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Pâturage
Optimiser l’herbe avec un pâturage précoce

La mise à l’herbe de l’élevage laitier d’Olivier Robert a été précoce, cette année. Les vaches sont au pré depuis le lundi 22 février.

mise à l'herbe
© AA

A La Pouëze, les vaches laitières d’Olivier Robert sont retournées à l’herbe depuis lundi dernier. Toutes les conditions étaient réunies : des parcelles portantes,  des chemins accessibles, une météo clémente et bien-sûr... de l’herbe. « C’est une sortie précoce. J’en avais marre de les voir dans le bâtiment et comme il allait faire beau... », explique l’agriculteur. Il élève 45 prim’holstein sur 50 hectares et pratique le pâturage tournant dynamique depuis 7 ans. L’avantage de son exploitation ? « Tout mon parcellaire  est regroupé autour de la ferme. »  Seul, un chemin pédestre le coupe en 2. Sur sa trentaine d’hectares de pâturage, il a appris à optimiser l’herbe.
 « Aujourd’hui, je sors les vaches le plus tôt possible. » Le but de cette mise à l’herbe ? « Déprimer avant que la pousse de l’herbe du printemps reparte. Cela évite d’avoir de la perte plus tard. » Le déprimage permet aussi de nettoyer les parcelles en éliminant l’her­be âgée.

Changement de parcelle tous les jours
En ce moment, les laitières sont sur une parcelle de 2 hectares. « Elles vont y rester4 jours. Tous les jours, je pousse le fil. » De sorte que les 45 vaches disposent de 0,5 ha à pâturer. Il pratique cette méthode depuis 2 ans. « L’avantage, c’est qu’on peut contraindre les vaches à rester  au même endroit s’il y a des refus dans la parcelle. »
Sinon, les prairies sont déjà divisées en 21 paddocks de 0,5 ha. « Tous les jours, les vaches changent de paddock. » Les génisses et les vaches taries  prennent la suite : elles finissent de nettoyer la parcelle. L’agriculteur se fixe comme objectif d’avoir à faucher le moins possible. « Moins je fais de tracteur, mieux je me porte ! Je préfère aller voir mes vaches dans les prés. » Au printemps, au moment où la pousse est la plus importante, l’éleveur n’y échappe pas. Il enrubanne, pour l’hiver, une partie de l’herbe de ses prairies.

Des vaches qui produisent plus de lait
« Au bout de 3-4 jours de pâturage, la production de lait a déjà augmenté », apprécie Olivier Robert. La ration hivernale du troupeau se constitue de maïs ensilage, d’enrubannage d’herbe et de betterave fourragère. Le pâturage précoce permet de réduire la part de maïs et d’herbe. « La botte d’enrubannage dure 3 jours en ce moment. Contre 1 journée quand les bêtes sont en stabulation. » L’éleveur réduit au fur et à mesure la part de maïs pour réussir la transition alimentaire du troupeau. En théorie, les vaches seront 100 % à l’herbe en avril. « Le but étant de fermer le silo de maïs début avril. » L’an dernier, le silo est resté fermé pendant 3 mois. « C’était un but que je souhaitais atteindre », se satisfait l’agriculteur qui cherche toujours de nouveaux défis.  

Faire face au changement climatique
Le principal frein au pâturage est l’accès aux prairies. « Ce n’est pas la portance des parcelles qui arrête le pâturage. Ce sont les chemins... » Avec 45 vaches qui piétinent 2 fois par jour au même endroit, les voies d’accès sont rapidement impraticables. « Je cherche une solution pour avoir des chemins plus carrossables. Je réfléchis encore vers quel type de sol me tourner... » Aujourd’hui, pour pâturer d’une parcelle à l’autre, le troupeau doit traverser le chemin pédestre. Une pratique trop contraignante pour Olivier Robert qui cherche à créer un nouveau parcours pour ne plus utiliser ce chemin communal. L’agriculteur pousse plus loin sa réflexion. « Avec les chaleurs que nous avons d’années en années, je m’interroge aussi sur l’implantation de haies le long de ces nouveaux chemins. » Les haies apporteraient fraîcheur et ombre pour les vaches laitières. Face au changement climatique, Olivier Robert a aussi opéré des changements dans ses choix variétaux pour l’implantation de ses prairies. « En moyenne, je réimplante une prairie pour 5 ans. Avant, je mettais beaucoup de ray grass anglais. Aujourd’hui, j’intègre plus de fétuque. » Contrairement au ray-grass anglais dont la pousse cesse au dessus de 25°, la fétuque continue de produire jusqu’à 30 à 33° s’il reste un fond d’humidité.
Nouvel essai mené cette année : l’implantation de luzerne avec de la fétuque « sur les buttes qui sèchent très vite l’été. Grâce à sa puissante racine pivotante, la luzerne est résistante à la sécheresse. »

 

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