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Végétal
Manque de main-d'œuvre pour les horticulteurs-pépiniéristes

A l’approche d’une période intensive de préparation de commandes et d’expéditions, horticulteurs et pépiniéristes cherchent de la main-d’oeuvre saisonnière. Mais tous rencontrent des difficultés de recrutement.

© Hortival diffusion

« La filière horticole connaît de véritables difficultés de recrutement sur tous les maillons de la chaîne », regrette Philippe Wegmann, directeur du BHR (Bureau horticole régional) Pays de la Loire. « Les horticulteurs et les pépiniéristes cherchent autant des saisonniers que des emplois permanents. » Tous les types de postes sont à pourvoir : du simple ouvrier au responsable d’unité de production en passant par le chef de culture. Ces difficultés s’avèrent être un frein à la production. « Certaines entreprises souhaiteraient développer des productions mais hésitent à cause du manque de main-d’œuvre. »

Contexte très porteur
Pourtant, tous les voyants sont au vert pour la filière. Les ventes des productions horticoles ont bondi depuis le 1er confinement. « Depuis la crise sanitaire, on souhaite soigner son cadre de vie. Pour cela, on le végétalise. » Cette tendance à la végétalisation se ressent autant dans les espaces individuels que dans les espaces publics. « Il y a un souhait de revégétaliser les centres villes, les cours d’écoles… »
Malgré ce contexte très porteur, les horticulteurs et les pépiniéristes ne trouvent pas de main-d’œuvre. C’est le cas de Denis Baudonnière, horticulteur aux Ponts-de-Cé. Chaque année, il emploie 18 ETP (Equivalent temps plein) pour sa production de plantes à massif, géraniums, plantes en pots et plants de légumes. 14 salariés permanents travaillent pour l'EARL Baudonnière. Une quinzaine de saisonniers complètent les équipes au printemps. Mais cette année, le recrutement est particulièrement complexe. Pour la période de mi-janvier à fin mai, il cherche encore 10 saisonniers pour de la préparation de commandes et l’expédition. « Nous avons commencé le recrutement en novembre et nous n’avons pas encore la moitié de nos effectifs. » Pourtant, le gérant a démarché bon nombre d’organismes pour l’aider : Anefa, groupements d’employeurs, intérim... « C’est la 1ère année que je publie une offre sur Pôle emploi. » Et ce n’est pas concluant... Peu de candidatures semblent intéressantes. « Avant, nous recevions toujours des candidatures libres... Aujourd’hui, nous recevons juste quelques mails...», regrette Denis Baudonnière. Pourtant, les postes à pourvoir ne demandent pas de compétences particulières. Les saisonniers sont formés en interne. L’EARL, avec les années, a vu ses exigences à la baisse. « Nous demandons surtout du savoir-être : être à l’heure au travail et avoir envie de travailler. »

Des besoins à tous les niveaux
A Beaufort-en-Vallée, le pépiniériste Michel Nicou, lui, arrive « bon an mal an » à trouver des saisonniers. Il rencontre davantage de difficultés pour renouveler son personnel permanent. Son entreprise Hortival diffusion est spécialisée dans la production d’arbres, d’arbustes et de conifères d’ornement. Elle compte 200 salariés pour 300 ha de production. Les emplois saisonniers représentent 100 ETP. « La moyenne d’âge des salariés est de plus en plus élevée. » Résultat : chaque année, le nombre de départs en retraite augmente. « L’an dernier, nous avons eu 12 départs en retraite. Cette année, ce sera pareil. A cela s’ajoute le turn over naturel... » Aujourd’hui, 10 à 12 postes sont à pourvoir  au sein de la pépinière. « On cherche des niveaux de qualification différents : de l’ouvrier pépiniériste à l’ingénieur. » Avec la manque de formation spécifique au monde de la pépinière, « il est difficile de trouver des jeunes formés. » C’est pour cette raison que l’entreprise privilégie l’apprentissage. « 17 jeunes suivent une formation en alternance au sein de notre entreprise. Le métier de pépiniériste est long à apprendre. Il faut connaître la conduite de culture des différentes plantes, identifier leurs spécificités... »
Mais comment expliquer ces difficultés de recrutement ? La faute à une mauvaise image. à partir de 2008, la filière horticole a connu une période très tourmentée. « Le désamour pour la filière date de cette époque. Dans les médias, on entendait parler d’horticulture que pour évoquer les difficultés. Cette image lui colle à la peau. Elle n’arrive pas à s’en détacher », déplore Philippe Wegmann. Les gérants ont le même regret : les jeunes intéressés par les métiers liés à la nature s’orientent davantage vers le maraîchage ou la viticulture. Les métiers de l’horticulture-pépiniériste sont méconnus et les formations de moins en moins nombreuses... « Nos grosses structures, pourvoyeuses de beaucoup de main-d’œuvre attirent peu de monde », note le gérant de l’EARL Baudonnière.

Des métiers aux tâches variées
Ces métiers ont des atouts à faire valoir. « Notre travail est en contact avec la nature. Mais on travaille dans des endroits chauffés. Les tâches sont très variées », souligne Denis Baudonnière. Même constat pour Michel Nicou : « entre le rempotage, la taille, l’entretien, l’arrosage, le travail au rythme des saisons, les différences de conduite en fonction des plantes... Le métier de pépiniériste est très riche. Chaque année de production ne se ressemble pas. »

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