Aller au contenu principal

Petits et grands s’adaptent aux mesures de confinement

Pas toujours facile de concilier le travail sur la ferme et la garde des enfants. Témoignages de 3 agriculteurs du Maine-et-Loire.

Myrtille, la fille d’Antoine et Elodie Lardeux est en sixième. Elle apprécie d’accompagner ses parents sur la ferme.
Myrtille, la fille d’Antoine et Elodie Lardeux est en sixième. Elle apprécie d’accompagner ses parents sur la ferme.
© AA

Agriculteur, c'est un métier. Enseignant aussi. Comme tous les Français, les agriculteurs ne dérogent pas à la règle et s'improvisent professeurs pour leurs enfants depuis le début des mesures de confinement. Comme la nature n'attend pas, le travail sur la ferme continue. Depuis le 17 mars, les agriculteurs doivent conjuguer les deux...

Une aide extérieure
Gaëlle et Anthony Voisine sont éleveurs laitiers. En agriculture biologique, ils élèvent 75 vaches laitières sur 113 hectares. Ils ont déjà de quoi s'occuper. Mais en ce moment, ils ont leurs 4 enfants à la maison : un garçon de 9 ans et 3 filles de 5 ans, 4 ans et 16 mois. « Nous avons dû nous réorganiser pour pouvoir tout concilier », explique Gaëlle Voisine. Aujourd'hui, l'agricultrice consacre plus de temps à ses enfants. Elle organise leurs journées en fonction des siestes des plus petits.
« Le matin, ils vont être dehors à nous aider sur la ferme. Faire du quad pour installer les clôtures, faire du tracteur... Ils sont plutôt demandeurs ». L'après-midi, ils s'attellent aux devoirs. La jeune femme priorise. « Par exemple, pour ma fille de 5 ans, Laurine, qui en grande section, on va faire les maths, les compréhensions de texte. » Tant pis pour l'art visuel, manque de temps. « Les enseignants sont compréhensifs, ils savent que c'est compliqué pour nous. » Son fils aîné Thimoté est dyslexique et dysorthographique. Avec le confinement, il n'a plus de séance d'orthophoniste... « Alors, on passe du temps aux devoirs.»
Pour compenser l'absence de sa femme sur la ferme, Anthony Voisine peut compter sur  son père. Il est agriculteur retraité à Bécon-les-Granits. « Il nous aide pour les travaux aux champs. »
Autre aide extérieure : un agent du service de remplacement vient pour la traite du soir : de 17 h à 19 h. 2 heures qui soulagent l'agricultrice, mère de famille. « On n'est pas à la course pour les douches et préparer le repas... » Le couple bénéfice d'une aide de la MSA.

« Plus femme au foyer qu'agricultrice »
A Louvaines, la famille Lardeux est dans la même situation. « En ce moment, je suis plus femme au foyer qu'agricultrice », rit jaune Elodie Lardeux. Les enfants des éleveurs caprins sont plus grands : 16, 11 et 8 ans. Donc plus autonomes. Le couple a mis en place un planning. Le matin, c'est "devoirs". « On débute les devoirs entre 9 h et 9 h 30. Les 2 aînés, l'un en seconde, l'autre en 6e, se débrouillent tout seuls. On regarde si besoin. Mais le dernier est en CE2. Il faut l'aider. » L'après-midi, les enfants sont libres. « On ne veut pas être tout le temps sur leur dos. Il ne faut pas casser le lien parents-enfants. Surtout avec des adolescents ! Il faut savoir aussi leur faire confiance. » Sur la ferme, le travail n'a pas pris de retard. « On compense en travaillant plus le week-end et avec le confinement, on n'a plus de réunions à l'extérieur. Mine de rien, ça fait gagner du temps », note Antoine Lardeux.

Des enfants responsabilisés
En temps normal, Jérôme Gauthier travaille seul sur son exploitation. Il élève des limousines et des rouges des prés à Louvaines. Mais depuis le 17 mars, il est souvent accompagné de ses 2 garçons Timéo et Joshua. Avec une femme infirmière au CHU d'Angers, pas d'autres solutions possibles. « Le matin, je me lève en même temps que ma femme à 5 h pour débuter ma journée pendant que les enfants dorment encore », explique l'agriculteur. L'élevage est en pleine période de vêlage. « A 7 h 30, je rentre. Les enfants sont réveillés. On ressort tous les 3 pour travailler vers 8 h 30. » Soit les enfants jouent dehors pendant que leur père s'attelle aux différentes tâches. « Sinon, on est à 3 dans le tracteur. L'aîné joue sur sa console, le plus petit fait des coloriages... » Mais au bout de 2 heures de tracteur, ils saturent. « Je dois les faire sortir pour qu'ils prennent l'air. » L'éleveur n'a pas pris de retard grâce à l'aide de son père agriculteur retraité depuis un an. Et les devoirs ? « Avec Timéo, je m'occupe des maths le soir après la douche. » Sa femme travaille 12 h par jour pendant 4 jours. Ensuite, elle a 3 jours de repos. « Elle gère le reste des devoirs pendant ses repos. Ils y passent plus de temps. Le petit travaille en même temps que son frère. » Jérôme Gauthier admire la capacité d'adaptation de ses enfants. « Au départ, j'étais vraiment inquiet. Aujourd'hui, on arrive même à les laisser tous les 2 à la maison. » Une solution impensable pour le couple avant le confinement. « Mais Timéo s'est bien  responsabilisé. Il cadre son petit frère. Joshua, lui, l'écoute bien. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Le lavage mécanique des serres Avec le blanchiment et le déblanchiment, Traita Service s'est spécialisé dans cette activité qui contribue à maintenir les équipements en bon état.
Traita rayonne dans
toute la France
Implantée à Noyant-Villages (Auverse), l'entreprise Traita et ses deux filiales, Traita Service et Traita Agro, intervient pour…
Les candidats devaient reconnaître, en fonction des catégories, entre 20 à 40 plantes, puis les nommer selon la nomenclature botanique (famille/genre/espèce/cultivar/nom commun). 
Les experts en concours à Terra Botanica
Les 1er et 2 octobre, le parc Terra Botanica à Angers a accueilli la finale nationale du concours de reconnaissance des végétaux…
Félicitations !

Valentin Beaumard est l'heureux gagnant du jeu concours organisé par l'Anjou Agricole au Festi'élevage 2025 et remporte 1 an d…

L'unité de méthanisation fonctionne depuis 2018 sur l'exploitation du Gaec de la petite Ferronnière, à Briollay.
Quel avenir pour la cogénération ?
Engagés depuis quelques années dans la méthanisation à la ferme, des agriculteurs du Maine-et-Loire questionnent aujourd'hui la…
Les partenaires du projet Vitivolt : Xavier Besson (LDDV), James Ronsin-Coumel (Altarea énergies renouvelables), Bertrand Pinel, chef de projet Vitivolt (Terrena Innovation), David Grellier (domaine Château la Varière), Jean-Philippe Priarollo (Terrena Energies).
Un démonstrateur agrivoltaïque unique en Val de Loire 
Pionnière dans le Val de Loire, une centrale agrivoltaïque expérimentale est installée depuis ce printemps au domaine Château la…
Dans la parcelle, le trèfle, semé à une densité de 13 kg/ha, coexiste avec des repousses de colza, lors de l'implantation du blé, lundi 27 octobre à Miré.
À Miré, un blé semé sous les trèfles
Adepte de l'agriculture de conservation des sols, Emmanuel Landeau pratique le semis de blé sous couvert de trèfle. Il en…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois