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Chèvres
Production caprine : le point sur la conjoncture en quatre questions

L’union caprine 49, créée il y a quatre ans, a invité à son assemblée générale Franck Moreau, le vice-président de la Fnec.

Confronté à la nécessité de maîtriser la production, touché par la sécheresse, l’élevage caprin vit des heures difficiles. (François Poirier, président de l’UC49 ;  Raphaël Brunet, administrateur Fnec ; Franck Moreau, vice-président de la Fnec).
Confronté à la nécessité de maîtriser la production, touché par la sécheresse, l’élevage caprin vit des heures difficiles. (François Poirier, président de l’UC49 ; Raphaël Brunet, administrateur Fnec ; Franck Moreau, vice-président de la Fnec).
© AA

1Qu’en est-il du plan de sortie de crise signé il y a deux ans ?
“Nous ne sommes pas là où l’on devrait être”, répond Franck Moreau. Le vice-président de la Fnec, producteur dans le Centre, était l’invité de l’assemblée générale de l’Union caprine, qui s’est déroulée le 23 juin au Gaec Vignais (Grez-Neuville). Il a rappelé les circonstances qui ont mené l’interprofession caprine, en fin 2009, à engager des discussions. Une consommation au ralenti, des importations qui ne diminuent pas et des stocks qui s’accumulent...
Les engagements de la transformation pour  maîtriser la production, baisser les importations et ne pas dévaloriser le prix de vente ont-il été tenus ? “Nous sommes toujours dans une mauvaise situation. La maîtrise n’a pas fonctionné parce que l’accord a été signé en juillet, période où les mises bas sont déjà faites”. À ce jour, un nouvel accord de sortie de crise est en discussion à l’Anicap (interprofession), devant aboutir sur “un plan de maîtrise encore plus important, mais surtout, sans toucher au prix de base”, précise Frank Moreau.
Mais les éleveurs sont amers. Ils observent qu’“une partie de la baisse du prix du lait est revenue non pas aux entreprises mais à la grande distribution, au travers des nombreuses actions de promotion. Et pour récupérer cet argent, les entreprises ont sorti le dossier cellules”.

2 Où en est le dossier cellules ? Avec la dénonciation de l’accord cellules par la FNCL début 2011, “on a ouvert la boîte de Pandore”, commente le vice-président de la Fnec. Sur le plan sanitaire, “on ne peut ignorer le problème, les cellules sont en constante augmentation. Les producteurs hollandais mettent la meilleure qualité de leur lait en avant pour nous prendre des parts de marché.” Mais cette décision tombe alors que les producteurs subissent les effets de la sécheresse. La Fnec est en négociation pour trouver un accord qui ait la moindre incidence possible pour les producteurs, “autour de 6 euros maximum”. Des propositions  de pénalités sont allées jusqu’à – 17 euros. Pour certaines exploitations dont 80 % du lait dépasse les normes autorisées, une telle sanction aurait remis en cause leur activité. Concrètement, la mise en application du critère cellules devait se faire au 1er avril. La Fnec a demandé à la Fnil et la FNCL de la reporter en 2012, “pour libérer l’esprit des producteurs touchés par la sécheresse”. Le surcoût lié à l’alimentation des animaux est estimé par l’Institut de l’élevage entre 100 et 130 euros/1 000 litres. 

3 Faut-il continuer à installer ? Dans ce contexte, certains se posent la question. “Il faut de l’installation, quelle que soit la situation de filière, estime Franck Moreau. Ce serait  suicidaire de ne pas installer et renouveler, de manière cohérente, en fonction des cessations d’activité et des moyennes d’âge des éleveurs”. Si la France n’était plus capable de produire, cela ouvrirait en grand la porte aux importations, des Pays-Bas et d’Espagne. Loin des unités à 7 000 chèvres que l’on peut rencontrer aux Pays-Bas, les producteurs de la Fnec sont attachés à un certain modèle d’exploitation à taille humaine. Les installations doivent être “raisonnées, avec des modèles qui respectent l’image que le consommateur a de la chèvre. Nos atouts en France, ce sont des atouts environnementaux, sociétaux. Nous devons les faire valoir face à des concurrents très agressifs sur le plan commercial”.

4 Quid de la contractualisation ? “Nous sommes satisfaits de ne pas y être encore”, souligne Raphaël Brunet, administrateur de la Fnec. La profession caprine suit de près ce qui se passe en lait de vache. “Cela nous laisse du temps pour réfléchir à ce que la contractualisation peut nous apporter”, ajoute Franck Moreau. Alors que 75 % du lait de chèvre est collecté par des coopératives, aux yeux des éleveurs, c’est la question du statut coopératif, mais aussi celle du poids des producteurs caprins dans des coop mixtes, qu’il faut examiner en priorité.

S.H.

Calamités

Nouveau calcul pour les caprins

Les exploitations caprines, souvent dotées d’un fort chargement par hectare (2 UGB/ha en moyenne), étaient exclues, à 99 %, du dispositif Calamités agricoles. La profession, à travers l’Union caprine, la FDSEA, la Chambre d’agriculture) et la DDT ont élaboré un coefficient, qui va permettre de rendre plus cohérent le produit brut d’exploitation.

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