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Lait
Une gestion plus fine et plus efficace de la reproduction grâce au robot

Au Pin-en-Mauges, le Gaec  Guittière a investi en mai 2021 dans un robot DeLaval Repro VMS V310. Grâce à l’analyse de la progestérone, l’exploitation maîtrise mieux ses coûts de reproduction.

Benjamin Mérand, devant l’analyseur de progestérone de son robot DeLaval Repro VMS V310.
© AA

Le Gaec était déjà équipé d’un robot de traite depuis 2012, qui avait fait son temps. Pour le remplacer, les associés ont investi dans un robot nouvelle génération, avec analyse de la progestérone. Benjamin Mérand, ayant rejoint ses parents il y a un an, apprécie cette fonctionnalité : « on gagne du temps », souligne-t-il.
Comment ça marche ? Lorsqu’une vache est vêlée, si l’éleveur décide de la remettre à la reproduction, l’analyse de la progestérone présente dans le lait se déclenche à partir de 20 jours après le vêlage. Le lait est analysé dans un boitier enfermant une grosse cassette, équipée de bandelettes sur lesquelles le lait est injecté. Le robot peut alors livrer de précieuses informations : il détecte la chaleur 48 heures ou 60 heures avant sa survenue, ce qui permet de programmer des IA au moment le plus opportun. « Ce qui est très pratique aussi, c’est que, lorsqu’une vache est en alerte chaleur, on peut décider de l’écarter du troupeau, afin qu’elle évite d’en bousculer ou blesser d’autres, explique Benjamin Mérand. C’est vraiment un confort de travail ».
Sur l’exploitation, où les IA sont réalisées par un inséminateur, le taux de réussite est plutôt satisfaisant : il faut 1,7 IA pour qu’une vache soit gestante, quand la moyenne nationale, en race prim’holstein, s’établit à 1,95 IA. Le taux de réussite sur la ferme en 1ère IA est de 60 %. Autre avantage : le robot est aussi capable de détecter des chaleurs dites silencieuses, qui ne se repèrent pas au comportement des animaux : « là encore, avec le repérage des chaleurs silencieuses, on gagne du temps et on est plus précis en première IA ».


Plus d’échographie de gestation
L’analyse de progestérone vient confirmer les gestations, sans avoir recours à des échographies. Elle détecte aussi les anoestrus (absence de cycle et donc de chaleurs), et la présence de kystes. « La détection précoce des kystes nous permet de prendre des décisions : les soigner, si cela est possible, ou réformer l’animal. En tout cas, nous évitons de réaliser des inséminations pour rien et cela nous fait faire des économies ».
Sur le tableau de bord de l’ordinateur, l’éleveur retrouve donc le cycle de chaque animal et peut consulter des arbres de décisions pour chaque cas qui se présente à lui. Ces conseils ne sont pas standards, mais bien adaptés à son élevage. Le système Herd Navigator a, en effet, été paramétré par une vétérinaire en fonction des objectifs propres à l’exploitation. « Nos objectifs sont d’inséminer entre 60 et 100 jours, à 80 jours en moyenne, détaille Benjamin Mérand. Nos vaches sont de grosses productrices, nous avons pris l’habitude d’allonger la lactation pour gagner en quantité de lait par jour de vie et pour gagner un peu en taux, car les taux sont meilleurs en fin de lactation ».


Une formation sur l’alimentation
Pour tirer parti encore davantage des fonctionnalités du robot, Benjamin Mérand a suivi, avec son concessionnaire Modema Agri, une formation liée à l’alimentation. « L’objectif, c’est bien d’économiser de l’argent en optimisant les doses d’aliment distribuées au robot pour chaque vache. Mettre la juste dose tout en maintenant le niveau de production, c’est important lorsqu’on voit le prix des matières premières aujourd’hui ! », souligne Benjamin Mérand. Suite à cette formation, il a décidé de réduire un peu la durée de distribution de propylène glycol.
Grâce à l’utilisation des données du robot, par un meilleur pilotage de la repro et des ajustements sur l’alimentation, l’objectif est d’« augmenter un peu la marge, étant donné que nous n’avons pas de maîtrise du prix de nos produits lait et viande », conclut l’éleveur. Il s’agit aussi de contribuer à rentabiliser un investissement conséquent, puisque l’analyse de progestérone représente un surcoût de 15 000 euros.
S.H.

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