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Une race docile et rentable

En février 2021, Jean-Yves Onillon a transmis l’élevage de Jersiaises, qu’il avait créé, à son fils Gilles. Et avec, sa passion pour cette race docile et rentable.

© anjou agricole

C’est l’argument économique qui a motivé l’arrivée de la race jersiaise au Gaec de la Jutière dans les années 2000. Jean-Yves Onillon et son frère Daniel étaient partis de zéro pour créer l’atelier laitier de leur exploitation, vingt ans plus tôt, lors de leur installation sur la commune de Chemillé-en-Anjou (Chanzeaux). « Mais le coût des travaux de la mise aux normes de la stabulation nous a fait réfléchir, explique Jean-Yves Onillon. Nous étions à la recherche d’une filière rémunératrice. En outre, sur nos terres séchantes, sans irrigation, le manque de fourrage disponible, nous orientait vers une race plus rustique». Au sein d’un groupe lait mené par la Chambre d’agriculture, Jean-Yves Onillon découvre la race jersiaise et ses résultats économiques performants. Il décide alors d’acheter 30 génisses jersiaises, dont une majorité provenant d’élevages voisins, pour remplacer son troupeau de 40 prim’holstein. « La transition s’est déroulée sur cinq ans, par croît interne», décrit l’éleveur qui a adhéré à Jersiaise France et s’est impliqué dans le pointage de ses animaux pour améliorer sa sélection génétique.

 

Meilleure productivité du troupeau

Rapidement, Jean-Yves Onillon a constaté une différence de conduite. «Les Jersiaises sont bonnes marcheuses et très fécondes, cite-t-il d’emblée. Et surtout, je ne me suis plus jamais levé pour faire vêler une vache». Avec cette race précoce, l’éleveur maintient un âge au premier vêlage à 24 mois. « Nous améliorons ainsi la productivité du troupeau, en élevant moins de génisses pour le renouvellement. Et nous équilibrons le revenu viande de l’atelier en vendant plus de génisses». Certes, la race jersiaise a un petit gabarit. « Mais c’est une très bonne laitière», renchérit Gilles Onillon, qui a pris la suite de son père en février 2021. 

 

1,6 L produit par kg de MS ingéré

Le jeune agriculteur, après des études de paysagiste, est revenu sur la ferme familiale. «J’étais déjà convaincu des atouts de cette race, confie-t-il. Mais les quelques années de salariat au sein de l’élevage Gaborit, un pionnier de la Jersiaise, m’ont conforté». Gilles Onillon souligne surtout la performance en lait standard de la Jersiaise : 9157 kg. «Et cela en ingérant seulement 18 kg de MS, insiste-t-il. Son efficacité dans la conversion des aliments grossiers en matière utile est impressionnante : de l’ordre de 1,6 litres de lait produit par kg de MS ingéré». Un avantage sur l’exploitation de 90 ha de SAU, principalement consacrée à l’herbe. Depuis 2008, date à laquelle Daniel a été remplacé par son fils Olivier au sein du Gaec, les éleveurs ont intensifié la production des parcelles de fauche, en faisant deux coupes d’ensilage et une de foin. Une pratique qui leur permet aujourd’hui d’être autonome pour nourrir leur troupeau de 65 VL jersiaises. La peur du manque de fourrage a bel et bien quitté les associés du Gaec de la Jutière. « Les premières années avec les Jersiaises, j’ai même vendu du foin», se rappelle Jean-Yves Onillon.

La persistance laitière  de la Jersiaise est aussi une qualité que Gilles Onillon aime bien mettre en avant. D’ailleurs, dans les concours, c’est le prix qu’il apprécie le plus. Grâce à sa production, par rapport à ses jours de vie et à son nombre de lactation,  Gentille, l’une des vaches de son troupeau, a été sacrée reine des Jersiaises au Festi’Elevage l’an passé. «Au moins, on a quelque chose à mettre sur la pancarte, s’amuse-t-il. Ce qui compte pour un éleveur, ce qui le rémunère, c’est la production et la longévité de sa vache, pas sa morphologie».

 

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