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Aides Pac
“Savoir distinguer les choses du bruit qu’elles font”

Derrière les chiffres assénés sans explication, il y a des emplois, des productions, et une dynamique.

Il revient aux agriculteurs d’expliquer que les montants versés au titre 
de la Pac font de l’agriculture française la plus sûre au monde.
Il revient aux agriculteurs d’expliquer que les montants versés au titre
de la Pac font de l’agriculture française la plus sûre au monde.
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Depuis le 30 avril dernier, le montant des aides Pac perçues par les agriculteurs est consultable sur un site internet. Cette consultation par internet est donc laissée à l’initiative de quiconque souhaite connaître ces détails. On a vu, depuis, dans un quotidien local, la liste de la quarantaine d’exploitations de Maine-et-Loire touchant plus de 100 000 euros de soutiens. Souci de transparence qui peut se comprendre dans la mesure où il s’agit d’argent public. Dont acte. On pourrait d’ailleurs exiger la même transparence de la part d’autres catégories socioprofessionnelles et il serait tentant parfois de voir étalé sur la place publique le montant des émoluments de certains hauts responsables, si l’on cédait à cette impulsion démagogique. Mais l’objectif de la profession agricole n’est pas de jeter d’anathème sur l’un ou l’autre.
Pour autant, d’aucuns s’inquiètent de l’utilisation médiatique qui résultera de ces consultations et de cet étalage sans précaution dans les colonnes d’un journal. Et en l’occurrence, au devoir de transparence s’ajoute celui de l’explication. Le lecteur, le citoyen, le consommateur aura-t-il le bon sens et la distance, comme le recommande le philosophe, de “distinguer les choses du bruit qu’elles font” ? Si les spécialistes de la question et les agriculteurs honnêtes savent bien ce que recouvrent ces chiffres comme situations différentes, comme particularités (nombre d’associés sur la structure, nombre d’emplois salaries, productions particulières comme l’engraissement de jeunes bovins dans nos régions ou encore le tabac), il m’empêche que la parution dans les journaux de chiffres bruts et aveugles risque bien de semer le trouble et de prêter le flanc à la critique, entérinant du même coup les clichés qui abondent à l’endroit des agriculteurs et de leurs “primes”. Il est à ce titre utile de rappeler que le montant perçu est souvent supérieur au revenu dégagé.
Utile également de faire savoir autour de soi que les bénéficiaires de la Pac sont non seulement les agriculteurs mais aussi des entreprises agroalimentaires (coopératives et privées), collectivités, établissements scolaires et associations caritatives, lesquelles abondent à des crédits communautaires. En tête, le groupe Doux, l’un des leaders mondiaux de la volaille avec 62,8 millions d’euros. Toutes entreprises confondues (38 880 bénéficiaires), l’agroalimentaire se partage 580 millions d’euros.

Programme d’aides  aux plus démunis
Dans la liste des bénéficiaires publiés sur internet figurent également des collectivités territoriales pour les programmes de développement rural, des établissements scolaires pour la distribution de lait dans les écoles ainsi que les associations caritatives au titre du programme d’aide aux plus démunis. Ainsi les Banques alimentaires ont encaissé 22,5 millions d’euros, le Secours populaire 15,5 millions d’euros et les Restos du Cœur, 13,7 millions d’euros. Néanmoins l’essentiel des aides va aux agriculteurs. Ils sont 487 177 à se partager 9,5 milliards d’euros, soit environ 20 000 euros/actif. Ces chiffres concernent l’ensemble des aides de la Pac, à la fois les aides du premier et du second pilier.
« C’est à chacun d’entre nous qu’il revient d’expliquer que nous n’avons pas choisi ces modalités de soutien », rappelle Christiane Lambert. Les agriculteurs préfèreraient, et de loin, bénéficier de prix rémunérateurs – c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils manifesteront à nouveau lundi devant les grilles de la Préfecture -. Important aussi de rappeler que ces montants versés au titre de la politique agricole commune, la seule politique commune européenne, constituent aussi, outre les compensations de prix, “la compensation d’obligations sur le plan environnemental, social, ou matière de sécurité alimentaire ou de bien-être animal, qui font de l’agriculture française la plus sûre au monde. “ Et sans envolée des prix pour le panier de la ménagère.

M.L.R.

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