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Mobilisée au cœur du cortège

Pour certains agriculteurs présents dans le convoi jeudi 1er février, il s'agissait de leur première manifestation. Comme Lisa Gourdon, productrice de lait à Mauges-sur-Loire, qui est entrée dans Angers à bord de son tracteur.

Elle est partie à 6h30 de son exploitation, jeudi 1er février. "Je me suis levée plus tôt pour nourrir les petits veaux ce matin et hier, j'ai avancé un maximum le travail dans l'élevage". Lisa Gourdon est une jeune agricultrice : elle s'est installée en 2021 à Mauges-sur-Loire (Botz-en-Mauges) avec son conjoint, Romain Delaunay. Les jours précédents, c'est lui qui participait aux actions coordonnées par la FDSEA et JA dans le Maine-et-Loire. Aujourd'hui, c'est elle qui exprime les difficultés de leur métier en se joignant à la mobilisation des agriculteurs.

Appartenance à un groupe

Au volant de son tracteur jaune et vert - le seul de l'exploitation-, sur le devant duquel une pancarte indique " la biodiversité, c'est nous", l'agricultrice a d'abord rejoint le péage de Beaulieu-sur-Layon "par les petites routes". "Nous n'étions que sept au départ mais nous avons déjà créé un bouchon tôt ce matin", raconte-t-elle. À ce premier péage, la jeune femme a mesuré l'ampleur de l'action en voyant le nombre d'engins rassemblés... qui n'a fait que grossir au fur et à mesure que le convoi ralliait les échangeurs autoroutiers autour d'Angers, jusqu'à celui de la Plesse, au nord du centre commercial Atoll. "C'est  ma première manifestation et je trouve cela impressionnant de voir autant de monde mobilisé, s'exclame-t-elle. C'est à la fois réconfortant de se retrouver avec d'autres qui ont les mêmes problématiques que nous, d'avoir le sentiment d'appartenir à un groupe. Mais c'est surtout dommage d'être obligés d'en arriver là : j'aurais préféré que l'on se réunisse pour une autre occasion, plus festive".

Non issus du milieu agricole, Lisa et Romain ont la même passion pour l'élevage. Ils ont mûri leur projet d'installation à deux, pendant quelques années en tant que salariés agricoles. "Trouver une exploitation, ce n'était pas évident", reconnaît-elle. Mais pas impossible ! Ils ont repris un site de 130 ha  et un atelier laitier robotisé. Le couple conduit aujourd'hui un troupeau de 70 vaches laitières et produisent 800 000 l de lait. "C'était notre objectif : produire du lait, explique-t-elle. En valorisant un maximum les prairies. Nous en avons d'ailleurs réimplanté autour du siège pour avoir 25 ha accessibles pour les vaches".

Pression financière

Mais en s'installant, Lisa et Romain n'imaginaient pas que leur quotidien d'éleveurs serait aussi compliqué. Ni celui de leurs voisins agriculteurs : en trois ans, deux ont arrêté leur activité. "Nous avons une telle pression financière, témoigne la jeune femme. Nous avons encore quatre ans à tenir avec notre plus gros prêt". Parents de deux jeunes enfants et sans habitation sur l'exploitation, le jeune couple est en train de faire construire une maison. Les cotisations sociales versées à la MSA pèsent sur leur revenu. "Nous devrions en être exemptés, pendant 5 ans, en tant que jeunes agriculteurs, mais  nous dépassons les plafonds", dit-elle, très attentive aux annonces de Gabriel Attal sur ce sujet durant la manifestation.

Soutien de la population

Placée dans les tracteurs de tête du convoi lors de l'opération escargot, Lisa Gourdon est l'une des premières à voir les réactions positives des citoyens, sur le bord de la route ou sur les ponts, tout au long du trajet jusqu'à l'entrée dans la ville. "Les gens applaudissent, les chauffeurs de camion klaxonnent : nous sentons le soutien de la population", confie-t-elle. Pour la jeune femme, qui vient très rarement à Angers, conduire son tracteur sur les voies sur berges est une expérience unique. Et même si pour elle, "la journée  a été longue", elle a aussi beaucoup ressenti "la solidarité agricole".

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