La taxe « gros abattoirs » ne sera pas soutenue par le gouvernement
L'amendement devrait être retiré lors de la lecture de l'article 28, prévue vendredi.
Lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale, le 2 décembre, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a répondu au député breton Philippe Le Ray (LR), que le gouvernement était opposé à la taxe «gros abattoirs» proposée par deux députés socialistes en commission des finances, le 25 novembre dans la cadre de la loi de finances rectificative 2015. « C'est un amendement d'appel, explique, sans surprise, l'assistant parlementaire de l'un des auteurs de l'amendement, Michel Vergnier (Creuse). Nous souhaitons qu'il y ait un débat sur la redistribution de la valeur dans la filière ».
Un tollé général dans les organisations professionnelles
« Lorsque l’on sait que le résultat des entreprises de transformation des produits carnés avoisine 1 % du chiffre d’affaires, proposer l’instauration d’une taxe de 5 % du chiffre d’affaires montre à quel point les députés qui ont voté cette taxe sont ignorants de la situation économique des entreprises ! », s’exclame la Fédération nationale des industries et du commerce en gros des viandes (FNICGV). « C’est demander aux entreprises l’impossible », renchérit Culture Viande, le syndicat qui regroupe des grandes entreprises du secteur. « Avant de ponctionner les entreprises pour abonder un fonds de soutien aux éleveurs française en difficulté, encore faut-il se poser la question du pourquoi du dépôt de bilan l’an dernier de deux des fleurons du secteur. Les entreprises n’ont pas les moyens de supporter une telle taxe qui risque d’être répercutée tant à l’aval en disqualifiant les viandes françaises sur le marché, qu’à l’amont en pénalisant les éleveurs », ajoute l’organisation.