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Vers des moyens de lutte plus efficaces contre le frelon asiatique

Comment lutter efficacement contre le frelon asiatiques ? C’est à cette question qu’Eric Darrouzet,  enseignant-chercheur à l’université de Tours spécialisé dans les frelons asiatiques a apporté des éléments de réponses lors de l’assemblée générale de la FDGdon 49.

« Le frelon asiatique est une espèce invasive parce qu’il engendre des problèmes économiques, des problèmes de santé humaine ou animale et des problèmes au niveau de la biodiversité. C’est pour cette raison qu’il est important de mettre en place des moyens de lutte efficace », souligne Eric Darrouzet, lors de l’assemblée générale de la FDGdon. Celle-ci s’est tenue mercredi 27 avril à St Georges-sur-Loire. Pour lutter contre « ce prédateur généraliste et opportuniste », aujourd’hui,  2 méthodes sont déployées : la destruction de nids et le piégeage. Lors de destruction des nids, il faut faire attention aux impacts collatéraux avec les insecticides notamment, qui détruisent aussi les autres insectes. Pour Eric Darrouzet, il est essentiel d’enlever le nid après l’utilisation d’insecticides : « sinon, ce sont des bombes environnementales. »  Le moyen le plus efficace pour retirer un nid reste la perche. « Avec une bonne perche, on peut intervenir sur 80 % des nids.» D'autres moyens sont à l'étude comme des caméras thermiques, des radars harmoniques pour repérer les nids « mais ils ne sont pas vraiment efficaces d'après les premiers résultats. Et surtout très onéreux. » L’enseignant-chercheur travaille au développement d’une méthode alternative pour tuer les frelons avec la chaleur. Il s’est inspiré des abeilles asiatiques. « Elles forment une boule autour d’un frelon asiatique pour le tuer avec leur chaleur corporelle. Cela provoque la mort du frelon par hyperthermie. » Ce projet nommé “Thermo Frelon” devrait aboutir sur un dispositif  disponible en 2023 auprès des applicateurs 3D.

Des phéromones pour attirer
Autres moyens de lutte : le piégeage. Eric Darrouzet appelle à la vigilance dans la mise en place de pièges. « Plein de pièges vont capturer des insectes non ciblés et très souvent en quantité bien supérieure au frelon asiatique. Cela a donc un impact sur la biodiversité locale, ce qui est embêtant. Et très souvent, ces pièges capturent très peu de frelons. » L’enseigne-chercheur regrette le manque d’efficacité des pièges sélectifs « parce que les appâts sont alimentaires »:
Le chercheur a développé un nouveau type d’appât. « On s’est dit que pour attirer un frelon, il fallait communiquer avec lui, utiliser son langage. Non pas alimentaire, mais pour lui dire de venir voir ce qu’il se passe. Pour cela, on utilise le langage chimique du frelon, on s’est intéressé aux phéromones. »
Deux études sont en cours sur la mise en place de pièges sélectifs avec des appâts phéromonaux : « avec des phéromones d’alarme et sexuelles ». Ces pièges doivent être placés de manière stratégique : « dans des endroits que l’on veut protéger comme des ruchers, des places de marchés où il y a des étals de viande et poissons, des zones de cultures où les frelons peuvent venir dégrader les productions ».
Avec les phéromones sexuelles, l’objectif est d’attirer les mâles pendant la période de reproduction afin de les capturer. « À terme, on espère pouvoir réduire le nombre de colonies de frelons asiatiques en agissant sur la reproduction. Moins il y a de mâles, plus il est difficile pour les femelles reines de se reproduire », rapporte Éric Darrouzet. Les premiers essais seront menés cet automne, période de reproduction pour les frelons asiatiques.

 

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