s’ajoutent d’autres hausses : celles des produits phytosanitaires, des semences, des prestations comme celles des ETA... ou encore celle de l’alimentation animale. « En volailles, cela a moins d’impact qu’en viande bovine. Avec le groupement, le prix de vente des animaux est indexé sur le prix des aliments ».

Vers une autonomie alimentaire
Avec les 123 hectares, Geoffrey Hameau s’évertue à tendre vers l’autonomie alimentaire pour son troupeau allaitant. Mais il achète encore 15 tonnes de correcteur azoté. Son prix ? Près de 500 € la tonne. Pour réduire cette dépendance, il va mettre en place du trèfle violet et de la luzerne pour engraisser ses taurillons. Heureusement, l’agriculteur bénéficie aussi de l’embellie des prix. Au moment de son installation, le prix de la viande était de 3,60 €/kg carcasse. Aujourd’hui, il est de près de 5 euros. Même constat pour les taurillons : il est passé de 3,80 € à 5,25 € en 2022.
Une trentaine d’hectares de l’exploitation sont destinés à des cultures de vente : du blé, un peu d’orge, du colza et du maïs grain. « Cette année, mes cultures ont été vendues à un bon prix ». Par exemple, une grande partie de mon colza a été vendue 689 euros la tonne.
« Malgré toutes ces hausses de charges, l’exploitation arrive à tenir le coup grâce à la diversité de ses productions », souligne son conseiller économique du centre de gestion Accompagnement stratégie 49, Fabien Cornu

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