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Lait
Un élevage hautement autonome en protéines

Le Gaec des Prairies, à Neuvy-en-Mauges, a une autonomie protéique de près de 80 %. L’exploitation a réussi à réduire sa dépendance protéique, notamment en optimisant le pâturage.

Véronique Dailleux, éleveuse à Neuvy-en-Mauges. L’exploitation produit le plus possible de protéines sur place.
© AA

« Depuis plusieurs années, on avait décidé de ne plus acheter de soja importé du Brésil, car cela ne correspondait pas à notre façon de voir », explique Véronique Dailleux, associée du Gaec des Prairies. En 2016, cet élevage des Mauges, au moment de l’arrêt du GIE Maugilait auquel il adhérait, a commencé à livrer sa production à la laiterie LSDH. Il est passé, de fait, à une alimentation sans OGM. Ce changement l’a conforté dans son choix de se fournir en protéines plus locales.
Le Gaec des Prairies se savait déjà assez autonome, grâce notamment à un travail  effectué depuis des années pour l’optimisation du pâturage. En faisant réaliser un diagnostic Devautop, ses associés ont découvert leur réel degré d’autonomie : il est de 79 %, soit bien au-dessus des repères du système référent (qui se situent entre un minimum de 50 % et un maximum de 75 %, pour une moyenne de 53 %). La productivité par ha mobilisé (6 698 litres/ha lors de l’étude) est aussi bien au-dessus des repères observés (3 700 l/ha).
L’exploitation est autonome à 100 % en fourrages. Elle achète juste de la pulpe de pommes de terres pour compléter la ration lorsque les rendements en céréales sont faibles. Ce qu’elle achète en protéines ? « Du tourteau de colza et un mélange de drèches, issu notamment de la brasserie, qui permet de diversifier nos sources de protéines », résume Véronique Dailleux. En quantité, c’est environ 39 t de colza et 75 t de drèches (Marga-protéine) qui sont acquises chaque année par le Gaec.


Pâturage tournant dynamique
Un élément qui a renforcé son autonomie protéique, est la gestion  pointue du pâturage. « J’ai suivi une formation avec l’organisme Paturesens et j’ai mis en place le pâturage tournant dynamique depuis 4 ans, sur des prairies plus riches en trèfles, à raison de 10 kg par ha, explique l’agricultrice. C’est davantage de travail, mais on optimise l’herbe ! ». Le pâturage des vaches s’étale de mars à fin juin si possible, avec silo fermé pendant quelques semaines, et reprend en septembre-octobre. La proportion d’herbe dans la ration hivernale a elle aussi été augmentée, passant de 30 à 50 %.


Prairies sous couvert de seigle
Depuis cette année, lorsqu’elle implante une prairie, l’éleveuse y sème en même temps du seigle, de la  vesce et du trèfle d’Alexandrie. Le mélange est fauché et ensilé au printemps, en deux étapes, avant que la prairie ne soit pâturée par les vaches. Autre avantage : l’implantation de prairie sous couvert de céréale augmente le rendement en herbe de la pâture.
Sur d’autres parcelles, le Gaec a aussi mis en place d’un mélange de rga, trèfles blanc et violet, fétuque élevée, chicorée et plantain, pâturin : en plus d’être riche en protéines, ce mélange a l’intérêt supplémentaire d’avoir des vertus anti-parasitaires. « ça permet aussi de poursuivre le pâturage plus tard dans la saison, car la chicorée et le plantain continuent à pousser au delà de 25°C ».
Pour ramener de la MAT dans la ration, le Gaec cultive également un mélange triticale-pois, même si les rendements en pois restent aléatoires en fonction des années.


Moins de renouvellement des génisses
Un autre levier pour renforcer l’autonomie protéique concerne les animaux : le Gaec effectue aussi un travail pour optimiser la génétique du troupeau. Plutôt que de garder systématiquement les 25 premières génisses  nées, comme cela se faisait auparavant, ils trient les génisses en fonction de leur potentiel génétique et font davantage vieillir leurs vaches. « Nous avons commencé à génotyper nos génisses et à utiliser des semences sexées », précise Véronique Dailleux.

 

Un diagnostic dans le cadre de Prot€co
Le Gaec des prairies a fait faire, par Seenovia, un diagnostic autonomie protéines grâce à l’outil Devautop, financé par la Région Pays de la Loire dans le cadre du programme Prot€co. 167 diagnostics d’élevage ont été ainsi réalisés dans les Pays de la Loire, ce qui a permis de faire remonter des données, et 150 plans d’actions ont été effectués.

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