Conférence
Vers une révolution verte
Conférence
Michel Griffon, économiste et scientifique, était à l’Ésa le 22 octobre.
Un amphithéâtre comble et des écrans placés à l’extérieur, c’est devant plus de 400 étudiants que Michel Griffon, directeur scientifique du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) est venu, le 22 octobre, exposer sa vision de l’agriculture de demain et comment il voit se profiler la « révolution doublement verte ».
« C’est dans l’aire de l’agriculture intellectuellement intensive que vous allez travailler à l’issue de vos études, expliquait-il. Les solutions techniques sont nombreuses mais elles sont à réinventer en Europe comme dans les pays en développement ».
En effet, c’est à partir d’un constat alarmant que Michel Griffon arrive à ses conclusions. « J’ai vécu la révolution verte, celle où l’on estimait que la technologie, la chimie et le pétrole allaient résoudre tous les problèmes avec l’émergence des engrais, de la mécanisation et finalement des phytosanitaires », témoigne-t-il. Ces évolutions n’ont pas été sans conséquences dans le monde entier : déforestation, surexploitation des nappes ou encore érosion éolienne. « J’ai vraiment eu un choc à partir de 1990 lorsque nous avons observé des plafonnements de rendement en Asie, c’était une remise en cause de tous nos acquis et notre façon de travailler », révèle-t-il. L’équation devient alors très complexe lorsqu’il présente les perspectives d’évolution des populations avec un accroissement exponentiel depuis le XIXe siècle, qui devrait atteindre son maximum autour de 9 milliards d’habitants et des surfaces agricoles cultivables qui risquent de se réduire. « Le chemin est alors très étroit vers la sécurité alimentaire, sans même évoquer l’utilisation des sols pour des biocarburants », constate-t-il.
Mais les solutions ne manquent pas pour ce chercheur agronome, qui ouvre les portes de techniques encore peu développées à grande échelle mais qui seront les solutions pour les agronomes de demain.
Il met en avant un système de production viable, qui utilise des sources renouvelables : l’eau, la diversité, les sols, l’énergie. Il présente un panel de techniques multiples en passant par la gestion des peuplements dans les parcelles (semis sous couverts…), les techniques sur le cycle de l’eau pour mieux la retenir dans les sols, ou encore la fertilité du milieu où il insiste sur le rôle essentiel des légumineuses. Enfin les phytosanitaires révèlent des potentiels de recherche importants. L’auditoire a pu découvrir les secrets de l’allélopathie (propriété intrinsèque de certaines plantes pour éloigner d’autres plantes), fonctionnalité qui pourrait remplacer certains herbicides. Les auxiliaires des cultures sont pour Michel Griffon la clef du contrôle des insectes et cela passera par une modification en profondeur des paysages en favorisant les haies, les zones humides, les bandes enherbées. Mais lorsque ces solutions sont insuffisantes, il admet que « les OGM peuvent, dans certains cas d’insectes particulièrement ravageurs, être une solution qu’il faut considérer comme subsidiaire et non durable ».
« C’est dans l’aire de l’agriculture intellectuellement intensive que vous allez travailler à l’issue de vos études, expliquait-il. Les solutions techniques sont nombreuses mais elles sont à réinventer en Europe comme dans les pays en développement ».
En effet, c’est à partir d’un constat alarmant que Michel Griffon arrive à ses conclusions. « J’ai vécu la révolution verte, celle où l’on estimait que la technologie, la chimie et le pétrole allaient résoudre tous les problèmes avec l’émergence des engrais, de la mécanisation et finalement des phytosanitaires », témoigne-t-il. Ces évolutions n’ont pas été sans conséquences dans le monde entier : déforestation, surexploitation des nappes ou encore érosion éolienne. « J’ai vraiment eu un choc à partir de 1990 lorsque nous avons observé des plafonnements de rendement en Asie, c’était une remise en cause de tous nos acquis et notre façon de travailler », révèle-t-il. L’équation devient alors très complexe lorsqu’il présente les perspectives d’évolution des populations avec un accroissement exponentiel depuis le XIXe siècle, qui devrait atteindre son maximum autour de 9 milliards d’habitants et des surfaces agricoles cultivables qui risquent de se réduire. « Le chemin est alors très étroit vers la sécurité alimentaire, sans même évoquer l’utilisation des sols pour des biocarburants », constate-t-il.
Mais les solutions ne manquent pas pour ce chercheur agronome, qui ouvre les portes de techniques encore peu développées à grande échelle mais qui seront les solutions pour les agronomes de demain.
Il met en avant un système de production viable, qui utilise des sources renouvelables : l’eau, la diversité, les sols, l’énergie. Il présente un panel de techniques multiples en passant par la gestion des peuplements dans les parcelles (semis sous couverts…), les techniques sur le cycle de l’eau pour mieux la retenir dans les sols, ou encore la fertilité du milieu où il insiste sur le rôle essentiel des légumineuses. Enfin les phytosanitaires révèlent des potentiels de recherche importants. L’auditoire a pu découvrir les secrets de l’allélopathie (propriété intrinsèque de certaines plantes pour éloigner d’autres plantes), fonctionnalité qui pourrait remplacer certains herbicides. Les auxiliaires des cultures sont pour Michel Griffon la clef du contrôle des insectes et cela passera par une modification en profondeur des paysages en favorisant les haies, les zones humides, les bandes enherbées. Mais lorsque ces solutions sont insuffisantes, il admet que « les OGM peuvent, dans certains cas d’insectes particulièrement ravageurs, être une solution qu’il faut considérer comme subsidiaire et non durable ».
S.P.