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Formation
Maître d'apprentissage : transmettre le goût du métier

Ils ont choisi d'accueillir un apprenti sur leur exploitation ou entreprise. Rencontre avec quelques maîtres d'apprentissage qui remplissent un rôle clé dans la formation des jeunes. 

François Deschère, éleveur à Grez-Neuville et son apprenti, Raphaël Janel.
© AA

François Deschère est éleveur de vaches allaitantes, il pratique aussi la vente directe et l'accueil à la ferme, autant dire que son agenda est bien rempli... Seul à gérer une exploitation de 165 ha, il n'a pas pour autant les moyens d'embaucher un salarié. « Mes parents continuent à m'aider, mais cela ne suffit plus  ». Il a opté pour l'apprentissage. Il embauche un jeune de 16 ans, en 1ère Bac pro CGEA à la MFR de Segré. « Je suis passé moi aussi par le système de l'alternance », explique l'agriculteur, qui trouve tout à fait naturel de consacrer du temps à la pédagogie. Inscrit dans deux groupes de progrès, François Deschère emmène son apprenti aux réunions et formations. Il s'implique dans la scolarité du jeune : « Quand l'apprenti revient sur l'exploitation après une période en MFR, je prends 2 à 3 heures avec lui pour l'aider dans son travail scolaire. Les périodes s'enchaînent vite quand on est en alternance et il ne faut pas perdre de temps ! ».
En termes financiers, l'aide de 5 000 euros la première année et de 2 000 euros la deuxième est « la bienvenue  » pour l'agriculteur. 


La mixité des statuts, un élément nouveau
Comme la plupart des CFA, la MFR de Segré pratique la mixité des statuts, permise par la loi “Avenir professionnel” de 2018. Ce qui donne une certaine souplesse et  contribue à sécuriser les parcours. « Cela permet à chaque jeune d'avoir, s'il le souhaite, une expérience en stage et gagner un peu en maturité avant de signer un contrat d'apprentissage », note Norbert Bommé, moniteur à la MFR de Segré. Le jeune apprenti chez François Deschère a ainsi pu effectuer une année de 2de comme stagiaire, et fait sa 1ère et sa terminale comme apprenti.
Idem pour le stagiaire de Matthieu Cadeau, éleveur laitier,  qui est passé apprenti en cours de scolarité.  « J'ai toujours pris des stagiaires, et maintenant un apprenti. Cela me plaît de développer mon côté pédagogique, de me remettre en question avec un avis extérieur », explique l'éleveur.
L'apprentissage n'était pas vraiment ancré, jusqu'ici, dans le milieu agricole.  « Ce n'était pas dans la culture », comme dans d'autres métiers, comme la boulangerie par exemple, note Anatole Micheaud, directeur de la MFR la Rousselière. Pourtant, prendre un apprenti présente de nombreux avantages, notamment celui de fidéliser très tôt des jeunes, dans un contexte de tension sur le marché du travail.
Mais pas seulement. Pour un certain nombre d'entre eux, il s'agit aussi d'un véritable engagement : « Durant mes études, c'était compliqué de trouver des stages. Je me suis promis de ne pas faire vivre aux jeunes ce que j'avais vécu, et de les accueillir, que ce soit comme stagiaires ou apprentis ! », témoigne Valentin Butet, jeune éleveur. Avec son apprenti en Bac Pro CGEA grandes cultures à la MFR La Rousselière, il s'attache à montrer, « sans langue de bois », toutes les facettes de l'exploitation. Y compris la partie administrative et comptable, plus rébarbative.


Inciter les jeunes à poursuivre le cursus
Ancien apprenti, Florent Gouin, paysagiste, forme un jeune en CAP au Campus de Pouillé. Il s'implique dans l'accompagnement particulier du jeune, qui n'est plus un élève, mais pas encore un salarié “comme les autres” :  « Nous avons un rôle pédagogique et social. L'apprenti fait partie de l'équipe salariée, mais il n'a que 16 ans, et l'apprentissage lui permet d'apprendre le métier en conditions réelles, de travailler avec des gens aux tempéraments différents... C'est une école de la vie ».
Le rôle du maître d'apprentissage tient parfois aussi du conseiller d'orientation : « en tant que professionnel, explique Florent Gouin, je pousse les apprentis à poursuivre leur formation, au moins jusqu'au Bac pro, voire davantage s'il a le goût pour les études. C'est essentiel ».

S.H.

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