Aller au contenu principal

Quels moteurs pour les moissonneuses de demain ?

Les constructeurs vont-ils se tourner vers les carburants alternatifs et l’hybridation avant de développer des machines entièrement électrifiées à l’aide de piles à combustibles ou d’hypothétiques batteries à haute densité énergétique ?

Sur les moissonneuses-batteuses, le capteur proche infrarouge NIR prend place sur l’élévateur à grains.

Les enjeux autour de la réduction des émissions de CO2 poussent les constructeurs et motoristes à développer des solutions alternatives aux énergies fossiles. La tâche s’annonce toutefois ardue pour les matériels les plus puissants comme les moissonneuses-batteuses. Une chose est sûre, le tout électrique ne sera pas pour demain sur ces machines qui demandent puissance et autonomie. Mais les énormes moyens accordés au développement des batteries dans l’automobile et le poids lourd, avec chaque mois de nouvelles annonces sur l’allongement de l’autonomie, donnent de bonnes raisons pour rester optimistes quant à l’augmentation progressive de la puissance des engins électrifiés. Pour se passer de grosse batterie, il existe aussi la solution de la pile à combustible alimentée en hydrogène. Là encore, la technologie n’est pas mature pour être intégrée à court ou moyen terme dans les engins agricoles. Cette fois-ci, ce sont davantage le coût encore bien trop élevé et le manque de fiabilité pour les conditions agricoles qui vont demander encore de longues années de développement.

L’hybridation pour limiter la consommation des moteurs existants

En attendant, il est possible d’agir en optimisant l’utilisation des moteurs thermiques. Cela passe notamment par l’hybridation. Claas explore cette piste en intégrant un moteur électrique et une batterie qui viennent en renfort du moteur thermique lors des pics de charge. Le régime de ce dernier est ainsi maintenu constant, ce qui optimise les performances de battage.

Bon nombre d’organes des moissonneuses pourraient aussi être entraînés électriquement, de manière à supprimer des transmissions sources de perte d’énergie. La barre de coupe, les secoueurs ou encore le caisson de nettoyage sont facilement électrifiables, puisque peu gourmand en puissance. Les entraînements mécaniques ou hydrauliques seraient alors réservés aux organes demandant de la puissance : batteur, rotors, broyeur et transmission.

Le remplacement du GNR par des carburants alternatifs est une autre piste sérieuse. Issu d’huile végétale, le HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) peut se substituer au gazole dans la plupart des moteurs de dernière génération. Ce diesel de synthèse est plus facilement utilisable que le B100, un biocarburant qui impose davantage de contraintes aux motoristes. Mais le HVO est victime de son succès. Tous les modes de transport se l’arrachent, à commencer par l’aérien qui pourrait bien s’approprier la majeure partie de sa production.

Des moteurs adaptés à l’hydrogène, au biométhane et à l’éthanol

D’autres solutions émergent pour convertir les moteurs thermiques. Par exemple, JCB mise gros sur l’hydrogène, tandis que New Holland concentre ses efforts sur le méthane produit à la ferme. Le premier se heurte pour l’instant à l‘indisponibilité de l’hydrogène produit à partir d’énergie renouvelable. Sur des engins de forte puissance comme les moissonneuses-batteuses, se pose aussi la question de la taille des réservoirs et par conséquent de l’autonomie. L’Hydrogène a une densité volumique très faible. Comprimés à 700 bars, 7 litres d’hydrogène contiennent autant d’énergie qu’un litre d’essence. Et même en le liquéfiant pour le comprimer davantage à une température de - 253°C, 4 litres d’hydrogène équivalent à seulement un litre d’essence. C’est aussi en liquéfiant le biométhane, que New Holland a récemment présenté un tracteur de plus forte puissance (270 chevaux), à l’autonomie rallongée, similaire à celle offerte par le gazole. Reste à savoir si la technologie serait transférable sur une moissonneuse-batteuse deux fois plus puissante…

Dernier exemple en date, John Deere vient d’annoncer qu’il présentera au salon Agritechnica en novembre prochain, un concept de moteur fonctionnant à l’éthanol. L’étude a été réalisée sur un bloc six cylindres de 9 litres, dont la puissance culmine à 450 chevaux quand il carbure au gazole et qui équipe les moissonneuses-batteuses John Deere série T et le plus petit modèle de la série S.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
265 personnes ont participé à l'assemblée générale mardi 16 avril.
Nuisibles : la force du collectif
La fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON49) a tenu son assemblée générale…
Employée actuellement au Domaine Thibault Stephan au Puy-Notre Dame, Caroline Tourlouse porte un exosquelette au quotidien pour les travaux de la vigne.
Grâce à l'exosquelette, elle peut continuer son travail dans les vignes

Salariée viticole, Caroline Tourlouse a investi dans un exosquelette Exoviti. Un équipement qui lui a permis de reprendre le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois