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le billet de Raphaël Brunet*
Maîtrise de la production : une décision interprofessionnelle

Raphaël Brunet,
Raphaël Brunet,
© Anjou agricole
Il m’est arrivé au cours de l’été d’avoir de sérieuses discussions avec mes collègues, éleveurs de chèvres sur la stratégie de notre chère filière. Nous le savons, nous sommes dans une économie de marché, ce qui veut dire que l’offre et la demande régissent les rapports entre acheteurs et vendeurs. Lorsque l’offre est abondante, le prix a tendance à baisser et inversement. Dans notre belle filière, nous sommes actuellement en surproduction, ce qui rend difficiles les rapports entre nos entreprises et les grandes surfaces. Pour rester en rayon et écouler les stocks, la spirale baissière est en route. La plupart des responsables professionnels, moi le premier, proposent d’appliquer de vraies références gérées par l’interprofession. Face à cette proposition, certains s’insurgent, effarouchés par cette volonté d’appropriation de la stratégie de la filière par l’ensemble des acteurs. À votre avis, vaut-il mieux avoir une baisse de 5 % du prix du lait ou une baisse de 5 % de la production décidée en interprofession ? Il ne faut pas se leurrer. Si rien n’est fait pour limiter la surproduction de façon collective et interprofessionnelle, une baisse du prix du lait sera bientôt proposée par les industriels (l’accord cellules en est la concrétisation). Une baisse de 5 % du prix est aussitôt redonnée à la grande distribution sans amélioration de la santé financière des entreprises et encore moins de retour dans la poche de l’éleveur. A contrario, une limitation temporaire de la production convenue en interprofession n’a pas le même impact sur notre revenu. Si vous savez que vous aurez moins de lait à produire, vous réformerez la chèvre improductive et vous serez plus autonome au niveau alimentaire. Beaucoup de nos charges s’imputent au litre de lait, elles diminueront avec le litrage. Une baisse du prix du litre n’a pas d’effet sur les charges : son impact est direct sur le revenu. Ainsi, des producteurs de lait de chèvre ont jeté leur lait car ils étaient en dépassement. Nos producteurs sont plus responsables que les industriels. Au risque de me répéter, ayons l’intelligence de croire en notre filière en exigeant que l’interprofession joue pleinement son rôle de régulateur. Fin mai, seul le prix du fromage de chèvre n’avait pas connu d’augmentation depuis le printemps 2010 contrairement à tous les autres fromages. Ne laissons pas notre marché de niche devenir un marché de masse qui ne rémunère pas convenablement le producteur.
* Administrateur de la FNEC (Fédération nationale des éleveurs de chèvres).
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