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Grandes cultures
Moisson : une année normale pénalisée par les prix

Les récoltes s’annoncent satisfaisantes pour cet été 2014. Il ne manquera certainement que les prix pour que les producteurs puissent se réjouir.

Livraison de blé dur, mercredi 16 juillet à Saint-Jean-des-Mauvrets.
Livraison de blé dur, mercredi 16 juillet à Saint-Jean-des-Mauvrets.
© AA

Année précoce, sauf pour la moisson. Les récoltes estivales ont démarré depuis quelques semaines, mais les parcelles de blé attendaient encore le passage de la moissonneuse le 14 juillet. Si les maïs ont profité d’une certaine alternance climatique ces dernières semaines, pour les cultures en fin de cycle, elles ne font que solliciter la patience des chefs d’entreprise. Contrairement à la précédente campagne qui avait été très tardive, pour le moment, et même si les blés étaient encore un peu en avance au début du mois, “nous ne sommes pas en retard”, tempère Florence Léon, de la Chambre d’agriculture 49. Depuis début juillet, “les précipitations ont été hétérogènes”, sur le territoire. “Tout le monde ne va pas pouvoir redémarrer en même temps”, ce que confirment les producteurs comme Dominique Janus, secrétaire FDSEA de la région du Baugeois : “Avec l’eau qu’il y a eu ici, la récolte n’avance pas vite. Les sols sont humides”, ce qui réduit d’autant l’amplitude horaire où les conditions sont favorables aux chantiers. “Certains feront des essais cette semaine”, confiait-il lundi, “mais avant de passer au blé, il reste encore un peu d’orge et du colza à battre.” Étienne Goiset, Terrena, estimait pour sa part que sur l’ensemble du département, environ 5 à 10 % de la sole d’orge restait à couper pour cette semaine et au moins “trois quarts de la collecte de colza a été réalisée.” De quoi dessiner les premières analyses de la récolte 2014 qui s’annonçait sous d’heureux auspices. “Les tendances sont plutôt bonnes”, pour les deux graines les plus précoces. “En colza, le rendements moyen sera surement entre 32 et 34 q/ha. En orge, le rendement est assez bon”, de l’ordre de 65 à 67 q/ha, avec une qualité tout aussi “satisfaisante : les poids spécifiques sont corrects et les taux d’humidité autour de 13,5 %.”
C’est d’autant plus positif qu’il n’y a “pas énormément de variabilité. Sauf en situation d’accident dans la culture, la bonne tendance est générale”, constate Étienne Goiset, qui se montre rassurant pour le blé : “il n’y a pas encore d’inquiétude à avoir”, malgré les pluies, “nous revenons sur une année normale”, en terme de date de récolte. Mais “la période actuelle – du 14 au 25 juillet - est déterminante. Elle conditionnera la qualité des blés”, complète Philippe Moulier, directeur commercial de Terrena. Dans le centre du département par exemple, où les chantiers avaient été interrompus par la pluie en fin de semaine dernière, “certains blés durs ont été récoltés car nous pouvons aller jusqu’à 17 % d’humidité”, constate Frédéric Lachambre, secrétaire FDSEA de la région d’Angers. Pour ceux qui restaient cette semaine, “nous pouvons craindre une perte de qualité par rapport au risque de mitadinage.”

Tendance baissière depuis trois mois

Sur les prix, c’est désormais la qualité des cultures au niveau mondial qui pourra apporter une légère éclaircie, ou non. En effet, sur les rendements, les prévisions de récoltes positives un peu partout dans les principaux bassins de production de l’hémisphère nord pèsent sur les marchés depuis plusieurs semaines. Ces prévisions devraient sans doute se confirmer à la récolte. “La tendance des cours est baissière depuis trois mois, constate Philippe Moulier, avec une accélération sur les quatre dernières semaines. Le seul paramètre qui reste réellement inconnu, c’est la qualité qui pourrait réduire les disponibilités de blé meunier. Mais ce n’est qu’une hypothèse”, qui n’a pas pour le moment de raisons particulières de se produire. Le même constat est valable pour le colza, avec une récolte attendue record pour le soja, “le cours du colza perd de 5 à 10 euros/t/semaine”, chiffre Philippe Moulier. “Tant que cette perspective de récolte ne sera pas invalidée”, et il n’y a pas de raison à court terme qui permette de l’envisager, “nous resterons sur un marché lourd.”

Ronan Lombard

 

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