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Manifestations du 26 septembre : " un tour de chauffe "
La FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) qui ont organisé le 17 septembre, une conférence de presse au Salon mondial de l'élevage (Space) à Rennes, mettent un peu plus la pression sur le gouvernement et les instances européennes à la veille des manifestations du 26 septembre.

S'il est encore trop tôt pour établir un état des lieux des prochaines manifestations agricoles qui se dérouleront partout en France le 26 septembre à l'appel de la FNSEA et de JA, les deux syndicats ont précisé la manière dont leurs adhérents pourraient procéder : " Il y aura des rencontres avec les parlementaires, des actions au sein des grandes surfaces pour contrôler les produits mais aussi aux frontières pour contrôler les importations. Des feux de la colère et des blocages ponctuels sont aussi possibles ", a indiqué Maxime Buizard-Blondeau, membre du bureau des JA. " Ce n'est qu'une première étape ", a-t-il renchéri se faisant l'écho du ras-le-bol des agriculteurs. La cible ? L'exécutif français, en tête duquel, le président Emmanuel Macron qui " a promis lors du dernier salon de l'agriculture le réarmement du secteur agricole et aussi promis de passer aux actes ". Mais depuis février dernier, rien ne s'est passé, expliquent en substance la FNSEA et JA qui pensent que l'Elysée et Matignon restent sourds à leurs demandes. La meilleure preuve : " les décrets d'application de la loi d'orientation agricole ne sont toujours pas publiés ", s'est impatienté Arnaud Rousseau qui attend du Gouvernement " une vision stratégique sur l'agriculture ". Lui aussi semble las des paroles qui ne se traduisent pas dans les actes. " Les Premiers ministres Michel Barnier et François Bayrou ont annoncé des conférences sur l'eau. Quand auront-elles lieu ? ", a demandé le président de la FNSEA qui espère rencontrer le chef du Gouvernement, Sébastien Lecornu, avant le 26 septembre et qui s'aligne pleinement sur le choix sanitaire ministériel sur le dossier de la DNC.
Cohérence des politiques
Ce sera l'occasion pour lui d'égrener les dossiers chauds du moment, en particulier le Mercosur, les moyens de production*, le revenu, mais aussi le projet de loi de Finances 2026 (PLF2026) pour lequel les deux syndicats agricoles pousseront quelques amendements. Ils souhaitent l'extension de la déduction pour épargne de précaution (DEP) au volet économique. " C'est un acte de gestion et ça évite que l'État vienne toujours au secours des filières ", a justifié Arnaud Rousseau. Il devrait aussi proposer la franchise de la fiscalité concernant la provision pour augmentation du stock de vaches laitières et allaitantes, en cas de réinvestissement. FNSEA et JA attendent d'autant plus le Gouvernement au tournant qu'il ne pèse plus dans le concert européen : " Avec cinq gouvernements en deux ans, un déficit abyssal, il n'est plus crédible et n'a plus de poids dans les discussions à Bruxelles ", a taclé Maxime Buizard-Blondeau. Les deux syndicats veilleront à la cohérence entre les politiques françaises et européennes : " On ne peut pas importer du bioéthanol brésilien en franchise de droits de douane tout en continuant de taxer le bioéthanol français ou européen ", a mentionné Arnaud Rousseau. Le leader syndical a d'ailleurs pointé la " naïveté de l'Union européenne " sur les sujets agricoles, s'irritant du sort toujours plus favorable réservé, dans les négociations internationales aux voitures allemandes et à l'aéronautique. L'inquiétude est tout aussi vive sur les contours de la future PAC dont le budget, selon les premiers éléments, devrait perdre 80 milliards d'euros entre 2028 et 2034. Reste à savoir si les décideurs politiques entendront et comprendront le message d'alerte agricole du 26 septembre.