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Agriculture bio
Penser au soja dans la rotation

Les agriculteurs cultivant du soja bio sont rares dans le département. Benoit Bourgerie, agriculteur bio à La Ménitré et Denis Laizé, à La Bohalle, en ont introduit dans leur rotation.

Benoit Bourgerie fait du soja bio depuis 5 ans, qu’il commercialise auprès de deux débouchés : l’organisme Biograins, pour l’alimentation animale et un éleveur angevin de volailles et porc bio. Cette année, il a mis en place, au semoir monograine, 8 ha de la variété  précoce Aurelina, semée le 13 mai. La culture est très technique et les rendements n’ont jamais été jusqu’ici à la hauteur des espérances initiales  : « mon objectif était d’atteindre 30 qx/ha quand j’ai commencé à en faire. J’en fait en général 20 qx/ha. J’ai obtenu 25 qx/ha l’an dernier, grâce à de bonnes conditions climatiques. C’est le rendement qu’il faut pour être rentable économiquement », explique l’agriculteur, qui parvient à réduire ses coûts d’implantation en fonctionnant avec des semences de ferme.
Même si les cours sont globalement à la hausse (autour de 700 euros/tonne payés au producteur cette année), les frais de culture sont conséquents, lorsque l’on compte les passages de désherbage mécanique, la récolte, l’irrigation, l’inoculation, les charges variables. « Il faut ajouter à cela 300 euros de semences/ha si l’on est en semences certifiées », note Nicolas Frelat, technicien chez Biograins. Mais l’introduction de soja dans la rotation fait aussi économiser de l’azote sur les cultures suivantes.


Pas d’impasse sur l’inoculation
« Les conditions idéales pour une bonne levée, c’est de la chaleur et de l’humidité », souligne Florence Léon, conseillère à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Une irrigation est conseillée au semis, ainsi qu’après la floraison, pour favoriser le remplissage des graines. Cette année, l’agriculteur Benoit Bourgerie a apporté de l’eau dès le semis et a fait deux passages de 40 mm, mi-juillet et début août. Mais il a dû cesser l’arrosage mi-août à cause des restrictions. La récolte, réalisée le week-end dernier, est décevante : « on devrait être à 16-17 quintaux. Il a manqué un tour d’eau ! », explique l’agriculteur.
Pour le soja, pas besoin d’azote au démarrage, en revanche l’inoculation est nécessaire et faire l’impasse sur cette étape est risqué  : « le soja capte 50 à 80 % de son azote par les nodosités actives, explique Thomas Mear, ingénieur chez Terres Inovia. Nous avons fait des tests sur un observatoire, les résultats étaient parlants, avec 20 qx/ha en inoculé et 8 qx/ha en non inoculé ».
Denis Laizé, à La Bohalle, a lui aussi fait entrer le soja depuis quelques années dans sa rotation, pour son intérêt agronomique : « c’est une de mes principales têtes d’assolement », explique l’agriculteur. Il a semé 18 ha de soja bio cette année, en fin avril, sur différentes parcelles, dont une non irriguée. En 2020, il a obtenu pour son soja 22 qx/ha, l’an dernier, 18 qx/ha et cette année, le rendement devrait à nouveau tourner autour de 15 qx/ha, voire moins sur certaines parcelles.
Intéressante pour l’autonomie des exploitations en azote, le soja reste encore une petite filière dans l’Ouest, que ce soit en alimentation humaine ou animale. Biograins, filiale de la CAPL, recherche de nouveaux producteurs pour fournir la filière alimentation animale. « Nous avons besoin de plus de producteurs, car avec le jeu des rotations, certaines années, nous nous retrouvons avec très peu de surfaces, indique Nicolas Frelat. Il y a des débouchés pourtant. Nous avons notamment noué un partenariat avec les Volailles de Loué ». L’obligation d’alimenter à 100 % en bio les élevages biologiques de monogastriques vient aussi renforcer les besoins en soja local bio.
S.H.

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