Aller au contenu principal

Un semis de colza qui minimise les risques

A Noyant-Villages, Romain Deslandes exploite seul 150 ha, principalement en grandes cultures. En conversion bio, il a semé son colza en début de semaine.

© AA

La conversion à l’agriculture biologique impose de faire des choix en terme d’assolement et de pratiques. Romain Deslandes a commencé cette conversion il y a 1 an, et entame donc sa deuxième année, en C2.
S’il existe un marché pour le colza bio, et un marché pour le colza conventionnel, « il n’y a pas de marché pour le colza C2. Je dois donc le vendre comme colza conventionnel », détaille le céréalier. Ce dernier est un adepte des techniques culturales simplifiées, ou TCS, depuis son installation. Depuis quelques années, il s’essaie même à l’agriculture de conservation des sols sur certaines parcelles. « C’est une démarche que j’ai entamée il y a 5 ans, où j’essaie de travailler de moins en moins le sol, et de la manière la plus superficielle possible ».

Cependant, sa conversion en bio modifie grandement ses itinéraires techniques, et change la donne par rapport au travail du sol. Le céréalier a pourtant souhaité essayer de continuer à produire du colza, en combinant techniques culturales simplifiées, agriculture biologique et prise de risque minimale. « Dans tous les cas, il me faut un couvert. J’ai donc décidé de semer du colza associé à de la féverole en semis direct avec un semoir avatar. S’il est beau, je le garde, et s’il n’est pas beau, cela m’aura fait un bon couvert pour l’hiver avec la féverole, et je le casserai », détaille Romain Deslandes. La féverole devrait lui apporter une structuration mécanique du sol, une bonne couverture, une quantité d’azote non négligeable et attirera les insectes. Cette dernière a été semée à 85 kg/ha, et le colza à 5 kg/ha. Afin de minimiser les frais, la semence de colza est fermière. L’an dernier, l’expérience s’est avérée concluante sur l’hectare qu’il avait semé, avec un rendement à 17 quintaux. Cette année, ce sont 13 ha qui ont été semés.


La pluie à point nommé
Les pluies de cette semaine sont arrivées à temps, et ont permis de semer relativement tôt. Du côté de Noyant-Villages, près de 15 mm sont tombés de vendredi à mercredi. Pas le plus haut total du département, mais suffisant pour une bonne levée. Cependant, le colza reste encore une question en suspens dans la tête de Romain Deslandes. « Avant, je faisais près de 30 ha de colza. En bio, il y aura un marché, mais à voir comment je peux conduire la culture », témoigne-t-il.
Le colza est, en effet, très sensible aux insectes, comme les altises, qui vont se faire de plus en plus présentes dans nos régions.
Ainsi, avec un IFT de plus de 5,5 en Pays de la Loire certaines années, le colza est relativement gourmand en intrants. « La seule manière de réussir son colza en bio, c’est de le rendre le plus vigoureux possible. Il faut un développement rapide, un apport important en matière organique et de l’eau au moment de la levée. Les plantes compagnes peuvent également être une solution intéressante », énumère le céréalier. De manière générale, le semis direct à l’aide de semences fermières accompagné de plantes compagnes permet de minimiser les risques et les coûts d’implantation, pour une culture en difficulté ces dernières années.
M.M.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Antoine d'Amécourt
On nous empêche d'intervenir au nom de la protection de la biodiversité

Quel regard portez-vous sur les incendies de forêts qui se multiplient dans notre pays, et en particulier…

Le défilé des champions et championnes de ce Festi'Elevage 2025
Une 29e édition frustrante
Pour la 2e année consécutive, le sanitaire était au cœur des discussions dans les travées du Festi'Elevage de Chemillé, un peu…
Il ne s'agira plus d'un tarif d'achat fixé par l'Etat mais d'un complément de rémunération, constitué du prix du marché corrigé par une prime pour respecter le tarif contractualisé.
Une nouvelle tarification pour le photovoltaïque sur toitures
Grâce aux grands bâtiments dont elle dispose, l'agriculture a participé largement à la production d'électricité solaire. À l'…
1 bovin sur 2 positif à la FCO
Ces dernières semaines, que ce soit en Normandie ou en Bretagne, les annulations des comices agricoles et autres concours bovins…
La Ferme Aquacole d'Anjou se réinvente

La Ferme Aquacole d'Anjou de Morannes-sur-Sarthe,  créée en 1990, continue à développer des projets. Pionnière dans le…

La sélection variétale est un des leviers majeurs d'adaptation au changement climatique. Vilmorin-Mikado sélectionne des laitues résistantes aux maladies comme la fusariose, le bremia...
La filière a besoin d'être sécurisée
Semae a organisé une journée dédiée aux semences et plants, le 5 septembre, au siège de Vilmorin- Mikado à La Ménitré. Eau,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois