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Jeunes Agriculteurs
Simplification et révolution numérique

Les Jeunes Agriculteurs ont réuni leur Assemblée générale le 13 mars sur le thème de l'innovation et de l'Agritech.

"L'agriculture de demain sera numérique ou ne sera pas". Si l'on veut donner une chance à cet axiome de se réaliser un jour, il faudra qu'un autre le soit au préalable : "le métier d'agriculteur sera simplifié ou l'agriculture ne sera pas !". Voilà en quelque sorte la synthèse de ce que l'on pouvait entendre jeudi dernier lors de l'AG des Jeunes Agriculteurs de Maine-et-Loire à Angers. Car avant de se projeter vers cet avenir rempli de technologies et d'intelligence artificielle, les JA 49, autour de leur vice-président national, le bas-rhinois Christophe Haas, n'ont pas manqué d'égratigner les administrations présentes sur le manque de résultats concrets en matière de simplification attendue suite aux mobilisations de l'année dernière. "Nous avons besoin de règles adaptées à la réalité du terrain, et non d'une bureaucratie qui entrave notre travail au quotidien." scandait la présidente départementale Nathalie Pichaud.

Par le biais de quelques vidéos et saynètes, non dénuées d'humour, les responsables cantonaux ont ainsi mis en évidence les tergiversations administratives sur les thèmes du loup, de l'entretien des fossés, du conseil stratégique phytos, aujourd'hui suspendu et dont personne ne sait prédire l'avenir, ou encore bien sûr de la surcharge administrative particulièrement ressentie par les jeunes au moment de leur parcours à l'installation, que certains décrivent comme un véritable parcours du combattant. Nathalie Pichaud résumait le sentiment général : "La nature est notre base de travail. Que ce soit sur les dossiers des cours d'eau, des zones humides, des haies, des phytosanitaires ou de la présence du loup, nous sommes prêts à respecter des règles, mais des règles de bon sens, sans être pris pour des dealers et contrôlés comme des délinquants !".

400 millions d'euros dans les cours de fermes

Si le "sentiment de simplification" n'a donc vraisemblablement toujours pas atteint les cours de fermes, la "lueur d'espoir" vient sans doute davantage des textes de loi de finances et d'orientation agricole, qui viennent d'être votés, avec à la clé "400 millions d'euros qui devraient arriver dans les cours de ferme" explique Christophe Haas. Et pour ce qui concerne plus spécifiquement les jeunes, "la mise en place d'un point accueil unique pour l'installation et la transmission, ou encore le droit à l'essai ainsi que des mesures fiscales incitatives à la transmission." Des mesures censées renforcer la dynamique de l'installation / transmission, bien que le Maine-et-Loire n'ait pas à rougir avec ses 113 installations aidées en 2023. La présidente départementale invite d'ailleurs ses ouailles à rester positifs : "Car oui nous nous mobilisons pour demander plus de reconnaissance de notre métier, mais n'oublions pas de montrer aussi les réussites, car il y en a plein."

L'avenir passera par l'IA générative

Les jeunes se sont ensuite projetés vers l'avenir de l'agriculture avec un débat sur l'Agritech, en présence d'Hervé Pillaud, ancien agriculteur, co-fondateur de "la ferme digitale", l'un des plus grands spécialistes français de l'agriculture numérique. Aujourd'hui, 86 % des agriculteurs intègrent des innovations dans leur quotidien, selon un rapport de la Cour des comptes publié en février 2025. Outils d'aide à la décision, biocontrôle, cartographie GPS, robots, capteurs météo sont en effet déjà largement répandus dans les exploitations agricole de nos jours. Mais selon Hervé Pillaud, "nous sommes à la veille d'une nouvelle révolution technologique avec l'IA générative", une nouvelle forme d'intelligence artificielle qui s'appuie sur les données de "l'open source", c'est-à-dire la masse de données agricoles disponibles à l'échelle du globe, "par exemple des données de cartographie des sols très précises sur lesquelles on va pouvoir s'appuyer pour du conseil en agronomie" explique-t-il. Application concrète : "au lieu que l'agriculteur ait besoin d'utiliser plusieurs sondes capacitives pour l'irrigation à l'échelle de son exploitation, il pourra utiliser la combinaison des sondes situées sur un territoire". Avec donc, des économies en perspectives. Car c'est bien là le nerf de la guerre : "aucune innovation, quelle qu'elle soit, ne survit à un manque de gain économique pour son utilisateur".

Outre la résilience climatique, les pistes de travail et les champs d'exploration de l'Agritech sont nombreux : risque financier, optimisation de la rotation de cultures, marketing dans les filières courtes, etc... "Avec l'IA générative, on change de paradigme, ce n'est plus nous qui cherchons à comprendre la machine, c'est la machine qui cherche à nous comprendre." décrit le spécialiste. De là à supplanter demain tous les conseillers agricoles ? "Certainement pas. L'IA générative est au service de l'intelligence collective mais ne la remplacera pas. Mais il y a besoin que les conseillers de terrain s'en emparent aussi s'ils veulent continuer à être pertinents demain". 

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