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Terrena se met au régime protéiné

Pour des raisons à la fois agronomiques, sociétales et économiques, la coopérative Terrena s’est donné comme challenge de développer de manière importante les protéines végétales, sources de diversification pour les agriculteurs.

Féverole semée cet automne en Maine-et-Loire.
Féverole semée cet automne en Maine-et-Loire.
© AA

Engagée depuis  une trentaine d’années dans la culture de lupin pour laquelle elle a une filière organisée, Terrena met aujourd’hui un gros coup d’accélérateur à la production de protéines végétales. Ce développement se fait dans un contexte de marché particulièrement porteur. Les enjeux sont connus : réduire la dépendance française vis-à-vis des importations de protéines entrant dans l’alimentation animale, qui est de 50 % aujourd’hui, et répondre à l’évolution sociétale. Les protéines végétales sont bonnes aussi pour le sol, comme l’explique David Métivier, céréalier à Louresse-Rochemenier et membre de la commission céréales de Terrena : « il y a clairement un gros besoin de la part des agriculteurs de diversifier leur assolement, car on arrive de plus en plus à des échecs au niveau désherbage, lutte contre les insectes,  et ils ont besoin d’avoir des cultures supplémentaires. La protéine en fait partie, mais encore faut-il qu’il y ait des débouchés, une rentabilité ». La coopérative cherche donc à développer des filières de production et de transformation locales.

Recherche variétale
Mais elle doit combler un retard, notamment en termes de recherche variétale via sa filiale Jouffray-Drillaud, de manière à accroître la performance des espèces. Il faut dire que « depuis de nombreuses années, la protéine était un peu le parent pauvre au niveau de nos exploitations. On se contentait de faire des céréales classiques car on ne voyait pas l’intérêt de la protéine végétale », poursuit l’agriculteur.


Intérêt économique à l’échelle de la rotation
En effet, si l’on s’arrête à la culture elle-même, il est parfois difficile d’y voir un intérêt économique, mais il faut raisonner à l’échelle de la rotation : « on sait que quand on fait de la féverole ou du lupin, il n’y aura pas besoin d’y apporter de l’azote, que le blé que l’on fera derrière gagnera en rendement, qu’il y aura moins de désherbage à faire sur les cultures suivantes, moins d’insecticides à apporter car on aura cassé le rythme de développement des insectes. C’est quand on travaille dans la globalité que l’on arrive à démontrer l’intérêt économique », souligne David Métivier.  Terrena a calculé que lorsqu’un agriculteur cultive du colza après une luzerne, la dose de ses fertilisants est divisée par 2, pour un blé suivant une luzerne, c’est – 40 unités d’azote et + 7,7 qtx/ ha en rendement.


La coopérative recherche des producteurs intéressés par ces cultures, qui seront accompagnés techniquement. En lupin, la production est déjà passée de 815 ha en 2019 à 2 540 ha en 2020. L’objectif est de 3 720 ha pour la récolte 2021 et de  4 400 ha pour 2022. En féverole, la progression est encore plus impressionnante puisque les surfaces ont été décuplées : de 140 ha en 2019, à 1 309 ha en 2020, et elles devraient s’étendre sur 2 054 ha en 2021 et 2 350 ha en 2022.
Les surfaces de luzerne sont elles, plus difficiles à estimer, car il n’existe pas de filière spécifique. La plante est auto-consommée par les éleveurs ou écoulée par les céréaliers auprès d’éleveurs voisins. La coop’ encourage aussi la culture de lentilles bio ou soja bio.

S.H.

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