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Conjoncture
Pas de répit dans la pression syndicale

Sécheresse, indexation des prix : les conditions climatiques et le revenu des exploitations restent des préoccupations fortes pour le syndicat FDSEA.

Le Conseil d’administration de la FDSEA s’est déroulé lundi dernier. La situation climatique était au cœur du débat.
Le Conseil d’administration de la FDSEA s’est déroulé lundi dernier. La situation climatique était au cœur du débat.
© AA

Une large partie du conseil d'administration de la FDSEA, qui s'est déroulé en soirée, ce lundi, a été consacrée à la situation climatique. Outre les épisodes d'inondations orageuses qui ont touché trois communes des Mauges (La Chapelle Aubry, Le Fief Sauvin et Chaudron en Mauges) pour lesquelles une procédure catastrophe naturelle a été déposée, et les surfaces de vigne (100 hectares environ) touchées par la grêle, c'est la menace d'une prochaine sécheresse qui domine les esprits. Déjà des mesures de vigilance ont été prises par le préfet (voir Anjou agricole du 6 mai 2011) et on lira, en page 4, le rappel du dispositif réglementaire mis en place pour 2011.
Les éleveurs, déjà touchés par la sécheresse 2010 (voir encadré), s'inquiètent des conséquences d'un nouvel épisode qui viendrait cette année encore, compromettre l'alimentation animale et la reconstitution des stocks. Une opération paille est donc envisagée et des contacts ont d'ores et déjà été pris avec les départements de l'Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher. "Il faut aussi essayer de récolter un maximum sur notre propre département", souhaite Jean-Marc Lézé, le secrétaire général de la FDSEA.
On recense en Maine-et-Loire 83 000 hectares de blé cette année. Il conviendrait aussi "de fixer un prix indicatif sur andains", prix évalué de 22 à 25 euros/tonne (sur la base du coût des apports de la paille dans le sol estimé par Arvalis à 23 €/t). Car le marché va son train : "Depuis décembre, les marchands de paille passent dans les exploitations ", indique Christian Barbier, du canton de Montreuil-Bellay. Les céréaliers sont également invités à "ne pas broyer" mais le besoin d'humus des terres pourrait contrecarrer cette préconisation, comme l'ont vérifié Frédéric Robert, de Candé ou Dominique Janus, sur le Baugeois.

Premier pas sur l'indexation des prix

Au sujet également du conseil, le récent accord signé entre éleveurs, distributeurs et distribution sur l'indexation des prix. Le mécanisme compliqué de cet accord, présenté dans l'Anjou agricole du 6 mai dernier, doit être peaufiné. Il reste notamment à l'adapter aux spécificités propres à chaque production animale. Sans doute plus facile à appréhender pour la volaille ou le porc, où l'impact aliment pèse 70 % du coût de production, qu'en production bovine par exemple. C'est ce qui rend le dispositif compliqué et aléatoire. D'aucuns souhaitent, comme Michel Masse, que parallèlement aux ajustements de ce dispositif, ce soit à la révision de la LME, et son article supprimant les conditions générales de vente, que l'on s'attelle. "Ce sera fait", promet Christiane Lambert, présidente de la FDSEA et première vice-présidente de la FNSEA.
Si l'accord a le mérite de reconnaître qu'il y a problème, souligne Jean-Marc Lézé, les agriculteurs restent sceptiques : quelle pertinence pour les indicateurs que les Pouvoirs publics s'engagent à donner, interroge François Beaupère. Quelle véritable volonté aura la grande distribution à renégocier les prix à la hausse ? "On reste dans le rapport de force", souligne Gérard Bourcier, de la section porcine. On sait, en effet, que les distributeurs ont refusé que les clauses de révision de prix figurent dans les contrats. Mais on sait aussi que la tendance haussière des cours des céréales n'est pas près de s'inverser. Les indices aliment du bétail (Ipampa et Itavi) sont d'ores et déjà supérieurs aux + 10% prévus dans l'accord. Même schéma pour le deuxième indice (rapport prix production/alimentation du bétail). On pourra donc tester d'ici quelques semaines la réalité des intentions. Se traduira-t-elle dans les faits ou faudra-t-il, une fois encore, que s'exerce la pression syndicale pour faire avancer les choses ?

M. L.-R.

Sécheresse

1,3 million d’euros de plus pour le dossier “Calamités”

L’action de la FDSEA et sa vigilance jusqu’au bout de l’instruction de ce dossier ouvert à l’été 2010, a permis d’aboutir à un complément d’enveloppe. Suite à la reconnaissance calamité agricole, 2 200 dossiers ont été déposés en DDT et près de 1 300 exploitations sont au final éligibles au dispositif (taux de perte supérieur à 13 % du produit brut total). Quelques recours sont toujours en cours d’instruction.
Fin avril, un acompte correspondant à 3 millions d’euros a été versé sur le compte des exploitations. Il correspond à 70 % du montant accordé. La FDSEA et la Chambre avaient demandé un complément d’enveloppe et un avis favorable vient d’être donné par la Commission nationale calamités. C’est donc 1,3 millions d’euros supplémentaires qui bénéficieront aux éleveurs angevins, correspondant au versement d’un solde de 30 % pour les 1 300 exploitations éligibles. Celui-ci interviendra dès réception des crédits alloués.
Au final cette aide calamités représente une enveloppe de 4,3 millions d’euros qui profitera principalement aux éleveurs de viande bovine, pour un montant moyen d’aide par exploitation s’élevant à 3 390 €.
Cet appui financier est le bienvenu pour les exploitations ayant des problèmes de fourrages et au vu du contexte climatique actuel.

Dernière minute

Le fauchage des jachères est autorisé

“Il faut supprimer toute contrainte aux éleveurs pour qu'ils puissent faucher leurs jachères et bandes enherbées “pour faire face à la sécheresse”, a indiqué mercredi Bruno le Maire, lors d'un déplacement dans la Vienne. Il accède ainsi à la demande de la FNSEA. Selon lui la première victime de la sécheresse est l'éleveur. Concernant la paille, céréaliers et éleveurs seront réunis dans les prochains jours. La première réunion du comité sécheresse s’est tenue hier 12 mai et se réunira tous les quinze jours. “Nous allons regarder au cas par cas les dossiers des éleveurs qui ont les plus grosses difficultés de trésorerie pour repousser les échéances des plans Barnier et Sarkozy dont les remboursements approchent”, a aussi indiqué le ministre de l’Agriculture, “mais je ne suis pas en mesure de vous annoncer une année blanche, c'est trop coûteux”.

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