Aller au contenu principal

Conférence
Produire plus et mieux : la balle dans le camp des agriculteurs

Éclairé par plus de vingt ans d’expérience sur tous les continents, Michel Griffon, agro-économiste, suggère une révolution des techniques de production.

Michel Griffon a dialogué avec la salle, lors du débat organisé par la FDSEA 49, mardi soir.
Michel Griffon a dialogué avec la salle, lors du débat organisé par la FDSEA 49, mardi soir.
© AA

Il va falloir faire évoluer nos pratiques, sans pour autant en changer radicalement, mais continuer de les utiliser de façon ciblée en adjonction de nouvelles techniques », telle est la base de l’agriculture de demain selon Michel Griffon. Sans vouloir tomber dans un catastrophisme ambiant, il a listé mardi soir, au cours d’une soirée- débat organisée par la FDSEA, les raisons pour lesquelles notre agriculture devait changer : augmentation de la population mondiale, tassement des rendements planétaires et chute des surfaces arables, réduction des ressources énergétiques, perte d’efficacité de nos méthodes de lutte phytosanitaire et soucis de pollutions, dérèglement climatique influant sur la qualité et le stockage de l’eau… « Il y a 50 ans, la France comme d’autres pays en recherche d’une autosuffisance alimentaire, s’est lancée dans une révolution verte, à la base de notre agriculture intensive. La prouesse technique a fait ses preuves, avec les dérives que l’on connaît. »

Une révolution nécessaire
Aujourd’hui, le contexte est différent, mais il appelle une révolution intellectuelle du même ordre. Les communautés scientifiques mondiales sont donc à la recherche de solutions alternatives. « Attention, il n’est pas souhaitable de dériver vers des techniques dites de jardinier, avec des solutions trop exigeantes en temps. Bien que je respecte beaucoup les techniques de l’agriculture biologique, nous devons aussi reconnaître qu’à elles seules, elles ne nourriront pas la planète. Je crois davantage à tous les travaux en cours sur la meilleure utilisation des fonctionnalités de la nature. » Dans le sol, il y a par exemple des milliards de microorganismes qui participent à la dégradation de la matière organique et de la structuration du sol. « Pourrions-nous accélérer leur cycle pour valoriser des couverts végétaux en amendement ? ». L’extraction des phosphates est en recul, avec des coûts en hausse. « Nous connaissons des plantes capables d’aller chercher en profondeur les phosphates contenus dans le sol pour les remonter vers la surface. » Quant à la lutte intégrée, l’idée date de plus de 40 ans. Pourtant son développement est resté marginal faute de réel besoin de réduction des phytosanitaires. Aujourd’hui, il en est autrement. « Une façon de la « booster » serait de concevoir des phéromones animales, pour attirer les insectes et les traiter de façon ciblée, en bout de champs, pourquoi pas ? ». Ces exemples sur lesquels la recherche travaille massivement seront peut-être les techniques de demain, dans 10 à 15 ans.

Saisir les opportunités
La question de la gestion de l’eau deviendra également cruciale, avec une réorganisation des paysages pour trouver les moyens de la retenir et de préserver sa qualité. Michel Griffon se veut rassurant : certes il y a des contraintes mais surtout beaucoup d’opportunités. « Ces nouveaux enjeux sont un moyen de diversifier les actions de l’agriculteur sur le territoire et de prendre un nouveau rôle, comme celui de gestionnaire et de protecteur de l’espace. Mais tout comme la révolution verte des années 50, celle-ci devra être accompagnée, par un système de soutien et de sécurisation des prix ».

H.D.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

321 animaux maigres étaient proposés à la vente lundi 19 mai, dont 225 broutards. Chaque abattoir dispose d'une case pour rassembler les animaux achetés au marché. Antoine Giret, co-associé du négoce SAS Giret-Cailleau.
Cholet oriente les cotations
Plus grand marché pour les animaux de boucherie dans l'Ouest, le foirail de Cholet établit les cotations chaque lundi pour les…
Faire pâturer du foin sur pied aux vaches gestantes n'a pas d'impact significatif sur les performances zootechniques des animaux.
Le pâturage de foin réduit le recours à la mécanisation
Thorigné-d'Anjou a expérimenté le pâturage estival de foin sur pied. Une alternative judicieuse, à plusieurs titres : économie de…
Enzo marche dans
les pas de son père
Enzo Bianco s'est installé en mars 2023, avec son père Thomas, à Toutlemonde, au sein d'une exploitation en  viande bovine,…
Bertrand Métayer partait plusieurs fois par an en mission, comme ici au Burkina Faso.
35 ans au service
du développement
Depuis août 1990, Bertrand Métayer était animateur à l'Afdi Pays de la Loire. À l'heure de prendre sa retraite, il retrace les…
Théo Lambert, Bruno Lambert, Benjamin Fourmy et Régis Lambert ont créé un atelier de 110 place de JB dans une ancienne stabulation laitière.
Des vaches en plus et des taurillons
Avec l'installation d'un quatrième associé, le Gaec Beauchêne a redimensionné son élevage bovin allaitant, en augmentant le…
L'irrigation est interdite entre 9 h et 19 h sur le bassin versant de la Mayenne, en alerte depuis le 7 mai.
Mayenne en alerte : l'agriculteur doit arroser son blé la nuit
Le premier arrêté de restriction d'usage de l'eau est tombé début mai pour le bassin versant de la Mayenne. Avec des conséquences…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois