Électricité
Une nouvelle tarification pour le photovoltaïque sur toitures
Grâce aux grands bâtiments dont elle dispose, l'agriculture a participé largement à la production d'électricité solaire. À l'automne 2025, les conditions de tarifications évoluent pour les installations de tailles moyennes, un nouveau dispositif de rémunération va être mis en place.

Jusqu'à présent, les installations photovoltaïques d'une puissance inférieure à 500 kW crêtes (kWc) vendaient toute l'électricité produite à EDF Obligation d'achat avec un tarif contractualisé pour 20 ans. Cette visibilité à moyen terme des prix, garantis par l'Etat, a permis l'essor du photovoltaïque agricole, entre autres.
Ce dispositif a particulièrement bien fonctionné ces dernières années pour des puissances comprises entre 100 et 500 kWc. Le volume mis en service fin 2024 était presque 2 fois plus important que l'objectif fixé par l'Etat. En parallèle, on assiste en France à une surproduction d'électricité sur certains créneaux, tels que les débuts d'après-midi du printemps quand la luminosité est maximale et la consommation minimale (absence de besoins en chauffage ou climatisation). Pendant ces périodes, le prix de l'électricité devient négatif sur le marché. Il faut payer pour écouler la production. L'État a donc décidé de modifier les règles du jeu afin de mieux maîtriser le budget consacré à cette gamme de puissances. Pour les installations comprises entre 9 et 100 kWc, le tarif d'achat par l'État reste d'actualité.
À partir de septembre 2025, pour les projets compris entre 100 et 500 kWc un " appel d'offre simplifié " sera lancé tous les 3 mois avec un volume de puissance à raccorder défini par avance. Le producteur vendra son électricité sur le marché de l'énergie par le biais d'un agrégateur. Modification majeure : les candidats déposeront leur projet en proposant eux-mêmes un tarif de vente de leur électricité. Ceux dont les offres seront retenues signeront comme auparavant un contrat sur 20 ans, au prix qu'ils ont proposé. À noter qu'il ne s'agira plus d'un tarif d'achat fixé par l'Etat mais d'un complément de rémunération, constitué du prix du marché corrigé par une prime pour respecter le tarif contractualisé. Autre évolution importante, l'électricité produite lors des plages horaires de prix négatifs sur le marché ne sera plus rémunérée. Une prime partiellement compensatoire sera versée si le producteur coupe l'injection.
Le tarif d'achat (complément de rémunération) ne sera pas l'équivalent du tarif d'obligation d'achat que nous connaissions. Si par exemple un agriculteur est sélectionné lors de l'appel d'offre simplifié à 0,90 €/kWh, il faut qu'il déduise de ce tarif les coûts de l'agrégateur, à qui il délègue la vente de son électricité sur le marché, ainsi que le déficit partiellement compensé des coupures d'injection en heures à prix négatifs. L'impact de ce nouveau dispositif va mécaniquement réduire le nombre de projets. Pour autant, ceux-ci peuvent demeurer intéressants malgré tout dans de nombreuses situations.