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Interview
“Redonner, par le collectif, les moyens et l’envie d’entreprendre”

Luc Smessaert, président de la FDSEA de l’Oise et membre du bureau de la FNSEA, invité de l’assemblée générale de la FDSEA de Maine-et-Loire, le 14 février prochain.

Luc Smessaert, 
44 ans, quatre enfants, en Gaec avec son frère en polyculture élevage sur 228 hectares dont 45 en herbe et 80 vaches laitières. élu municipal à la mairie de sa commune de Roy-Boissy (350 habitants) dans la Somme.
Luc Smessaert,
44 ans, quatre enfants, en Gaec avec son frère en polyculture élevage sur 228 hectares dont 45 en herbe et 80 vaches laitières. élu municipal à la mairie de sa commune de Roy-Boissy (350 habitants) dans la Somme.
© L'Oise agricole

Vous avez exercé et exercez encore de nombreuses responsabilités. Est-ce à dire que vous ne concevez pas ce métier d’agriculteur sans engagement ?

Luc Smessaert : Seul, on n’est rien. C’est par la force collective qu’on avance et trouve des solutions. Je vois l’engagement comme un travail d’équipe, de la même façon qu’on travaille en équipe au sein d’un Gaec ou au niveau d’une commune. Mais mon engagement implique un contact permanent avec la terre. Je veux continuer à mettre les bottes. Et je veille à garder l’équilibre entre mes engagements, l’exploitation et la vie familiale.

 

Est-ce encore utile, aujour-d’hui, de s’engager ?

La prise de responsabilités évolue. Il n’y a pas forcément moins d’engagement, mais ceux qui s’engagent le font un peu moins longtemps, ils s’engagent sur des thématiques. La diminution du nombre d’agriculteurs va aussi, je pense, faire prendre conscience qu’une agriculture forte et la dynamique de territoire passent par l’implication de chacun. Je suis persuadé que la jeune génération a envie de s’engager. Je l’ai constaté lors de la tournée des cantons, avec ma FDSEA. Les jeunes osent lever la main pourvu que l’engagement n’empiète pas trop sur le reste.

 

L’individualisme, n’est-ce pas un danger pour le syndicalisme ?

Il faut être conscient des enjeux et du besoin d’implication de tous. C’est fini le temps où on pouvait se reposer sur quelques personnes. Chacun doit s’engager, dans une coop, dans une OP, dans son syndicat. On a besoin de gens formés et qui partagent nos valeurs. Il y a un gros besoin de formation et d’accompagnement. Un besoin de transmission aussi, car la culture familiale, transmise par nos parents se perd. L’enjeu est là aussi.

 

Le dossier Pac ?

Il y a deux façons de voir les choses : ou on considère que c’est une mauvaise réforme ou on s’adapte pour, ensemble, passer le cap. C’est la deuxième façon de voir que nous retenons. De quel type de politique agricole a-t-on besoin ? Celle des soutiens ou celle des prix ? Travaillons sur la gestion des risques, sur la volatilité. Actionnons les leviers, et pas seulement auprès du ministère de l’agriculture mais avec tous les ministères concernés. L’agriculture ne peut plus se permettre de rester dans sa bulle. Elle fait partie des grands secteurs économiques pour lesquels il faut de la visibilité afin de donner souffle et énergie aux jeunes pour qu’ils aient envie de s’installer avec des perspectives.

Entreprendre sans entrave

C’est en ce sens que sont organisés, le 21 février, les Etats généraux ?

Il faut arrêter de traiter les sujets les uns après les autres. La FNSEA veut que les problèmes et les solutions soient abordés dans leur globalité. Arrêtons de nous perdre dans un amas de réglementations et de normes et ne laissons pas l’envie d’entreprendre être supplantée par l’idéologie du toujours moins.

 

Vous proposez, en quelque sorte, une feuille de route au gouvernement ?

L’agriculture a besoin d’un plan stratégique, qui donne du sens, de la cohérence. L’agriculture a besoin de réformes, notamment sur la fiscalité. Nous proposons du concret. Mais ces Etats généraux s’adressent aussi aux agriculteurs. Pour qu’ils retrouvent la confiance à l’heure où tous les indicateurs sont au vert. Il faut que la France regagne sa place au rang des meilleurs pays agricoles en Europe et dans le monde.

 

Et envers la société ?

C’est un autre enjeu. Celui de la communication et l’ouverture. Nous travaillons à ciel ouvert et il faut aller vers le consommateur et le citoyen. Là aussi, l’agriculture ne peut pas rester dans sa bulle.

 


Recueilli par Martine Leroy-Rambaud

n Vendredi 14 février, de
9 h 30 à 17 h, au lycée du Fresne à Angers.

- 9 h 30 , accueil

- 10 h, présentation et débat sur l’activité 2013

- 10 h 30, parole aux élus cantonaux qui exprimeront les préoccupations du terrain

- 13 h 15, déjeuner

- 14 h 15, témoignages et débats autour du thème : des femmes et des hommes de projets, engagés dans leur territoire. Avec la participation de Luc Smessaert, producteur de lait, viande et céréales en Gaec, président de la FDSEA de l’Oise et membre du bureau de la FNSEA.

- 16 h 30, synthèse et clôture des travaux.


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