Aller au contenu principal

Productions végétales spécialisées : le tabac lié au débouché des bars à chicha

Cette année, des incertitudes ont pesé jusqu’en août sur la commercialisation du tabac, en raison du Covid-19.

Pascal Socheleau devant le four à tabac. Sa production de Virginie, dont la récolte manuelle s’étale de fin juillet à fin septembre, est destinée à fournir les bars à chicha du Moyen Orient.
Pascal Socheleau devant le four à tabac. Sa production de Virginie, dont la récolte manuelle s’étale de fin juillet à fin septembre, est destinée à fournir les bars à chicha du Moyen Orient.
© AA

Il ne reste plus qu’une petite dizaine de producteurs de tabac en Maine-et-Loire, pour une soixantaine d’hectares. La majorité livre sa production à la coopérative nationale CT2F (Coopérative tabac feuilles de France). Depuis quelques années, « on perd tous les ans des producteurs, explique Pascal Socheleau, producteur de tabac à Chemillé-en-Anjou et secrétaire de CT2F. Les raisons en sont diverses, les départs à la retraite, le manque de rentabilité, les contraintes liées au travail estival, la difficulté à trouver de la main-d’œuvre et aussi les dégâts causés par l’orobanche, parasite de la plante de tabac... ».


Un tabac irrigué pour de belles performances
Chez Pascal Socheleau, au Gaec de la Legeardière, il se fait du tabac depuis 1947. L’agriculteur n’est pas prêt à lâcher cette production, qui dégage un produit brut à l’hectare intéressant et est complémentaire de la production laitière.  La ferme a amorti son matériel et affiche une belle performance : 4,5 tonnes/ha de rendement l’an dernier, quand la moyenne de la coopérative est de 3 tonnes/ha. L’exploitation a planté cette année 3,20 ha. La surface est irriguée à raison de 200 à 250 mm.  « Tant qu’il y a le marché, le prix et les performances, on continue », poursuit l’agriculteur.
Pourtant cette année, le marché a bien failli faire défaut en raison de la crise du Covid-19. Depuis la fermeture en 2019 de l’usine France Tabac à Sarlat (24), spécialisée dans le tabac à cigarettes, la production française s’est tournée vers un autre débouché. La coopérative travaille désormais avec deux industriels allemands, Alliance  One et CNT, qui fournissent  du tabac pour les bars à chichas du Moyen Orient, un marché en forte expansion. Le prix payé au producteur s’est renchéri de 50 ct/kg de tabac.


Pas un kilo de vendu début août
Mais cette année, beaucoup de bars à chicha ont fermé pour des raisons sanitaires. « En février, nous n’avions pas assez de tabac pour les clients, mais la crise sanitaire est venu mettre un coup d’arrêt aux commandes. Il y a un mois encore, nous n’avions pas un kilo de vendu à la coopérative !, explique Pascal Socheleau. Les ventes ont été finalisées il y a 15 jours ». La baisse des mises en place en France (10-15 % en moins) et dans les grands pays producteurs (Allemagne et Pologne) a sans doute permis de rééquilibrer le marché. Mais quid de l’an prochain, s’interroge Pascal Socheleau,  bien conscient de la vulnérabilité d’une filière liée à un débouché unique.
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
265 personnes ont participé à l'assemblée générale mardi 16 avril.
Nuisibles : la force du collectif
La fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON49) a tenu son assemblée générale…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois